Le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) était la garde prétorienne du président Compaoré. Il est composé de 1300 hommes contre 13 000 hommes pour l’armée burkinabè. Le RSP est à la base du renversement des institutions de la transition du Burkina Faso. Le RSP sonne à l’oreille de certaines personnes comme le respect, elles n’ont pas tort parce qu’il s’agit de manque de respect qui est en train de conduire ce pays vers une guerre civile. Le manque de respect a été transformé en manque de respect envers le RSP, qui ne veut pas être dissout. Alors que cette garde prétorienne du président Compaoré est la mieux formée, la mieux équipée et la mieux payée de tous les corps de l’armée burkinabè. Elle n’a pas honte d’utiliser les armes du peuple contre le peuple afin de satisfaire ses propres revendications. Le RSP ne doit pas demander de respect, mais doit respecter le peuple burkinabè, ne pas voler sa victoire des 30 et 31 octobre 2014. Le RSP doit partir pour laisser la démocratie continuer au Faso.
La vraie raison
“La véritable raison de notre action était de faire en sorte que le RSP ne sorte pas les mains vides de la transition, nous sommes les éléments qui ont fait irruption lors du conseil des ministres, en arrêtant les ministres et le président. Nous sommes à nos positions à Kosyam” c’est ce que nous a confié un soldat proche du RSP. “Zida était au courant de notre action, mais il ne pouvait rien faire parce qu’il nous a oubliés. On voulait l’arrêter seul, ça n’a pas marché” indique la même source. C’est après un échange direct avec tous les ministres et le président Kafando sans «succès» qu’ils ont partagé «leurs otages». Les 4 femmes ministres ont été conduites dans une salle de la présidence ; le président Kafando était seul ; Zida le Premier ministre était avec 4 autres ministres dans une grande salle à Kosyam. Dans la nuit, les éléments du RSP ont libéré les 4 femmes ministres en gardant les autres, par la suite et grâce à l’ambassadeur de France et d’autres diplomates, ils ont libéré le président Michel Kafando. Tout en le gardant en résidence surveillée. Mais avant tout cela, Gilbert Diendéré n’a pas voulu parler de coup d’Etat. Jusqu’à la déclaration faite à la télévision nationale par le lieutenant colonel Mamadou Bamba.
Général Gilbert Diendéré
Le général Gilbert Diendéré est nommé président du Conseil national pour la démocratie (CND). Le général Gilbert Diendéré est l’ancien chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, le président déchu du Burkina. Cet homme, qui navigue entre ombre et lumière, était déjà au cœur du pouvoir burkinabè lors de la proclamation de la révolution par Thomas Sankara en août 1983. C’est lui qui a annoncé le coup d’Etat à la radio. En 1987, le 15 octobre, cette fois, il supervise l’arrestation de Thomas Sankara. En 1989, il déjoue une tentative de coup d’Etat. Fidèle d’entre les fidèles de Compaoré, il a été son homme de confiance sur les dossiers les plus épineux : le Liberia, la Côte d’Ivoire, la Guinée. Pendant une trentaine d’années, Gilbert Diendéré a dirigé le corps d’armée qui est au cœur du coup d’Etat actuel, le RSP, le Régiment de la sécurité présidentielle. Des groupes commandos qui ont été formés aux situations les plus extrêmes… À la question de savoir s’il n’a pas déçu beaucoup de monde non seulement au Burkina mais à travers l’Afrique, puisque le soulèvement au Burkina l’an dernier avait été vécu comme un espoir pour beaucoup d’Africains, général Diendéré répond : C’est à eux de juger. Peut-être, je déçois certaines personnes, mais peut-être aussi que l’action que nous avons posée plaît à d’autres. C’est à eux de juger». «Il est l’époux d’une députée du CDP, une ex-députée du parti de Blaise Compaoré dont la candidature a été invalidée parmi les nombreuses candidatures invalidées. Le général Diendéré est aussi inquiété dans la mort de Thomas Sankara. «Pour toutes ces raisons, on peut penser que Gilbert Diendéré avait des raisons tout à fait personnelles de prendre le pouvoir», pense notre confrère Alpha Barry sur RFI.
