Sanctions contre Mujao : Rien que du dilatoire

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Alors que les Maliens et certains de leurs amis attendent du Conseil de sécurité qu’il valide le concept d’opération dans le nord, les Nations unies viennent de prendre certaines sanctions contre les responsables du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest. Contre leurs mouvements dans la bande sahélo saharienne, leurs comptes bancaires, leurs petits trafics d’armes, de munition et de drogue. On se demande à quoi joue l’organisation mondiale.

Des combattants du MUJAO

En effet depuis quand les narcotrafiquants, terroristes, marchands d’armes, ravisseurs d’otages qui pullulent dans le vaste Sahara ont-ils eu besoin de demander à un Etat quelconque de leur délivrer des visas ? Depuis quand font-il leurs transactions dans des banques ? Qui a dit à l’Onu qu’ils vendent leurs armes à la criée sur les marchés publics ? Pourquoi l’Onu pense que ces narcotrafiquants écoulent leurs drogues par le fret des compagnies régulières de transport ? Ont-ils jamais eu besoin de la légalité pour dégeler leurs avoirs et procéder à leurs ravitaillements ? En réalité, Ban Ki-Moon et ses collaborateurs savent très bien que les groupes armés qui opèrent dans le désert (et pas seulement le Mujao) ont leurs propres filières à eux, qu’ils sont aidés en toute clandestinité par de hauts responsables de certains pays du champ. Et c’est précisement pour démanteler ces filières que le Mali et la Cédéao demandent au Conseil de sécurité de donner son feu vert à une intervention militaire dans le nord du Mali. Alors si l’Onu ne veut pas ou ne pas donner son aval, qu’elle arrête de divertir et de distraire par des mesures dilatoires.

Recrutements dans l’armée

Dans ses toutes nouvelles missions, le comité militaire de réforme des forces armées et de défense vient de lancer un avis de recrutement de milliers de personnes dans les rangs des forces armées et de sécurité, principalement l’armée et la gendarmerie. Il s’agit sans doute pour les autorités de préparer la grande offensive en vue de la libération des régions du nord. Les candidats doivent être motivés, avoir l’amour de l’uniforme, être prêts à se sacrifier pour la patrie. Or, dans le même temps, principalement dans la région de Mopti et sans doute ailleurs, des miliciens sont en train de se former au métier des armes. Ils le font par motivation, par amour pour leurs régions occupées par l’ennemi, et sont prêts, même sans une bonne formation et instruction militaires, à se sacrifier pour leurs terroirs. Il s’agit des milices d’autodéfense Ganda Koy, Ganda Izo, etc. Il n’y a pas plus volontaires que ces jeunes. Et si réellement l’armée et la gendarmerie recherchent des candidats qui ne s’engageront pas pour échapper au chômage et qui refuseront de monter au front une fois recrutés, il n’y a pas à chercher loin, les miliciens sont les mieux indiqués. Maintenant si leur nombre ne suffit pas, le capitaine Sanogo, président du Comité militaire, et ses collaborateurs peuvent toujours chercher ailleurs.

 

Crise du Nord

Iyad rencontre Abdelmalek Droukdel

Hier dimanche, le chef du groupe islamiste Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly  a rencontré  l’émir d’Aqmi, l’Algérien Abdelmalek Droukdel, celui-là même qui a menacé la France dans une vidéo, la semaine dernière. Cette rencontre qui a eu lieu dans les environs d’Anéfis entre les deux plus grands maîtres qui contrôlent le Nord-Mali réaffirme leurs liens.

Selon les témoignages des habitants de la ville d’Anéfis, c’est sous une forte escorte armée qu’Iyad Ag Ghaly s’est rendu sur le lieu de rendez-vous en provenance de Tombouctou où il séjournait depuis une semaine.  Cette rencontre avec Abdelmalek Droukdel démontre une fois de plus qu’Iyad Ag Ghali n’a ni la volonté ni les moyens de rompre avec Aqmi. Et confirme qu’Ansar Dine est otage militairement et financièrement d’Aqmi.  Il est à rappeler que c’est ensemble que les combattants islamistes d’Ansar Dine et d’Aqmi avaient combattu, aux côtés du Mnla, l’armée malienne pour prendre Tombouctou. Avant de se débarrasser des indépendantistes chassés de tout le nord du pays. Maintenant l’avenir proche nous dira si le groupe armé Ansar Dine est toujours « fréquentable et disposé à négocier» comme l’a suggéré la médiation burkinabé.

A qui le tour ?

 Tout va se savoir

 Dans son édition du 3 décembre 2012, «Le Prétoire» avertit : Personne à Bamako, fût-il ancien ministre ou dignitaire, journaliste ou autre, n’est à l’abri d’un enlèvement. Surtout que ces ravisseurs d’un autre âge ne rendent compte à «personne». Sauf au président fondateur de la «République du Gondouana», dont ils se réclament sans répit. Le cas de Mme Maïga Sina Damba, directrice de l’Apej, en ce 27 novembre, hante encore les esprits. Quelques jours auparavant, des commissaires de police avaient été séquestrés, puis violentés. Avant eux, Abdramane Keïta, journaliste à «Aurore» et Saouti Labass Haïdara, directeur de publication de «L’indépendant» avaient été enlevés et bastonnés bêtement et brutalement. Après eux, c’était le tour, le 4 décembre dernier, de Destin Gnimadi, journaliste de votre bihebdomadaire préféré qui a échappé d’un cheveu à un rapt. Une fois de plus, les Bamakois sont loin de voir la fin de leur calvaire déjà douloureux, face audit président, de ses bottes et ses sbires. Lesquels dictent leur loi à tous les Maliens, à commencer par le président de la République et son Premier ministre. En tout, tout va se savoir. Tôt ou tard !

B. S.

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