Présence spectaculaire des forces de l’ordre à Bamako

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Kati ferait – il toujours peur à Bamako ? Cette question jadis tranchée par l’actuel président de la République – alors fraîchement élu – est remise au goût du jour par une évolution spectaculaire des événements depuis l’ouverture du procès de Sanogo, un détenu aussi populaire que lorsqu’il démystifiait les pouvoir politiques. En plus d’être corroborées par le transport du jugement des ‘’bérets rouges’’ à Sikasso, les présomptions de la crainte qu’inspire l’ancien homme fort de Kati sont pour le moins confirmées par une intrigante présence des forces de sécurité dans la capitale. Le phénomène s’est manifesté par des accents tout particuliers, vendredi soir, à certains endroits stratégiques de la ville de Bamako. Un déploiement très dissuasif d’éléments dont le corps d’origine n’était pas connu et qui présentait l’air d’un jalonnement avant que certains observateurs ne lève un coin du voile sur les réelles motivations. Il nous revient, en effet, que le déploiement sécuritaire musclé a des liens avec une menace un certain regain de popularité dont jouit le chef de la junte au sein de l’armée depuis qu’il a refait surface sur la scène publique à Sikasso.

 L’Etat vu par les musulmans :

L’Imam Mahmoud Dicko déblaye activement son chemin politique

A mesure qu’on s’éloigne du temps de grâce accordé au régime d’Ibk, les appétits pour 2018 s’aiguisent et les présomptions d’ambitions se confirment. Le président du Haut conseil islamique n’est pas en reste de cette vague, lui qui s’illustre depuis quelques temps par une fréquence très intrigante sur la scène publique ainsi que par une exploitation assez optimale de chaque tribune. Récemment encore, l’ami du terroriste Iyad Ag Ghaly se fendait d’une correspondance que ce dernier lui adressée en se déclarant réceptif à un schéma qui consisterait à épargner l’armée malienne des attaques terroristes. Un deal d’autant plus gênant qu’il parait inimaginable que les forces armées maliennes puisse consentir à verser dans une résignation aussi déloyale qui se résumerait à sauver leurs peaux en abandonnant dans le pétrin les armées étrangères venues à la rescousse d’une nation militairement vaincue par les forces rebelles et djihadistes.

Qu’à cela ne tienne, Mahmoud Dicko continue de brandir comme un trophée les arrangements auxquels il serait parvenu avec ces infréquentables interlocuteurs, défendant becs et ongles l’authenticité de la correspondance qu’il attribue à la figure historique des rébellions touarègues. Comme par une obsession, il est revenu sur la question, la semaine dernière, à l’occasion d’un entretien accordé à nos confrères de Renouveau TV. Pour la circonstance, le président du Haut conseil ne s’est point limité à justifier les vertus de sa démarche. Il en a aussi profité pour jeter l’opprobre sur les politiques qu’il accuse tacitement de parjure et d’affaiblissement de l’Etat, allusion faite notamment aux causes de la plongée abyssale du Mali depuis 2012. Pour Mahmoud Dicko, en clair, c’est aux hommes politiques qu’est imputable la décadence de l’Etat malien et de tout un pays qui doit son salut à la résistance d’un peuple resté debout envers et contre tout. A ses yeux, la rupture est consommée entre le peuple et les politiques car le Mouvement démocratique malien accusé d’avoir floué et déçu le peuple par des promesses non-tenues et des pratiques moins vertueuses que celles de l’ordre précédent.

Quid de la part de responsabilité imputable aux milieux religieux dans la descente aux enfers ainsi décrite par Mahmou Dicko ? Celui qui était naguère accusé d’apologie du terrorisme n’en pipe mot, quoique son monde soit loin d’être irréprochable dans une situation à laquelle la perte de repères moraux et spirituels n’est pas totalement étrangère. Et pour cause, le monde religieux malien se caractérise depuis quelques temps par les dérives indignes de ses missions sacerdotales et qui se cristallisent dans les querelles d’intérêts au mépris des vertus et préceptes moraux, une incursion dans le politique qui jure avec sa neutralité et son rôle d’arbitre du domaine public, etc.

Au nez et à la barbe de leur faitière nationale de la religion dominante, les leaders spirituels, au lieu de contribuer au réarmement moral du peuple, tirent plutôt parti de sa fragilisation et recourent abusivement au trafic de solutions métaphysiques à travers les canaux médiatiques. Ainsi la piété se distingue à peine du charlatanisme et sagesse rime de plus en plus avec populisme au Mali.

Comme quoi, la chute collective pourrait découler aussi bien du politique que du spirituel, même s’il est impossible de s’en apercevoir en étant aveuglé par ses ambitions propres et le dessein de faire figure d’alternative à la politique traditionnelle en perte de vitesse et résignés à déserter les tribunes publiques aux religieux.

Communales 2016 : Soumaìla Cissé en chef de file confirmé et isolé

Après plusieurs mois de suspense jalonné d’épisodes tragiques, le processus des élections générales -enclenchés depuis 2013 par la présidentielle et les législatives –  a été finalement parachevé avec la tenue des élections communales. Il reste l’issue des nombreux contentieux post-électoraux et de la bataille d’installation des directions communales qui n’affectent pas outre mesure les moissons électorales assez indicatives sur la valeur intrinsèque de chaque composante de la classe politique et du poids de ses deux principales tendances : l’opposition et la majorité.

Quoique nuancée par des résultats en deçà des attentes, la palme revient au nouveau parti majoritaire. Le RPM compte en effet plus de 2500 conseillers devant l’Adema qui avoisine provisoirement les 2000 et l’Urd avec 1700 environ. Au bas du trio de tête, c’est la Codem de Houssein Amion Guindo qui surplombe non seulement ses congénères mais également bien des formations historiques dont le Mpr de Choguel Maïga, le Cnid de Me Mountaga Tall ou encore l’Umrda.

Côté regroupements politiques, tandis qu’au sein de la majorité le leadership est à peine indiscutable entre les Tisserands et les Abeilles, la démarcation est plutôt nette entre la locomotive de l’opposition et ses autres composantes. Soumaìla Cissé confirme et conforte du coup sa position de chef de file devant les autres figures de sa tendance qui ne sauraient aucunement le lui disputer avec des moissons en dessous de la norme. Toutefois, la confirmation de Soumi n’est pas forcément à son avantage, d’autant qu’elle marque en même son isolement dans le trio de tête de la classe. Avec une position de troisième à l’issue des élections intermédiaires – et le grand fossé qui le sépare de ses alliés, le président de l’Urd ne peut compter sur aucun partenaire pour une éventuelle combinaison susceptible de combler la distance qui le sépare des deux ténors de la majorité présidentielle. A moins d’une reconfiguration spectaculaire de la classe politique, ce n’est pas avec lui, en définitive, qu’une alternance se dessine.

La Rédaction

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1 commentaire

  1. la rédaction du journal le témoin ne t inquiète pas pour soumi champion les résultats des municipales n ont riens a voir avec les présidentielles et sachez avant le départ l urd a vu l invalidation de 13de ses listes par les véreux juges du parti au pouvoir. Soumi est très serein car il sera le futur président du mali bien sur avec l aide du bon dieu.Pour ton information et celui des nombreux internautes au législative partielle de Tominian l Urd est en tête avec plus de 12000 voix le second qui le suit est l Adema avec plus de 5000 voix comme quoi il double son second immédiat.

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