Sale temps pour le secrétaire général des Tisserands ? Les adversaires déclarés et les farouches de l’ex ministre du Développement rural sortent de l’ombre les uns après les autres et se multiplient de façon exponentielle. Après le ministre de l’Administration territoriale, son adjoint au Bpn, c’est au tour d’un autre ancien collègue du gouvernement de pointer le nez en se rangeant dans le camp adverse. Il s’agit du ministre du Développement social, Hammadoun Konaté, qui vient d’être parachuté secrétaire aux questions politiques de la tendance conduite par l’ancien député Bréhima Bomboté en Commune III du District. Jusque-là dans l’ombre et visible par les seules rumeurs, les bonnes intentions du chef de l’Etat à l’endroit de M. Konaté se sont tacitement exprimées aussitôt après la sortie de Bocari Tréta qu’il a remplacé dans la préséance au gouvernement en tant que première personnalité après le Pm. Du reste, il se susurrait depuis longtemps qu’il est pressenti pour occuper le poste de Premier ministre au prochain remaniement qui sonnera le départ de Modibo. Jusque-là, c’était du côté d’Abdoulaye Idrissa Maïga, directeur de campagne à la présidentielle, que le secrétaire général voyait la chose lui échapper.
Bally Idrissa tel un malpropre
Qu’est-ce que le déjà ancien directeur général de l’Ortm a pu faire mériter une telle disgrâce ? C’est l’autre question qui taraude par-delà le choix de son remplaçant parmi la vingtaine de postulants. Limogé pour une raison encore peu élucidé -et qui fait l’objet de tant de supputations- Bally Idrissa Sissoko n’a même pas eu le droit au respect et à la reconnaissance des grands services rendus à la radio et à la télévision nationales pendant plusieurs décennies. Au lieu de le laisser en poste en attendant l’arrivée de son successeur, les autorités ont choisi de lui imposer une passation de service illico avec son adjoint, lequel assure l’intérim. De quoi donner une idée sur l’ampleur des fautes reprochées à l’ancien directeur et de la rancœur de ses supérieurs hiérarchiques. Sur la question, les avis divergent. D’aucuns soutiennent que Bally Idrissa a été balayé de la sorte par le vent des remous syndicaux qu’il n’a pu maîtriser, tandis que d’autres sont convaincus qu’il a été viré pour une peccadille de lèse-majesté. La question sur les antennes d’un événement aussi important que la participation du chef de l’Etat en personne au Maouloud dernier. Qui veut noyer son chien…
L’Ortm sans Aliou Ifra N’Diaye
Nos sources sont formelles : le célèbre producteur Aliou Ifra N’Diaye n’a rien à voir avec la grande compétition pour la succession de Bally Idrissa Sissoko. En clair, le créateur de Baniango, Toundourou -et très prochainement Tanyinibougou– n’est tout simplement pas candidat au poste de directeur général de cette boîte pour laquelle plus d’une vingtaine de candidats ont pointé le nez. Contrairement aux informations distillées, il n’en fait pas partie, assure notre source, laquelle explique qu’Aliou Ifra N’Diaye est d’ores et déjà disqualifié par les critères retenus dans l’appel à candidature. Lesdits critères restreignent en effet la participation aux managers et fonctionnaires de l’Etat. Pour ce qui est de la boîte de Pandore, son ouverture ne saurait plus tarder, nous a-t-on confié. La vingtaine de candidats a déjà été écoutée par la commission de sélection, dans le cadre d’un grand oral ayant consisté à mesures leurs ambitions et capacités intrinsèques aux besoins d’un media audio-audiovisuel public digne de ce nom. Bientôt, la délivrance tant des candidats que du public, dont le regard est rivé sur le résultat de l’examen.
Moussa Mara,
Basta !
L’ancien Premier ministre et non moins président du parti Yéléma donne de plus en plus de la voix et se décomplexe à mesure qu’on tarde à clarifier une certaine enquête le concernant. Longtemps réduit au silence, il est devenu beaucoup plus bavard et profite largement du cercle relativement restreint des réseaux sociaux. En tout cas, Moussa Mara n’éprouve plus de la gêne à s’étendre sur le sanglant et dramatique épisode de Kidal. Les colonnes de nombreux confrères se sont abreuvées de sa page facebook sur laquelle, l’ancien Pm est revenu en détail sur le passage forcé qu’il a tenté à Kidal. Si le maire de la Commune IV en parle avec moins de rougeur et de gêne que naguère, c’est à cause du retard délibérément accusé par la commission parlementaire – sous la conduite de Niamé Keïta– pour rendre publique les facettes fâcheuses de son rapport. Lequel incrimine largement l’ancien Premier ministre quant aux lourdes pertes infligées aux forces armées et de sécurité dans la périlleuse aventure de l’Adrar des Ifoghas. Où, est-ce que le président de Yéléma a suffisamment consolidé son aura dans les mosquées pour s’estimer politiquement intouchable ? Depuis un certain temps, en tout cas, certains de ses amis du monde musulman l’autorisent à transformer des lieux saints en arène politique.
