M.Yamoudou Kéita, résidant à Paris et qui était dans nos murs. Dans cet entretien exclusif, cet homme avisé, dépeint l’an un du règne d’IB, parle des préaccords d’Alger avec beaucoup de réserve et d’amertume, l’avion présidentiel, l’équipement des FAMA, la fuite de Blaise Compaoré et les perspectives pour notre pays. Entretien.
Analyse de la situation actuelle du Mali sous IBK
M.Yamoudou Kéita : Je dis qu’au plan politique que le pays est mal parti depuis la transition où il fallait respecter l’aspect inclusif à Ouagadougou avec les accords signés là-bas pour dégager une vision partagée afin de sortir de la crise. En réalité, les accords de Ouaga ont été signé sous la pression contraire à la vison du peuple malien. Donc Ouaga a été un premier faux pas. Le deuxième faux pas est que malgré qu’IB soit élu avec un score de plus de 77% et sur aucune base d’un programme. Il a été élu parce que le peuple était exaspéré et cherchait un restaurateur, un sauveur qui allait unifier le pays ; sinon, aucun critère ne pouvait empêcher l’élection d’IBK à Koulouba. Aussi, le coup d’état du 22 mars 2012, a favorisé l’élection du candidat IBK qui était sans programme réel. A mon avis, lorsqu’il est arrivée à Koulouba, IB devait fixer un cap pour la bonne gouvernance afin que les maliens puissent vivre en harmonie et en cohésion sans que l’autre ne soit une menace pour l’autre. A ce jour, c’est le pilotage à vu.
S’agissant des pourparlers d’Alger, la médiation a proposé un document qui ne nous arrange pas du tout parce que l’unité nécessaire, la vision partagée ne sont pas pris en compte. C’est la continuation de l’ancien système en quelque sorte. IBK a aujourd’hui besoin de cadres qui sont capables de faire tourner la machine. De nos jours, la justice peine à fonctionner. Et pour cause, rien que pour obtenir un acte administratif, le citoyen broie du noir. Mieux, nous avons eu droit à une DPG qui n’a jamais été appliquée, encore moins la loi de programmation militaire qui est restée lettre morte. Mieux, je me demande à quoi a servi l’Accord de défense signé avec la France ? En tout cas, nous devons mettre ne place un dispositif de réaction rapide qui peine à voir le jour. Le paradoxe est que le gouvernement se rabat sur Barkhane et la MINUSMA pour lutter contre l’insécurité alors qu’il a été établi que des patrouilles sont faites avec des combattants du MNLA au nord. De ce fait, nous sommes très loin de sortir du trou.
Au plan économique, le bilan est catastrophique avec le bras de fer UNTM/gouvernement Mara. De nos jours, personne ne comprend la vision du Président IBK sur ce plan pendant que le tissu économique se détruit. Pour moi, il doit avoir un programme des finances sinon présentement, il manque de visibilité et de crédibilité lorsque l’on tient compte des gros scandales d’état en cours.
Pour ce qui est des pourparlers d’Alger, le document qui est dégagé et qui se trouve sur la table du gouvernement afin d’être restitué aux populations, est structuré en quatorze pages divisées en huit parties. Je retiens que c’est un document qui ne reflète pas les aspirations des maliens car, signé ou pas, il consacre un territoire pour ces rebelles que l’Etat peine à inverser. En tout cas, l’Azawad a déjà acquit son autonomie par ce document en cours de « restitution » par nos autorités. Tenez-vous bien, ce document parle d’un Sénat pour eux qui ne s’adapte pas à notre Constitution. Donc, un référendum s’impose pour adapter ce texte à notre Constitution. En tout cas, ce document sera un échec comme les précédents l’ont été. Donc, le Président se doit d’écouter les maliens et gérer le pays avec eux, toute opération sans consultation, sera vouée à l’échec puisque le Chef de l’Etat tirer les leçons des échecs des pouvoirs politiques précédents. Nos autorités doivent s’appuyer sur le peuple pour trouver une solution idoine. Le pouvoir doit retourner vers le peuple pour revoir la copie de la décentralisation qui tiendra compte du transfert de compétences aux collectivités étape par étape.
