Un sommet dans le sommet : Les vraies raisons de la forte présence des chefs d’Etat à Bamako

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A Bamako, il y a eu un autre sommet dans le sommet, l’un plus important que l’autre. Au-delà de la question de « Partenariat, paix et émergence », l e Sommet de Bamako a été le cadre de nombreuses rencontres en marge pour des alliances en vue de l’élection du nouveau président de la Commission de l’Union africaine. C’est dire que la campagne battait son plein à Bamako, avec la présence des candidats en lice. L’élection du successeur de Mme Zuma Nkosazana Dlamini d’Afrique du sud avait été reportée, lorsqu’en juillet dernier, les chefs d’Etat ne sont pas parvenus à accorder les violons sur les trois candidats présentés. Le prochain sommet de l’UA prévu les 30 et 31 janvier à Addis-Abeba, sera à cet effet décisif. Dans la course pour la présidence de la Commission, on n’a trois personnalités qui croiseront le fer : l’ancien ministre et diplomate sénégalais, Abdoulaye Bathily, la ministre des Affaires étrangères kényane Amina Mohamed ainsi que son homologue tchadien Moussa Faki. Lors du Sommet de Bamako, appuyés par leurs équipes de campagne, ils ont accompagné leur chef d’Etat (Sénégalais, Kenyan, Tchadien) et ont multipliés les rencontres en coulisse, distribuant leur programme sur divers supports.
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Assassinat des journalistes de RFI
François Hollande interpellé par Reporter sans Frontières
Alors que se tenait à Bamako, le Sommet Afrique-France dont une des images marquantes reste celle des deux présidents malien et français inséparables, se tenant les mains et jouant à tu et à toi, devant le Palais de justice à Paris, l’association des amis de Ghislaine et Claude, Reporter sans Frontières et la société des journalistes de RFI s’étaient réunis pour interpeller François Hollande. C’est au Mali, à Kidal, que nos deux confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été assassinés le 2 novembre 2013. Ils réclament que la lumière soit faite et la justice rendue dans cette affaire, car trois ans plus tard, l’enquête ne progresse que très lentement : aucun responsable n’a pu être capturé et les circonstances de leur enlèvement demeurent très floues.
Trois ans déjà depuis l’assassinat de nos confrères. Les proches, les collègues, la famille, réclament encore justice, et l’interrogation de tous les témoins, pour certains abattus lors d’opérations militaires. Pierre Firtion de la société des journalistes de RFI : « C’est en appréhendant et en arrêtant les ravisseurs et les commanditaires que l’on parviendra à comprendre ce qui s’est passé, et on essayera de faire notre deuil, pour les familles et les collègues de Claude et Ghislaine, on doit savoir ce qui s’est passé. Et ce n’est pas en neutralisant les gens qui sont suspectés d’être impliqués dans le dossier que l’on y arrivera ». Le 2 novembre a été déclaré « Journée mondiale pour la fin de l’impunité des crimes  contre les journalistes ». Mais beaucoup reste à faire, explique Christophe Deloire de Reporter sans Frontières : « Malheureusement, aujourd’hui dans le monde, plus de 90% des assassinats de journalistes ne font jamais l’objet de poursuites. François Hollande a un rôle à jouer, d’abord parce que comme il l’a raconté à des journalistes, manifestement il en sait beaucoup lui-même, par les informations qui lui ont été communiquées par l’appareil d’Etat, sur ce qu’il s’est passé à Kidal, là même où les deux journalistes ont été tués ». Tous ont appelé le chef de l’Etat français à saisir l‘occasion du sommet de Bamako pour faire enfin la lumière sur ce drame. Mais, il n’en a rien été. Ni le Président malien IBK ni Hollande n’en ont pipé mot.

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Une possible bavure des militaires de la force française Barkhane 
En plein sommet Afrique-France à Bamako, cela tombe plutôt mal pour Paris : de nouvelles révélations sur une potentielle bavure de la force française Barkhane au Mali. Le magazine Jeune Afrique affirme avoir eu de nouvelles informations confirmant que l’armée française aurait tué un enfant dans le nord du Mali, il y a un peu plus d’un mois. Les soldats français l’auraient ensuite enterré en tentant de cacher les faits.
Les faits remontent au 30 novembre. Ils se sont déroulés aux environs de Tigabatene, près de Tessalit, dans l’extrême nord du Mali. Un enfant âgé de dix ans, selon sa famille, aurait été tué par les soldats français de Barkhane et enterré en toute discrétion.
Après de premières révélations qui avaient circulé en décembre sur les réseaux sociaux, l’armée française avait reconnu avoir « neutralisé un membre d’un groupe armé terroriste chargé de localiser les éléments des forces françaises au profit de poseurs d’engins explosifs improvisés. » En clair, un informateur qui donnait des renseignements à des poseurs de mines.
Jeune Afrique affirme avoir eu accès au compte-rendu d’une réunion au cours de laquelle un général français aurait reconnu que « les soldats français avaient tiré sur un individu considéré comme (…) terroriste, puis l’avaient enterré sommairement. »
Une enquête de commandement a été ouverte, le mois dernier : le terroriste en question était-il un enfant ? Dans quelles circonstances a-t-il été tué ? Etait-il armé, y avait-il danger, et donc légitime défense, ou s’agit-il d’une bavure ? Contactée par RFI, l’armée française assure que l’enquête interne est toujours en cours.
Dans un communiqué, le ministère de la Défense admet avoir « tué un combattant mineur au cours d’une opération anti-terroriste visant un réseau de guetteurs, agissant pour le compte d’un groupe armé terroriste ».
RFI

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