Pourquoi le Gouverneur de région en veut-il autant au Maire de la Commune urbaine de Sikasso ?

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En prélude aux préparatifs de la Biennale artistique et culturelle 2010, le Gouverneur de la région de Sikasso, Mamadou Issa Tapo, a déclaré une guerre sans cause au  maire de la commune urbaine, Mamadou Tangara.

Le gouverneur de la région, qui s’était  déplacé chez les sages et notabilités de la ville de Sikasso pour obtenir leur soutien à sa cause,  dans le seul but de pouvoir rester à son poste et organiser la Biennale, a certainement déçu ceux-là mêmes qui l’avaient défendu auprès du Président de la République. La dernière grande déception des sages de la ville de Sikasso est née de cette guerre sans cause ouverte par le Gouverneur contre le maire de la commune urbaine de Sikasso.

Des propos tenus par certains membres de la commission régionale d’organisation présidée par le Gouverneur Mamadou Issa Tapo, il ressort que cette guerre entre le chef de l’exécutif régional et le maire a débuté lorsque Mamadou Tangara lui a présenté un devis de 700 000 FCFA pour l’appuyer dans  l’assainissement des quartiers de la commune urbaine de Sikasso.

Après avoir signifié une fin de non recevoir à la requête du maire, le Gouverneur a tout simplement rejeté la doléance du maire, ne tenant peut-être pas à ce que quelqu’un d’autre prenne connaissance de sa gestion financière rentrant dans le cadre de la Biennale. D’ailleurs, concernant cette gestion des finances de la Biennale, il aurait tout limité à son seul niveau. Ce refus catégorique du Gouverneur de Sikasso d’appuyer financièrement la mairie dans l’assainissement de la ville de Sikasso a dû réchauffer la colère des femmes en charge de l’assainissement.

Ainsi, le mardi 14 décembre, les femmes, parties à la rencontre du Gouverneur pour réclamer leurs droits après avoir rempli leurs devoirs, furent accueillies à la porte du Gouvernorat par des gaz lacrymogènes lancés par des policiers appelés par le chef de l’exécutif régional. N’eut été l’intervention rapide du Préfet de Sikasso, qui a heureusement « éteindre le feu » à temps, les choses allaient certainement mal tourner.

En dehors des activités spéciales rentrant dans le cadre de la Biennale 2010, la mairie de Sikasso a toujours œuvré pour l’assainissement de la ville de Sikasso, dira un responsable administratif de la place. Toute chose qui fait dire au maire de la commune urbaine de Sikasso : « Bien que les recettes ne soient pas aussi importantes au niveau de la mairie, l’équipe communale a toujours travaillé pour rendre propre la ville de Sikasso ».

 

 

Le maire de la commune urbaine de Sikasso oublié par le Gouverneur ?

 

Dans son allocution de bienvenue aux différentes personnalités politiques et administratives et aux délégations venues du District de Bamako et des autres régions, le Gouverneur de Sikasso, Mamadou Issa Tapo, a cité les noms de tous les officiels qui ont effectué le déplacement au stade « Babemba Traoré ». Le seul officiel dont le nom n’a pas été prononcé, est  celui du maire de la commune urbaine de Sikasso, Monsieur Mamadou Tangara. Est-ce un simple oubli ou un fait exprès ?

La question mérite d’être posée, d’autant plus que des informations qui nous ont été livrées sur place par un bon nombre de personnes, il ressort que le Gouverneur Mamadou Issa Tapo qui n’est autre que le président de la commission régionale d’organisation, avait pensé que la marche des femmes, du mardi 14 décembre dernier,  était orchestrée par le maire.

Aussi en aurait-il voulu au maire, mais pour rien. Pourtant, selon nos sources, la présence du maire est indispensable au sein de toute commission d’organisation au niveau de la ville de Sikasso. Et, aux dires d’un témoin et non moins membre de la commission régionale d’organisation ; Mamadou Tangara pouvait être chargé  de la présidence de la sous commission « Hébergement », car dit-il,  l’homme connaît a ville du Kénédougou.

 

 

L’hébergement : un « point sombre » de l’organisation

Des dessous et insuffisances, il y en eut beaucoup lors de cette Biennale du Cinquantenaire, et cela, une semaine seulement après l’ouverture des compétitions. Le côté hébergement fut l’un des « points sombres » de l’organisation. Dans les coulisses, on apprenait que les invitations qui ont été adressées à différentes personnalités, pour prendre part aux activités de la Biennale du Cinquantenaire, auraient  été couronnées de magouilles à grande échelle.

Des sources proches de la commission régionale d’organisation indiquent que les dépenses relatives à cette fête ont été doublées, voire triplées dans certains cas. Quant à la prise en charge des invités, elle  est plus que calamiteuse. La presse privée, notamment la presse écrite, a été oubliée par les organisateurs, tant au niveau régional que national : des invités, parmi lesquels des journalistes,  sont laissés pour compte. Ils ont dû assurer eux-mêmes leurs prises en charge.

