ACADEMIE DE SEGOU : PRES DE 200 MILLIONS DE PERDIEMS POUR 4 PERSONNES EN UN AN
Boniface Keita, ex Directeur de l’Académie de Ségou, son adjoint Malamine Togora, un chef de section et le régisseur sont accusés par le Vérificateur Général d’avoir perçu à quatre seulement 190,47 millions de FCFA au titre de perdiems pour la seule année 2008 alors que tous les bénéficiaires réunis des séminaires et autres ateliers n’ont perçu que 179,87 millions de FCFA. Avec des taux journaliers de 15 000 F CFA, ces responsables administratifs ont comptabilisé en 2008 (pour rappel, l’année compte 365 jours) 285 jours de formation individuellement.
Il faut avoir un don d’ubiquité pour réussir vraiment ce nombre de jours de formation et s’occuper de ses tâches administratives mais, comme le rapport est formel qu’ils se sont accordé des perdiems pour plusieurs activités qui se tiennent simultanément, il n’est pas étonnant de croire que cette gymnastique est le sport favori de l’Académie d’Enseignement de Ségou dont 4 responsables parmi lesquels le Directeur ont vu leurs perdiems élever aussi à 35,57 millions de FCFA en 2006 !
LES ECOLOS DU DIMANCHE SE PORTENT BIEN !
Traditionnellement au Mali, le mois d’août est sollicité et mis à profit par de bonnes volontés et d’individus affairistes pour planter des arbres. Autorités, O.N.G, associations voire des corporations diverses intensifient des activités de plantation et de sensibilisation de nos populations. Cette année 2010, année du cinquantenaire du Mali indépendant est toute trouvée pour enregistrer beaucoup de projets et d’initiatives. Les écologistes en profitent ainsi pour mieux se faire connaître. L’inquiétude naît d’autant que cet élan écologique est souvent motivé chez beaucoup par l’appât du gain facile, au revoir donc l’enthousiasme ou l’amour pour la nature.
Ainsi, sur les antennes publiques ou privées, les appels sont divers « Celui qui a planté un arbre n’a pas vécu inutile », « chaque malien doit planter un arbre. »….Ces slogans sont séduisants, nobles, écologiques, patriotiques et surtout citoyens mais à quoi bon planter des arbres si des mesures adéquates d’entretien et d’arrosage ne sont pas garanties. Comme cette scène ubuesque du lundi 2 Août qui en dit long sur l’issue de l’opération.
Ce jour là, les ségoviens attentifs ont pu voir sur certaines artères de la ville un bus de couleur blanche transportant de jeunes gens excités et enthousiasmés par le rythme mélodieux des tambours. Ces écologistes d’un dimanche ont planté des arbres sans aucune clôture et sans eau (on peut toujours compter sur la pluie) ! Tout était beau, filmé pour encourager les populations ou du moins pour se blanchir auprès des bailleurs puis sont repartis cédant le terrain nu aux animaux domestiques.
DESASTRE AU DEF DE BLA : 2879 CANDIDATS, 22 ADMIS !
Il aura fallu attendre le cinquantenaire pour voir le Diplôme d’Etude Fondamentales (DEF) livrer ses résultats les plus désastreux. Pour 2 879 candidats repartis en 24 centres, seulement 22 élèves furent admis dans le tout Bla, 2 bienheureuses filles et 20 studieux garçons. Le pourcentage d’admission est cynique : 0,79 % ! Du jamais vu depuis 1955 où le Cercle de Bla a connu ses premiers candidats à un examen pareil. La stupéfaction est d’autant plus grande que dans certaines localités comme Falo, Diaramana ou Dougouolo, il n’y a aucun élève admis.
Ces résultats, du reste, vont faciliter la tâche au Lycée Public de Bla où l’on annonce 129 exclus dont les moyennes oscillent entre 5 et 1. Rappelons que sur les trois Centres d’Animation Pédagogique que constitue l’Académie d’Enseignement de San, aucun pourcentage de réussite n’est satisfaisant : 11 % pour San, 3 % pour Tominian et 0, 79 % pour Bla.
CABINES TELEPHONIQUES : BELLE MORT, TRISTE SOUVENIR
Le téléphone a été un luxe durant des années au Mali. Sa démocratisation a commencé à l’orée des années 2000. Ainsi, les cabines téléphoniques ont commencé à faire légion. Les Maliens se sont très vite intéressés à ce marché très lucratif. Dans tous les carrés on pouvait téléphoner à moindre frais pendant que les promoteurs arrivaient à faire des épargnes après toutes dépenses. A Ségou, le marché était vraiment porteur. Beaucoup de Ségoviens interrogés témoignent et regrettent cette belle époque qui a fait des heureux : la cabine téléphonique était le lieu de communication, de causerie, de rencontre, d’escroquerie, de prostitution…
Ensuite, après des années de gloire, la téléphonie mobile a vu le jour avec comme premier opérateur MALITEL. Cette entreprise téléphonique censée démocratiser la téléphonie mobile a creusé au départ un fossé incroyable entre les riches et les pauvres car pour avoir une de ses puces, il fallait être nanti ou avoir « des bras longs ». Dans cette situation d’incertitude, les cabines téléphoniques ont continué à soulager beaucoup de Maliens. L’arrivée d’un autre opérateur du nom IKATEL (aujourd’hui Orange) a énormément enthousiasmé et continue de poursuivre sa mission avec un accès facile et moins couteux aux produits. Elle a crée des emplois et dans son sillage elle a mis fin au règne des cabines téléphoniques.
Riches et pauvres téléphonent sans discrimination sans avoir besoin d’une cabine téléphonique où la communication n’était pas sécrète car les clients restés sous la terrasse pouvaient vous entendre. En effet, les cabines téléphoniques à Ségou comme dans tout le Mali ont connu une belle mort et un agréable souvenir. Dix ans après lorsqu’on se promène dans les rues de Ségou l’on peut voir les traces de ces cabines souvent fermées, souvent transformées en boutique, en quincaillerie, en dépôt de boisson, en restaurant et même en tableau d’affichage devant certains établissements scolaires. Au fait, le téléphone portable au Mali qui connaît d’énormes succès a tué des cabines téléphoniques agonisantes.
La Rédaction