La question est loin d’être superflue et mériterait d’être posée avec la même acuité que les « blindés en carton » par exemple. En tout cas, elle est d’autant plus intrigante qu’elle s’inspire d’un récent épisode dramatique dans la localité de Guiré à Nara où une demi-dizaine d’éléments des FAMa a péri et plusieurs autres blessés, suite à un assaut terroriste vaillamment maîtrisé par le contingent sur place. Le hic est qu’au même moment où le sentiment anti-français bat son plein dans la capitale et à l’intérieur du pays, il est revenu à l’armée française (sur le pied de départ) de prêter main-forte aux forces nationales pour contenir l’attaque djihadiste au moyen d’une intervention aérienne. On en sait notamment par le biais d’un communiqué des forces Barkhane non encore démenti où la résistance du contingent malien est saluée en même temps qu’est magnifiée la coopération entre les deux armées. De quoi s’interroger sur la fonctionnalité sinon l’utilité des moyens aériens fraîchement acquis auprès de la Russie. Et pour cause, il n’y a pas si longtemps de cela leur efficacité était magnifiée et associée à des interventions ayant permis la libération de travailleurs étrangers longtemps enlevés et captivés par les djihadistes dans le même théâtre où s’est déroulée la récente attaque meurtrière.
Quand les colonels avancent sur la pointe des pieds
La République des colonels continue de plus bel et s’enracine chaque jour davantage, au mépris des dénonciations de son débordement sur la sphère administrative au détriment du théâtre des opérations et de la guerre contre les forces terroristes. Après les gouvernorats, préfectures et sous-préfectures, c’est au tour des représentations diplomatiques de subir l’accaparement des postes stratégiques par les officiers supérieurs. Inutile de les citer tous, mais la plupart des anciens putschistes de 2012, promus aux fonctions diplomatiques par IBK, ont été remplacés par des frères d’arme. Seulement voilà : le pouvoir est visiblement passé par des subtilités et manœuvres dolosives pour ce faire. En occultant notamment le titre et le grade des intéressés. Des officiers supérieurs (colonels et des généraux) sont ainsi appelés «Monsieur» sur le décret de nomination avec l’intention manifeste de voiler leur statut militaire. Dans l’armée seuls les maréchaux sont appelés «Monsieur le Maréchal», mais au Mali on a désormais «Monsieur le Général et Monsieur le Colonel».
La dette publique risque de grever à nouveau
Chassez le naturel, il revient au galop. Depuis quelques temps, en effet, la problématique de la dette publique est revenue en force sur toutes les lèvres. Il n’est pas rare de voir les fournisseurs de l’Etat se plaindre des retards de règlement de leurs dus par le trésor. En cause, le ralentissement du rythme de paiement des anciennes dettes. Il était conclu, en effet, au bout d’âpres transactions, de solder les anciens arriérés en échange de renoncement des créanciers de l’Etat à certaines proportions de leurs créances. Au départ réticents, de nombreux fournisseurs, pourtant réguliers vis-à-vis des fiscs, ont fini par accepter le deal à leur corps défendant. Nonobstant, les facilités n’auront pas permis aux autorités d’honorer leurs engagements. Les inquiétudes sont par ailleurs d’autant plus grandes que le paiement de la dette intérieure figure à peine dans les prévisions budgétaires ces dernières années. Il semble que le retrait des partenaires extérieurs et une réduction drastique de leurs aides et facilitations budgétaires soient passés par-là.
Rassemblées par la Rédaction