La résistance de Sy
Chérif Sy, le confrère président du Conseil national de la transition, le parlement transitoire au Burkina Faso, s’est battu comme un beau diable. Bien avant la confirmation du coup d’Etat, il avait alerté tout le monde avec une déclaration dans laquelle il disait : «La nation est en danger». En plus, il avait demandé aux Burkinabè de continuer la résistance, tout en continuant à faire des communiqués et des déclarations dans les médias. Ce qui est d’ailleurs son point fort. Car c’est un syndicaliste et un journaliste. «En ma qualité de Président du Faso, Président de la Transition par intérim, je demande solennellement aux éléments du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), qui agissent pour le compte du Conseil national pour la démocratie mis en place par le général Gilbert Diendéré, de déposer immédiatement les armes et de se mettre à la disposition de l’état-major général des armées pour redéploiement». Grâce à l’implication de Chérif Sy, la Cédéao a été obligée d’élargir ses concertations à Ouagadougou à l’ensemble des forces vives de la nation. Car les putschistes avaient fait un programme en excluant les autres composantes de la société. Chérif Sy continue sa résistance car pour lui aucune alternance n’est possible avec le RSP.
L’erreur de la Minusma
Des coups de feu ont été entendus à Tombouctou le mercredi 16 septembre 2015. Des tirs des armes de la Minusma. Les casques bleus d’habitude vident leurs armes à 13Km de Tombouctou, sur le champ de tirs qui leur a été donné par les FAMA. Mais, ce mercredi 16 septembre 2015, ils ont vidé leurs armes lourdes à 5 Km de la ville de Tombouctou. Ce qui a fait que les populations étaient paniquées. Beaucoup de gens avaient commencé à fuir la ville croyant qu’elle avait été attaquée par des bandits armés de la CMA. Certains vendeurs de moutons avaient fui en abandonnant leurs moutons, tellement la panique était grande. Tout cela parce que la Minusma ne respecte rien. Même le communiqué radio que la Minusma fait traditionnellement pour annoncer ses tirs n’a pas été fait. Heureusement que les autorités traditionnelles, les érudits et autres responsables et imams des mosquées ont pris les devants en appelant les populations au calme, en leur expliquant la vraie raison des tirs nourris.
Tréta désapprouvé
Le mercredi 16 septembre 2015, tout le monde attendait le conseil des ministres. Des journaux et radios avaient annoncé que le conseil des ministres allait trancher la question du report des élections couplées (régionales et communales). Mais vers 11 heures, le même mercredi, une source proche de la présidence annonce qu’il n’y aura pas de conseil des ministres jusqu’à la fin de la semaine. Car le Premier ministre était en visite privée en Algérie. C’est en ce moment qu’une autre source nous informe que normalement, c’est Bocary Tréta qui devrait assurer l’intérim du Premier ministre. Apparemment, le président de la République a récusé cette éventualité. Il a préféré reporter le conseil des ministres jusqu’au retour de son grand-frère. Alors que le chef du gouvernement, avant son voyage, avait bien préparé les dossiers avec le ministre Tréta. Lequel n’inspire visiblement pas confiance au chef de l’Etat.
