Sada n’aime pas la télé

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Sada Samake
Sada Samake

Le ministre de la Sécurité intérieure le général Sada Samaké, en plus du fait qu’il n’aime pas les interviews avec les médias, refuse aussi d’aller sur le plateau de l’Ortm pour informer les populations sur la situation à Kidal et dans le reste des régions du nord. Invité à deux reprises à travers la cellule de crise, le ministre s’est refusé à cet exercice en envoyer au charbon le directeur national de l’intérieur pour parler en son nom. En effet, vendredi dernier, c’est Sada Samaké qui devrait être l’invité du journal de 13 heures. Mais il a refusé sous prétexte qu’il est malade, alors que toute la journée, il est resté au téléphone avec d’autres ministres pour coordonner le passage du directeur national de l’Intérieur sur la présence des préfets dans les localités du nord.

Ortm acculé

Sans savoir ce qu’il faut mettre à la télévision nationale comme programme pendant la crise, les autorités n’ont fait que dire au directeur de l’Ortm de cesser de diffuser certains émissions et programmes. Sans dire ce qu’il faut faire concrètement. C’est pourquoi au lendemain de la visite du Premier ministre au nord, il y a eu des débats improvisés, des plateaux mal préparés. Mettant du coup les travailleurs de l’Ortm sous la pression. Top étoiles suspendu, les variétés musicales arrêtées, place à des magazines sur Tombouctou, Gao, Kidal ; et souvent, des rites bamanan, sénoufo etc. Une occasion pour faire sortir des documentaires sur le Mali. En réalité, ce sont des programmes qui n’informent pas les Maliens. Lesquels ont besoin d’informations à temps réel sur ce qui se passe sur le terrain.

Les cardiaques

Bon nombre de Maliens ont piqué une crise à l’annonce de la déroute de l’armée à Kidal. Parmi eux, certains se sont rendus dans les centres de santé le plus proche ; d’autres ont été référés au niveau des hôpitaux de la capitale. Ces personnes ne s’attendaient pas du tout à la débâcle de l’armée malienne, qui a abandonné derrière elle, armes, véhicules et munitions. Ces cardiaques étaient donc dépassés par les événements. Leur colère est montée d’un cran quand ils ont appris que l’armée malienne n’est plus à Kidal. Alors qu’ils étaient devenus les maîtres de la ville, en contrôlant des positions stratégiques à l’image du gouvernorat. Les Maliens en sont à se demander les raisons profondes de cette déroute.

Fily ne badine pas

Après les affrontements entre l’armée malienne et les terroristes à Kidal, qui ont eu pour conséquence la peur chez les populations du nord, plusieurs établissements financiers et banques ont tiré les rideaux. Pour  échapper aux pillages, certainement. Ce «repli» des banquiers a suscité beaucoup d’interrogations chez les populations et a même rajouté à l’affolement de celles-ci dans plusieurs localités. C’est face à cette situation que la ministre des Finances Bouaré Fily Sissoko a pris ses responsabilités. Elle a en effet informé les patrons des banques que si ce «repli» perdurait, qu’elle les tiendrait personnellement responsables de cette situation et prendrait les mesures qui imposent. Quitte à radier tous ceux qui vont quitter leurs postes. Conséquence : plusieurs banques ont rouvert leurs portes.

 

Une pause normale

Le gouverneur de Kidal Adama Kamissoko a passé plus de 3 jours avec le même habit. Depuis la visite de Mara jusqu’à l’arrivée des ex-otages à Bamako, il a gardé le même habit. Il l’a lui-même dit à son arrivée à Bamako, avant de demander à se rendre chez lui pour se changer et revenir à la réunion dans les locaux du ministère de l’Intérieur. D’après lui, ils sont venus faire une pause avant de rejoindre leurs postes respectifs. Cette pause pour certains fonctionnaires de Kidal est normale, car ça va leur permettre de se reposer un peu avant d’aller reprendre à la case-départ. Ils sont néanmoins tous convaincus que Kidal ne peut pas échapper au contrôle de l’Etat malien.

Communication outrancière

Avec l’accélération de la situation à Kidal, le gouvernement malien a décidé de communiquer. Mais comment faire avec des ministres et un Premier ministre qui communiquent n’importe comment sans aucune coordination. Bonjour, les contradictions ! Trois ministres, à commencer par Moussa Mara, ont montré aux Maliens qu’ils se font une certaine concurrence. Le Premier ministre parle sans faire attention à ce que les autres disent ; il a contredit le communiqué du gouvernement lu par Mahamane Baby à travers ses interviews. Entre Mamadou Camara et Mahamane Baby, c’est un duel à distance, respectivement ministre de la Communication et ministre porte-parole du gouvernement. Le péché mignon de Mahamadou Camara réside en le fait qu’il ne parle pas nos langues nationales. En plus, il n’est pas le porte-parole du gouvernement, rôle qu’il joue pourtant sans considération pour ce que Mahamane Baby dit dans la presse.