Et nombreux sont des invités, qui n’ont pas été logés. Pourtant, tous les hôtels de la ville ont été réquisitionnés pour la circonstance, tout comme les centres d’accueil des services publics et parapublics de la ville. A tout cela, il faut ajouter, les villas qui ont été prises en location à travers la ville. Bref,  le volet « Hébergement » constitue tout de même, le point faible de la Biennale artistique et culturelle.

De nos informations, il ressort que pour « se faire les poches », des membres de la commission régionale d’organisation, et non des moindres, ont utilisé toutes sortes de stratégies pour parvenir à leurs fins. Ainsi, des maisons qui coûtaient entre 100 et 150 000 FCFA par mois auraient été négociées, pour les dix (10) jours de la Biennale, à 250 000, voire 450 000 FCFA. Faut-il ou non le croire ?

En tout cas, ce qui paraît claire comme l’eau de roche, c’est que l’organisation de la Biennale 2010 à Sikasso a permis à certaines personnes, mêmes admises à la retraite, de se remplir les poches au détriment de la réussite de la fête.

 

 

Contribution des élèves et étudiants pour plus de 11,3 millions de FCFA collectés

 

En plus de la somme de 11,3 millions de FCFA collectés par les élèves et étudiants de la région (bien que le Gouverneur n’en ait pas fait cas dans son discours), nous avons reçu l’information que les porteurs d’uniforme de la région ont également contribué pour plus de 4 millions de FCFA.

Par ailleurs, il y a lieu de signaler la participation financière des fonctionnaires de la région. En effet, un certain montant a été prélevé sur les salaires d’un mois des fonctionnaires. Les agents de l’Etat de la catégorie « A » ont consenti à céder une somme de 2 500 FCFA sur leurs salaires. Un montant de 2 000 FCFA a été prélevé sur les salaires des agents de la catégorie « B ». Les fonctionnaires de la catégorie « C », eux, ont contribué pour la somme de 1 500 FCFA, tandis que les agents de la catégorie « D » ont contribué à hauteur de 1000 FCFA chacun.

Sur un tout autre plan, beaucoup d’aménagements ont été effectués par l’équipe de la mairie de la commune urbaine de Sikasso. La contribution de Mamadou Tangara et de son équipe a beaucoup joué dans la réussite de cette belle fête de la jeunesse malienne.

 

 

A quatre jours de l’ouverture de la Biennale, la troupe de Sikasso a failli quitter l’internat

Pour des questions de finances non étayées, les éléments de la troupe régionale de Sikasso ont failli quitter l’internat, et cela, à quatre jours de l’ouverture de la 25ème biennale artistique et culturelle du Mali. De nos informations, il ressort que certaines incompréhensions entre la commission régionale d’organisation et les compétiteurs, qui étaient pourtant nées de rien, n’ont cependant pas manqué d’être mal interprétées. C’est ainsi que les éléments de la troupe de Sikasso ont  jugé mauvais leur traitement financier par la commission régionale d’organisation, dont le président n’est autre que le Gouverneur de région, Mamadou Issa Tapo.

Mécontents de leur traitement financier, les artistes et autres membres de la troupe régionale de Sikasso avaient décidé de quitter l’internat et  de regagner leurs familles respectives. Si les esprits des uns et des autres n’avaient pas été ramenés à temps à la raison, la Biennale allait en accuser un sérieux coup. Heureusement qu’à la suite des tensions, il y avait eu des personnes sages pour calmer les esprits.

Cette crise (s’il faut l’appeler ainsi) a pu être dissipée grâce à l’intervention énergique du maire de la commune rurale de Kourouma, patron du Fonds de la Solidarité et non moins un enfant du terroir : Adama Noumpounon Diarra.

En effet, en s’impliquer pour la fin de cette crise, il a pu faire comprendre, aux jeunes compétiteurs de Sikasso, tout l’enjeu et l’importance  que cette Biennale constitue pour la région. Après l’intervention du maire de Kourouma, la troupe régionale de Sikasso a donc repris sa place à son lieu d’hébergement, tout en prenant fait et cause pour la bonne marche de la Biennale. C’est constater donc que Adama Noumpounon Diarra a réussi là où le Gouverneur de la région a échoué.

 

Des faillites des commissions régionale et nationale d’organisation

Pourtant mis en place dès le lendemain de la Biennale de Kayes, les membres de la Commission régionale d’organisation de la Biennale de Sikasso n’auraient pas été mis au parfum des entrées et sorties d’argent. Le Président de ladite Commission, Mamadou Issa Tapo (en retraite, mais maintenu, on ne sait comment, à son poste de Gouverneur de région) aurait tout limité à son seul niveau.

Il n’hésiterait pas à proférer des menaces à l’endroit des personnes qui chercheraient à en savoir plus sur les finances de la commission. Le mardi 14 décembre, à cinq jours de l’ouverture de la Biennale du Cinquantenaire, le Gouverneur de région et président de la commission  régionale d’organisation avait même requis les services de la police pour disperser des femmes qui étaient venues au Gouvernorat en grand nombre pour lui réclamer leur dû. Pour la petite histoire, la police a utilisé sans vergogne des gaz lacrymogènes contre des pauvres à mains nues.

Rassemblées par Zhao Ahmed A. Bamba

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