A quoi sert l’identification des numéros téléphoniques ?
La question est loin d’être superflue, au regard d’une baisse progressive d’engouement depuis le déclenchement de l’opération d’identification des numéros téléphoniques. En attendant le mois d’Avril et la date boutoir retenue pour la fin du processus, aucune mesure intermédiaire n’est intervenue pour freiner ou décourager l’ardeur des vendeurs de puces promotionnelles. Celles-ci continuent d’être ventilées comme de petits pains et chacun des deux opérateurs se la coulent si douce qu’on peut s’interroger si une mesure quelconque pourrait arrêter la dérive ? Au grand dam notamment de la volonté de combattre les dérives et pratiques ayant motivé l’identification des usagers de numéros mobiles, ses utilisations abusives et criminelles pourraient continuer d’avoir pignon sur rue. Et si tel est le cas, on ne sera pas sorti de l’ornière.
Et si Soumi était devenu cinéaste ?
Le chef de file de l’opposition est de plus en plus présent sur le terrain. Comme le président de la République –dont il fut le chalenger à la dernière présidentielle- il sillonne le pays de fond en comble et tente de faire impression sur les masses, quoiqu’il paraisse manifestement moins percutant que son compère Tiébilé Drame, autre grande figure de la même opposition. Le président de l’Urd se distingue néanmoins par une particularité : son penchant pour le cinéma et la théâtralisation de chaque sujet. Là où il passe, il ne rate jamais l’occasion de recourir à la projection de films pour attirer l’attention du public sur les dérives du régime. Il lui sert, dans la plupart des cas, le dramatique événement de Kidal. Une bande apparemment si usée que la redondance commence à agacer, surtout qu’elle met abondamment en exergue les facettes gênantes de l’armée malienne et de notre souveraineté nationale. A la différence du cinéaste Souleymane Cissê, l’opposant Soumaila Cissé éprouve un réel mal à diversifier.
La chasse aux demandeurs de logements
La politique de logements sociaux est en passe de devenir la grande vache laitière des banques maliennes. Les structures financières, partenaires naturelles des autorités en charge de la concrétisation des promesses du régime en matière d’habitat, ont en effet pour vocation d’accompagner financièrement l’État. Mais, elles en profitent également pour cibler certains demandeurs d’un certain acabit. Les banques sont en clair à la chasse de nombreux malchanceux postulants de la dernière vague, dont les dossiers leur sont parvenus à travers l’Office malien de l’habitat. Munis de toutes les données relatives à la solvabilité des anciens demandeurs –en occurrence les bulletins de salaire entre autres- certaines établissements bancaires n’ont chiche de les agacer par des appels téléphoniques incessants avec à la clé des propositions mirobolantes sur fond d’incitation à des engagements bancaires. Le hic, c’est que les propositions de prêt-acquéreur qui leur sont faites n’ont rien de social et attirent peu de candidats pour m’instant. Ce qui explique probablement le retard que certains promoteurs immobiliers accusent dans la réalisation de leur quota sur les 20 000 logements attendus dans quelques mois.
Tête de Turc et traite de Nègre
Plus que de simples phénomènes sociaux, le chômage et la crise de l’emploi peuvent aussi devenir des moyens de domination d’une nation sur une autre. En attestent les comportements dignes d’un autre âge, une autre recolonisation qui ne doit pas son nom et à laquelle se livrent impunément certains investisseurs étrangers au Mali. Il s’agit notamment des promoteurs du Collège Horizon –dont les établissements pullulent dans la capitale, tant la qualité de l’enseignement est irréprochable. Les familles les plus aisées de la capitale n’hésitent donc pas à y mettre le prix, en dépit même d’une augmentation constante et progressive des tarifs. La grande sollicitation, dont les Collège Horizon se heurte, se solde naturellement par un recrutement d’enseignants proportionnel à la forte demande. Seulement voilà ! L’utilisation des ressources nationales ressemble à une exploitation d’une autre époque. Le personnel malien du Collège Horizon n’a même pas droit parfois au repos hebdomadaire. Taillables et corvéables à merci, sans protection juridique pour d’aucuns, il arrive que les pauvres travailleurs soient sollicités même le dimanche pour des tâches secondaires. Tout cela pour une somme de 30 000 Fcfa et des simples promesses de lendemains meilleurs qui n’arrivent presque jamais. Un traitement de nègre manifestement différent de celui qui est applicable au personnel Turc à effort égal.