Proie bénigne pour l’opposition
Les opinions convergent de toutes parts pour reconnaître le niveau exécrable de la 5e Législature de l’Assemblée nationale du Mali. A en juger par ses premières apparitions publiques, le nouveau président, Issaka Sidibé -gare à qui l’appellera désormais Isaac, son surnom le plus répandu pourtant- ne se démarque pas pour l’instant du lot. Il accumule les erreurs. Il ne semble point apprendre entre deux plénières et se présente de ce fait comme un robot entre les mains du jeune secrétaire général de l’Assemblée nationale. Issaka Sidibé don- ne en plus l’impression d’un président très impulsif (pour une responsabilité qui requiert du sang-froid). Il n’hésite pas un seul instant à heurter un interlocuteur par des propos agressifs du haut de son perchoir.
Proie trop facile_
Sa posture en fait ainsi une proie trop facile pour une opposition parlementaire qui, comme par enchantement, regorge d’un capital consistant de têtes brûlées. Une aubaine pour Soumi et sa suite. Ils ne se passeront pas du plaisir de le tourner en dérision, chaque fois que l’occasion va se présenter.
Conclave de guerre à Tombouctou
Les mouvements armés d’auto-défense du Nord-Mali ont déferlé la semaine dernière dans la Cité des 333 Saints dans le cadre d’une concertation. A Tombouctou, les représentants de cinq mouvements concernés, dont Ganda-Koy, Ganda-Izo, Fako, entre autres, ont discuté, selon nos sources, de cohésion inclusive. Ils entendent arriver à une harmonisation de leurs positions respectives pour affronter un instant crucial et déterminant dans le dialogue entre l’Etat et les mouvements armés. Parler d’une voix, selon eux, c’est s’entendre en perspective sur une seule et unique liste d’une éventuelle intégration de leurs éléments dans l’armée régulière. Juridiquement, leur cause sera-t-elle vaillamment défendue par le fidèle serviteur Me Harouna Toureh ? L’intégration des mouvements du genre marque toujours le début d’un noyautage des forces armées par des milices.
Les Conseils des ministres se raréfient
Près d’un mois sans Conseil de ministres ! Si les observateurs sont unanimes sur le fait que cela mérite une inscription au livre malien du Record Guinness, c’est mal connaître le rythme du labeur régalien avec IBK. Du temps où il était Premier ministre d’Alpha, les conseils de cabinet connaissaient la même raréfaction. Ce qui lui a d’ailleurs valu le stéréotype d’un chef peu travailleur. Il choisissait récemment de rétorquer aux critiques en se comparant à un vieux lion qui redescend désormais tard de Koulouba, mais le naturel est aussitôt revenu au galop. La réalité demeure qu’il y a plus de voyages à l’étranger que de conseil des ministres. Lorsqu’il y en a, c’est pour plancher essentiellement sur des dossiers de nomination, comme s’il n’était pas question de changement de gouvernement.
La grippe inguérissable du ministre
Le ministre de la Justice, celui-là même qui a osé soulever le bouillant lièvre de la lutte contre la corruption et les arrestations massives, ne parvient plus à travailler. Il nous revient que depuis son retour d’un certain voyage, il continue de fuir son bureau et les dossiers s’entassent sans suite. Il serait atteint d’un malaise qui se prolonge au point de donner à toutes sortes de supputations les plus invraisemblables. D’aucuns sont persuadés, en clair, que le ministre Bathily est la cible d’une attaque aux missiles invisibles qui vont peut-être le dissuader à laisser courir le lièvre soulevé. Pourvu qu’il soit aussi superstitieux.
Chato change de fusil d’épaule
La célébrissime députée élue à Bourem et coqueluche de la communauté sonraï, Mme Haïdara Aïssata Cissé dite Chato ne figure plus dans le bureau de l’AN qu’elle aura longtemps marqué de son empreinte. Ses nombreux admirateurs seront sans doute déçu de ne plus la voir, du moins pour cette année, jouer le rôle de scrutatrice ou siéger au perchoir aux côtés du président. Pourtant, il y a peut-être pas lieu de s’en offusquer outre mesure, puisque la présidente du groupe d’amitié pour l’Afrique Centrale a simplement préféré changer de fusil d’épaule au lieu de perdre du temps avec de vaines querelles de places à l’Apm. Pour rendre utile à la nation. Comme toujours, elle a opté pour une représentation à l’Assemblée nationale de l’Upa. Elle y fera sans doute parler son talent de femme politique et ses qualités d’«homme» pour faire la fierté de son pays comme naguère lorsque la crise et l’occupation secouait le Nord-Mali, son bercail.
BIM. SA
De l’eau ! De l’eau ! De l’eau !
Les banques ont pour souci premier de satisfaire leurs clients. Hélas ! Certaines transforment cette obligation en slogan de propagande. C’est le cas à la Bim (Banque internationale pour le Mali).
Située en face du Centre culturel français désormais appelé Institut français de Bamako, l’agence principale de la Bim, avec son envergure insolente, ne prend pas en compte le bien-être de ses clients. Y trouver une goûte d’eau pour étancher sa soif relève du parcours du combattant. Les longues files d’attente, passage obligé pour empocher des sous, semblent inertes. Forcément, à un moment donné, le besoin d’aller aux toilettes ou de boire se fait sentir.
A l’agence principale de la Bim, il n’existe aucun endroit pour se soulager. Au bureau Vip, il faut se contenter de journaux pour tuer le temps. Pour éviter la déshydratation, il n’y a qu’un seul endroit pour trouver une gouttelette d’eau : les vestiaires du personnel d’entretien occupés par Djeya Kanu Gie.
L’eau, c’est source vie et la canicule pointe le bout du nez.
Encaisser de l’argent, la Bim s’y adonne à cœur joie et se fiche éperdument du bien-être du client.
I. KEITA