Equipement des FAMA
Cette affaire montre que le gouvernement a violé la loi pour prétendre lutter contre la corruption.. Je suis très étonné. Ce contrat d’équipement des FAMA est un scandale, demeure très critique et prouve le manque de sérieux et l’amateurisme de certains placés au plus haut sommet de l’Etat pourtant, ils ont duré dans la machine. Aujourd’hui, les maliens comprennent que nous sommes en danger si nous ne sommes plus capables de fournir des armes à notre armée. Ce qui est vrai, c’est que nos partenaires font tout pour empêcher à ce que nous équipions nos FAMA afin de défendre l’intégrité de notre territoire. Qui sont-ils ? Comment cela est arrivée ?. Est-ce qu’il y a une enquête sur cette affaire qui défraie la chronique ? Qu’attend la Commission Défense de l’AN ?
Ce problème n’a pas sa raison d’être car, un contrat d’armement de l’armée, ne devait pas faire l’objet de polémique.
L’avion présidentiel
Il faut dire que le Mali en crise, n’avait pas besoin d’une telle chose. Et la priorité de nos autorités devait être l’achat d’avions et d’hélicoptères pour nos FAMA. Ce énième scandale est un mensonge qui ternit davantage l’image du Mali et qui a été remis en cause par le FMI. De nos jours, le peuple demeure vigilant et s’impatiente que les auteurs de cet acte grave soient démasqués et châtiés. Ce est curieux, je n’entends pas les partis de la mouvance présidentielle s’élever contre ce scandale. Et à l’Opposition, je dirai qu’on ne présente pas de motion de censure et demeurer muet face à une situation gravissime de la sorte !
La fuite de Blaise Compaoré
L’URDAC soutient le combat des peuples africains pour la liberté. Ce qui vient de se passer au Burkina Faso est une leçon de démocratie. Seulement, nous déplorons les morts. Nous encourageons le peuple Burkinabé et le félicite. Le Faso fait sa révolution après celle du Mali en 1991 et a balayé le dictateur Compaoré. C’est une situation qu’il faut encourager car, c’est le peuple qui dicte sa politique, c’est à dire ce que doivent exécuter nos dirigeants pour bâtir un état de droit, de justice et une a rmée forte et républicaine. Je me réjouis du comportement de l’armée Burkinabè qui donne une leçon aux autres dirigeants africains qui veulent imiter Blaise Compaoré en tentant de changeant la Constitution. La solution n’est pas la modification constitutionnelle, mais l’implication du peuple à la gestion d’Etat. En tout cas, l’URDAC salue cet effort. Blaise Compaoré doit être traduit en justice pour tous les crimes qu’il a commis lorsqu’il était aux affaires. Et l’URDAC accompagnera le peuple Burkinabé dans cette lutte.
Les perspectives pour le Mali
Les perspectives pour le Mali sont sombres et les conditions d’une alternance sont de nos jours réunies puisque le Président IBK s’est coupé du peuple malien. Il ya aujourd’hui, un blocage pour que de nouvelles visions s’expriment. Il ya un verrouillage, je vois mal comment de nouvelles actions émergeront ? La presse est assujettie. Il faut laisser les citoyens s’exprimer puisque s’offusquant du manque de justice, une condition pour nous autres de s’expliquer. Cette situation ne présage rien de bon dans l’avenir quand on est emprisonné sans l’être visiblement. Mieux, l’exaspération grandit de jour en jour et le mémorandum de 1991, est oublié, les partis politiques déconnectés des réalités maliennes, une société civile peu voyante, c’est en ce moment que l’Etat en tant que premier modérateur de ce jeu, doit s’assumer.
Propos recueillis par Bokari Dicko
Si tout le monde fait un petit effort comment URDAC(mali)peut être que le pays va changer
Jusqu'à quel seuil d'alerte pour que les maliens ouvrent d'avantage leurs yeux ??????
vraiment on en a marre de la gestion actuelle du Pays!!!!!
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