C’est arrivé dans la foulée d’une tendance nouvelle qui fait la gloire de la télévision publique qui, sous Salif Sanogo, a pu briser un grand tabou en donnant la parole aux opposants sur la crispation politique née des appels à la démission du président de la République. Bref, il s’agit d’une libération de la parole publique qui n’est généralement tolérée sur les antennes de l’Ortm qu’à l’occasion des campagnes électorales et au nom de l’égal accès aux médias d’Etat. Une première au Malin donc, mais qui aura été aussitôt entachée par une grosse bourde de la même présentatrice lors de sa sortie suivante. L’élément en question concerne la Cour constitutionnelle, une institution que Dame Sira a présentée comme juge de toutes les élections au Mali. Apparemment très novice en la matière – au point de s’être même attiré la foudre de critiques peu tolérantes lors du précédent débat -, la bonne dame, dans son rôle de reporter cette fois, ignorait certainement que ce n’est pas la Cour constitutionnelle qui connaît des contentieux en rapport avec les élections locales par exemple. Celles-ci sont tranchées, en effet, par les tribunaux administratifs et peuvent choir jusqu’aux mains de la section administrative de la Cour suprême selon les recours. Le commun des mortels, dont la plupart n’a de référence que l’Ortm, n’a pas eu l’occasion de le savoir par le reportage de Dame Sira.
Mohamed Ali Bathily se goure au sujet de Hadi
Dans la vielle guéguerre qui continue d’opposer l’actuel premier vice-président de l’Assemblée nationale, Hadi Niangadou, et l’ancien ministre Mohamed Ali Bathily, aucun moyen n’est désormais épargné. Même le colportage de faux ? C’est ce qu’on peut retenir en tout cas de la dernière sortie du célèbre avocat, qui ne paraît pas assez émérite pour ne pas se laisser aller aux déclarations sans fondement. Selon Me Bathily, en effet, les médecins du député Niangadou sont ni plus ni moins coupables de dissimulation de la vérité et de faux diagnostic sur son état de porteur du Coronavirus. En clair, à en croire le ministre Bathily, Hadi Niangadou n’a jamais été atteint de ce virus et a tout simplement simulé le malade pour éviter une poursuite judiciaire latente et qui n’attendait que le terme de son immunité parlementaire pour être activée. Et l’avocat de soutenir que ce terme étant arrivé en pleine campagne électorale, le député sortant n’avait le choix que d’user de subterfuges pour passer entre les mailles de la justice. Que Hadi Niangadou soit dans le collimateur des tribunaux, on ne saurait le dire. Il est en revanche évident que l’immunité parlementaire du député sortant courait jusqu’au 2 Mai dernier, une date bien postérieure à la période où il était admis pour cause de Coronavirus.