Quand le MNLA reprend du service

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Après une longue période à la fois d’hibernation et d’observation de la nouvelle tournure que prenaient les nouveaux théâtres, le principal mouvement autonomiste de l’Azawad reprend visiblement du poil de la bête. Le Mnla, c’est de lui qu’il s’agit, sort comme ragaillardie des dernières assises de la CMA en redoublant d’ardeurs dans ses velléités irrédentistes. En effet, Bilal Ag Asharif, qui vient juste de passer le leadership de la Coalition à Algabass Ag Intalla, n’a sans doute pas l’intention de demeurer oisif avant de reprendre la main. Lui et son mouvement se relèvent en même temps de la crainte que leur a imposée l’avènement de Wagner au Mali. On est loin, en clair, des temps où le mouvement rebelle historique consent à la levée de ses check-points. À présent, on ose même subodorer une surenchère irrédentiste, à en juger par le retour à l’usage de certains vocables qu’on croyait révolus. «L’union de tous les Azawadiens». C’est en effet l’appel lancé par le président du Bureau Exécutif et non moins secrétaire général du MNLA, en conviant les structures statutaires de ce mouvement à un mini-congrès annoncé pour fin août prochain. Ça n’est pas tout. En plus de projeter des concertations sur la fusion des Azawadiens dans une seule entité, les assises en question envisagent également une large concertation sur la sécurité de la zone dont elle revendique la démarcation de l’ensemble du Mali. Tout semble indiquer, en définitive, que la période trouble actuelle est mise à profit pour rebattre les cartes de l’unité nationale pourtant consacrée par l’Accord.

Après Barkhan, la Minusma dans le viseur du populisme par procuration

La Mission intégrée multidimensionnelle des nations Unies pour la stabilisation du Mali saura-t-elle résister aux assauts de ses détracteurs ? Rien n’est moins sûr, et pour cause. Les traditionnels éclaireurs des officiels maliens sont à la manœuvre, depuis quelques jours, en lançant des signaux annonciateurs du destin qui guette la Minusma, suite à la pomme de discorde née de l’orientation qu’une certaine résolution du Conseil de sécurité a donnée au renouvèlement du mandat onusien au Mali. Après l’hostilité affichée par la partie malienne, la Minusma s’est aussitôt retrouvée dans le viseur et tacitement prise à partie dans le brulant dossier des militaires ivoiriens, avec une demande d’explication officielle suivie de l’expulsion de son porte-parole au Mali. En toile de fond le rejet par les autorités maliennes de la toute idée d’enquête indépendante sur les violations présumées des droits de l’Homme, un malentendu susceptible de mettre un coup d’arrêt à près d’une décennie de présence onusienne dans le cadre de la crise malienne. En tout cas, la partie malienne vient d’activer les ultimes moyens pour signifier sa volonté de mettre un terme à la Minusma, à travers une demande que Yere Wolo Debout sur les Remparts a déposée sur la table du gouvernement par l’association pour solliciter une rupture de son mandat au Mali. Et rarement les volontés de cette entité pro-putschiste ont été contrariées par les pouvoirs qu’elle soutient.

La Rédaction

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