Après le coup d’état du 22 mars qui a balayé le régime du Général ATT et compagnie, l’imposition par la CEDEAO du Pr Dioncounda Traoré, alors Président de l’Assemblée Nationale sous ATT devant remplacer celui-ci en cas de démission ou de vacance du pouvoir, l’enfant de Nara et de Djidiéni, a pris les commandes du bateau-Mali taguant après que la junte accepte les injonctions d’une communauté internationale en tête les pairs de la CEDEAO.
L’espoir était permis. Contre toute attente, l’astrophysicien Dr Cheick Modibo Diarra sera désigné Premier Ministre du Gouvernement de transition. Il ne fera pas long feu du fait de sa méconnaissance des combines politiques politiciens des pouvoirstes de l’ADEAM/ URD et autres nostalgiques du régime ATT, « le soldat démocrate ». L’enfant de Ségou sera balayé et remplacé par l’ancien Secrétaire Général de la présidence sous ATT, Diango Sissoko, docteur en droit. Lui et son équipe avaient comme mission fondamentale et primordiale: libérer le territoire au nord et organiser les élections dont la présidentielle. La date du 07 juillet avait été annoncée par le Ministre de l’Administration Territoriale et même un chronogramme électoral avait été communiqué à la classe politique, sans être jamais exécuté. Mais, le comble, c’est en faveur de la rencontre « des donateurs » du Mali à Bruxelles que le Président de la république par intérim, Pr Dioncounda Traoré, annoncera la date du 28 juillet prochain pour le premier tour de la présidentielle sans pour autant régler l’équation de Kidal qui demeure un os dans la gorge du gouvernement actuel. Le blocage est réel et la date du 28 juillet prochain a de forte chance, si l’on en croit nos informations, de n’être pas respectée à cause d’un facteur essentiel : la donne de Kidal qui est politique et lourde de conséquence. Décryptage de Bokari Dicko.
La date du 28 juillet s’approche à grands pas. Et nos gouvernants continuent à persister que les élections auront lieu à la date indiquée avec Kidal et sa région où, l’administration et l’armée seront présentes. Même le Ministre Français des Affaires Etrangères, M. Laurent Fabius en visite éclair dans notre capitale mardi dernier, a laissé entendre que « techniquement, les élections pourront se tenir ». Beau discours.
Les élections sont politiques et non techniques
Mais dans les faits, les élections étant politiques et que l’équation de Kidal qui a été dès le départ banalisé et que votre journal a largement fait écho, en est une que Bamako et Paris font tout pour esquiver le sujet, à fortiori l’aborder de fond. En réalité, les contingences politiques que sont l’équation de Kidal, constituent un enjeu majeur et de blocage des élections puisque de l’avis général des maliens, il est hors de question d‘aller voter sans Kidal et sa région. Et aller aux élections avec Kidal sous tutelle étrangère, est lourd de conséquence puisque les gars du MNLA « très minoritaires ». Il reste à savoir si Kidal et sa région seront libérés d’ici le 28 juillet prochain ?
Ce qui est improbable puisque Bamako opte pour le dialogue.
Pour cet observateur avisé : « Ce gouvernement est incompétent. Ne pas aller aux élections, c’est encore pire. Il faut que le gouvernement tire sa révérence. Je ne crois pas à la tenue de l’élection le 28 juillet 2013, car ce n’est pas une contingence organisationnelle mais plutôt, des contingences politiques liées à l’occupation inacceptable de Kidal qui devient du coup, un goulot d’étranglement pour le gouvernement de Django Sissoko et aussi le jeu pernicieux de Paris. Nous avons l’impression que Bamako reçoit des ordres de Paris».
Paris et le MNLA
A regarder de près, la visite de Fabius dans nos murs mardi dernier, vise à réaffirmer la position française que l’armée malienne ne rentre pas à Kidal, martèlent bien de cadres politiques. « Nous avons l’impression qu’il y a un une sorte de deal des français avec le MNLA », nous confie un leader politique de la place.
Pour notre interlocuteur : « L’équation de Kidal ne sera réglée qu’en faisant la guerre. Il n y a pas d’autres alternatives».
Pour bon nombre de leaders, ce qui se passe n’est autre qu’un mensonge d’état de nos gouvernants qui savent pertinemment qu’il est impossible d’organiser les élections pour deux raisons fondamentales : occupation de Kidal qui rentre semble-t-il dans l’application stricte des accords d’Alger que cette équipe pour la plupart, ne pourra pas aborder cette question car ils ont été acteurs de la signature et de la validation; aussi, l’insécurité dans les zones libérées qui est criarde.
Dans ce cas, n’est-il pas mieux pour l’équipe de la transition, de tenir un langage raisonnable et de fixer un délai acceptable susurre-t-on ça et là ?
C’est là toute la donne. En attendant, avec le blocage que constitue l’équation de Kidal ; l’insécurité grandissante, le non retour des réfugiés et des déplacés ; la tenue de l’élection présidentielle le 28 juillet, sera improbable, voire périlleuse pour ses organisateurs.
Wait and see !
Bokari Dicko