 

Une assemblée vide

L’Assemblée nationale a un sérieux problème depuis le début de la nouvelle législature. Les députés ne participent pas régulièrement au travail parlementaire. Exemples : lors de l’adoption de la déclaration de politique générale du gouvernement, il y a eu plus de 30 procurations. Lors de la séance à huis clos sur l’adoption d’une résolution sur la crise à Kidal, même le président de l’Assemblée nationale était absent. Certains affirment qu’il se trouve au Niger. Comme lui plusieurs autres députés étaient absents. De sorte que la salle de plénière était vide. À peine, on pouvait dénombrer une cinquantaine de députés sur les 147 que compte l’Assemblée nationale. Cet absentéisme des députés maliens doit être corrigé car, de plus en plus, ils ne prennent plus au sérieux le travail parlementaire.

Silence radio

Les députés de Kidal sont invisibles actuellement à l’Assemblée nationale. Selon nos informations, avant l’arrivée de la délégation de Moussa Mara à Kidal, Mohamed Ag Intalla y était déjà. Mais du début des affrontements à ce jour, personne n’a entendu les députés de Kidal se prononcer sur la situation. À plus forte raison condamner l’assassinat des sous-préfets encore moins les autres violences qui ont eu lieu à Kidal. Et pourtant, tous les 4 députés de cette région sont du Rassemblement pour le Mali (Rpm). Ils n’ont même pas daigné donner leurs impressions encore moins dénoncer cette situation qui a affecté tous les Maliens. Ce silence radio se comprend  d’autant que ce sont des députés qui n’ont jamais abandonné leur position. Excepté les deux Hamadene de Kidal et Aïcha Belco Maïga de Tessalit, qui ne sont pas avec les groupes armés.

Aucune condamnation

Imaginez un peu que ce soient les Fama (Forces armées maliennes) qui avaient assassiné 8 personnes ! Le monde entier allait se lever contre le Mali. Mais bientôt semaines que des terroristes ont assassiné 6 sous-préfets et deux informaticiens. Aucune organisation internationale des droits de l’homme n’a condamné ces assassinats. Elles n’ont même pas fait une simple déclaration de condamnation de principe en leur qualité de défenseurs des droits de l’homme. Alors que lors de la libération de nos villes, ces organisations ne sont pas tues sur les exactions supposées et attribuées à nos militaires. Ces organisations prouvent qu’elles sont au service de certaines forces et non des droits de l’homme, alors que l’un des principes des organisations des droits de l’homme est l’impartialité.

 

IBK perd du poids

Le départ forcé de l’armée de Kidal n’a laissé aucun malien indifférent. C’est le cas chez le président de la République du Mali. Le choc a été dur pour lui et le traumatisme autant. Beaucoup de Maliens se posent la question comment le président malien a pu digérer ce qui est arrivé à nos militaires. Dur pour lui à en juger au constat suivant : ses joues sont devenues subitement creuses ; qu’il a maigri en si peu de temps !  Tout cela était visible quand il était avec son homologue mauritanien venu l’aider à obtenir un cessez-le-feu. Même s’il est fort de caractère, on a senti que la dégradation de la situation à Kidal l’a beaucoup bouleversé. Au point qu’Ibrahim Boubacar Keïta a perdu du poids.

Paix à son âme

Membre fondatrice du Club Sorottimist-Mali, du Club des épouses des anciens ambassadeurs maliens, Sangaré Ramatou Sidibé, épouse d’un ancien ambassadeur du Mali du nom de Armand Sangaré, est décédée le 21 mai 2014, à l’âge de 66 ans. Elle laisse ses parents, enfants et anciens collègues en deuil. Sangaré Ramatou Sidibé est l’une des sœurs de Modibo Sidibé, président des Fare, et ancien Premier ministre du Mali. Les obsèques de Ramatou Sidibé ont eu lieu au Badialan II dans la grande famille Sidibé. Toute l’équipe de Le Reporter présente ses condoléances à la famille, parents et amis de la défunte. Que son âme repose paix.

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2 COMMENTAIRES

    • Je me demande réellement si c’est des informations officielles qu’on cherche ou c’est la tête du ministre qu’on veut forcement voir à la télé. Ne nous laissons pas divertir par des gents qui nous éloignent des vrais problèmes.Un journaliste, si je me trompe pas est un chasseur d’informations, donc allez à Kidal, ne vous contentez pas d’attendre un ministre à la télé pour détailler le coût de son costume. A Kidal vous aurez peut être des informations susceptibles d’infirmer les allégations des des autorités.Que chacun fasse son travail, le pays avancera.

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