Calvaire des athlètes
Les athlètes maliens présents aux jeux africains de Brazza 2015 ont subi toutes sortes d’humiliations. «C’est la honte, comment on peut nous dire de venir alors que rien n’a été préparé. On veut se battre pour notre pays, mais le minimum, c’est la motivation», nous a confié une basketteuse très en colère. «Ils ont tout fait pour nous décourager. On nous a dit que nos frais étaient de 250 000 Fcfa. Mais le comptable est venu avec 30.000 Fcfa. On a tous refusé de prendre cette somme misérable pour la qualification aux jeux». Les athlètes pensaient qu’ils allaient avoir quelque chose comme argent de poche pendant leur séjour (20 jours). Mais rien ne leur a été donné. Après, ils ont fait l’objet de menaces, surtout ceux qui exigeaient le payement des sous. «Ils disent que ceux qui ne vont pas accepter les 30000 Fcfa seront sanctionnés, quelle honte ! ». Certes, comparaison n’est pas raison, mais les Maliens ont appris que la Guinée a donné 60.0000 Fcfa à ses sportifs ; le Burkina 55.0000 Fcfa. «On ne parle même pas de la Côte d’Ivoire, du Maroc ou de l’Algérie. Nous avons déploré le mépris, les menaces et les propos de honte de nos dirigeants qui ont été sans pitié pendant le séjour».
La Céni illégale
Le docteur mathématicien arabisant président de la Céni fait son temps à la tête de la Céni. Mamadou Diamoutani, ami et complice du président du Haut conseil islamique, a su se maintenir à la tête de la Céni de façon illégale. Ce sont les membres de la commission électorale nationale indépendante qui ont mis la main à la poche afin de demeurer membres éternels de la Céni. Cela s’est passé devant tout le monde. L’actuel bureau de la Céni est le seul au Mali à avoir eu une si longue vie. Après la présidentielle et les législatives, elle aurait dû faire ses rapports et plier bagages. Mais l’illégale Céni veut faire les élections couplées dont la date n’est pas connue. Au demeurant, la Céni n’est pas représentative de la réalité politique du pays : la majorité actuelle n’est pas respectée, encore moins l’opposition. Comment une structure illégale peut superviser des élections transparentes ?
Le serpent sans tête
Les Maliens ont été surpris de voir Hamane Touré dit Serpent parler au nom des partis du centre, en sa qualité de président du parti UFC. Quand les tonneaux vides font du bruit ! Il est seul militant de son parti. Mais il a la gueule pour parler. Il est actuellement soutenu financièrement par le ministre de l’Administration territoriale. C’est Serpent qui dit qu’on peut faire les élections au Mali dans le contexte actuel. Un homme sans aucune crédibilité. Comment l’ORTM a osé donner la parole à un tel homme ? Hamane Touré dit Serpent est sans tête ; il est le prototype de la vraie débrouillardise en politique. Dentiste de formation, selon lui-même, grand sportif dans la Venise malienne, candidat indépendant, il crée par la suite Action Serpent en Commune IV. Il soutient IBK avant d’être militant RPM. Fervent défenseur d’ATT, membre du Mouvement citoyen et du parti PDES, chef du protocole au FDR, actuellement centriste, Hamane Touré dit Serpent a quelle conviction politique, si ce n’est la course au gain facile ?
Un report préjudiciable pour la démocratie
Siaka Sangaré, délégué général aux élections, ne souhaite pas le report des communales et régionales : «un report aujourd’hui de ces élections peut être préjudiciable pour la démocratie et le processus de décentralisation». Il l’a dit devant tous les acteurs politiques, lors d’une concertation entre le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maïga, et les organisations de la société civile, à propos des préparatifs des élections communales, régionales et du district de Bamako fixées au 25 octobre 2015. Pour le DGE, général Siaka Sangaré, malgré l’insécurité dans certaines localités du pays, la situation est bien favorable pour la tenue de ces élections. «Il faut que nous comprenions que nous devons nous adapter à ce contexte. Sinon quand est-ce que l’insécurité prendra fin dans le pays pour qu’on organise ces élections. Faut-il bloquer le fonctionnement normal des institutions à cause de cette situation?» s’est-il interrogé. Avant d’ajouter que le gouvernement, la société civile et les partis politiques doivent mettre ensemble leur énergie et leur intelligence pour tenir ces élections, sinon le pays restera esclave de cette situation dramatique. Rappelons que la DGE et la Céni se disent prêtes à aller aux élections à tout moment.