Un citoyen africain de nationalité guinéenne a été cloué au sol, la semaine dernière, à l’Aéroport international de Dubai aux Émirats Arabes Unis, de sources concordantes. En cause, le jet-privé qui le transportait contenait la rondelette de 200 millions de dollars, soit plus d’une centaine de milliards de francs CFA sans doute non déclarés et visiblement filés depuis origines. Le hic est que le nom du Mali est également très associé à ce scandale digne d’une affaire d’Etat. Et pour cause, le supposé porteur de valise vip aurait confié aux autorités policières que la manne qu’il transportait est la propriété d’un opérateur économique malien. D’où la question : qui de nos nantis compatriotes prépare son exil à l’extérieur ou serait tenté de mettre sa fortune à l’abri de l’insécurité qui guette le pays ? Et comme par un hasard, l’histoire coïncide avec un voyage-express d’IBK en Jordanie, pays par lequel passent tous les deals avec les monarchies du Golfe.
Qu’en sera-t-il du budget de la Ceni ?
Le grand gâchis électoral que nous annoncions précédemment est désormais consommé, suite à l’officialisation du report de l’élection des collectivités territoriales ramenée au mois d’Avril 2018. Le processus déclenché depuis le décret de convocation du collège électoral aura ainsi vainement englouti des centaines de millions de nos francs décaissées et parties en fumée, pour les besoins d’organisation d’une consultation dont l’improbabilité était prévisible sans qu’on verse dans l’art divinatoire. Au demeurant, le moindre kopek n’a été par exemple prélevé du budget d’une structure indépendante comme la Céni (commission Electorale Nationale Indépendante). Et il nous revient, de source bien introduite, qu’en dépit du mandatement d’une tranche de plus d’1 milliard de nos francs, des instructions fermes ont été données dans le sens d’un blocage de la manne, y compris pour le fonctionnement de l’institution. Les sous budgétisés au nom de la Céni ont été visiblement préservés avec habileté dans la perspective d’une très plausible inutilité de cet organe indépendant et avec une parcimonie qui tranche avec l’anticipation dépensière du département de l’administration territoriale où il ne reste pratiquement plus rien de l’allocation budgétaire comptant pour le processus électorale. Parions que les autorités ne seront pas à court de subtilité pour ponctionner l’unique portion budgétaire inusitée du processus électoral : celui de la Ceni.
Un forum de l’Education sans le ministre
La série de tables-rondes promises par le Premier ministre dès sa prise de fonction a finalement débuté, la semaine dernière, avec celle consacré au secteur de l’éducation. Le premier coup d’essai aura sans doute été un coup de maître avec toutefois l’arrière-goût quelque peu amer de l’absence notoire du ministre en charge du domaine. Mohamed Ag Erlaf a en effet brillé par son absence à la cérémonie d’ouverture auquel on lui reproche d’avoir préféré un autre événement présidé par la Première Dame. Ce n’est pas tout. Contre le ministre de l’Education on retient en outre le fait de n’avoir participé à aucun débat tout au long des trois journées consacrées à la table-ronde. De quoi faire jaser certains observateurs, tandis que pour d’autres sa posture n’est que la manifestation du syndrome qui affecte la solidarité gouvernementale depuis quelques temps. L’équipe d’Abdoulaye Idrissa Maiga en a même pris un sérieux coup avec la démission du ministre de la Justice consécutive à la désolidarisation de son collègue de l’Urbanisme vis-à-vis de l’action judiciaire engagée contre son fils Ras Bath. Il y a lieu toutefois de se demander ce que valent les conclusions d’une table-ronde à laquelle le ministère en charge des questions a fait défaut.
Le Directeur des domaines illégal
La bisbille entre Mohamed Ali Bathily et le chef de l’équipe gouvernementale, Abdoulaye Idrissa Maiga, n’est pas près de connaitre son épilogue. Le mur de glace, on se rappelle, s’est construit sur un certain décret d’affectation des structures rattachées des différents départements ministériels, avec notamment la décision du PM de réaffecterles domaines à l’Hôtel des finances. Les équivoques ne sont pas totalement levées sur la question depuis, puisque malin qui pourrait dire qui du Premier ministre ou de son ministre des Affaires Foncières a réellement remporté le bras-de-fer qui continue de déteindre sur le fonctionnement de l’administration de l’Etat. Ce n’est pas le nouveau directeur national des Domaines qui dira le contraire. Depuis sa nomination en conseil des Ministres, lui et son ministre attendent impatiemment qu’il soit confirmé à travers la signature du décret qui tarde à voir le jour. De source bien introduite, c’est le Premier ministre qui s’y oppose au grand dam de Bathily, qui a fait des pieds et des mains auprès du président de la République sans succès. En attendant le dénouement de l’écheveau, les actes du Directeur continuent de souffrir d’illégalité.
Quid de l’engagement du Mali sur les déchets plastiques
Les rideaux sont tombés sur la COP 23, la rencontre annuelle mondiale sur l’environnement organisée cette en Allemagne. Comme d’habitude le Mali aura brillé par une présence massive de représentants de l’administration publique, d’élus nationaux et locaux ainsi que de représentants d’ONG mais sans influence réelle sur les décisions qui affectent pourtant leurs concitoyens. Les participants maliens n’avaient en clair le moindre impact sur l’échec ou le succès de la Conférence planétaire ayant confirmé le renoncement des États-Unis à ses engagements vis-à-vis des Accords de Paris sur le climat. Mais le vrai hic est que le monde malien de l’environnement est incapable de se regarder dans le miroir par rapport à ses propres engagements. Sans doute pas ceux relatifs à la réduction des émissions de gaz, mais plutôt les lois de protection de l’environnement restées en souffrance près d’une décennie après leur vote. Il s’agit en clair du texte qui interdit l’importation et la fabrication des sachets plastiques qui pullulent dans la capitale au point d’avoir inspiré à l’ancien président ATT la boutade comme quoi «les sachets plastiques poussent comme des plantes à Bamako». Mais depuis le vote de la loi y afférente par l’Assemblée la prolifération des sachets toxiques a comme gagné en ampleur.
Un officiel malien rencontre Oberthur en France
La rencontre en question fait partie sans doute des épisodes très opaques et intrigants de la récente visite du chef du Gouvernement en France. On se rappelle, en effet, que le périple avait fait l’objet d’un battage médiatique très intense en son temps sans que mot ne soit pipé sur certains entretiens discrets avec la représentation d’Oberthur. Pour ceux qui ne le savent pas, Obethur n’est autre qu’une entreprise opérant au Mali où elle a décroché de juteux marchés comme celui des nouveaux passeports biométriques maliens. Dans son collimateur se trouvent d’autres marchés tout aussi consistants et c’est dans ce contexte qu’elle a reçu en France un officiel malien très influent dans les procédures d’attributions de commandes publiques. En tout cas, la personnalité en question en avait récemment arbitrairement retiré et partiellement réattribué à d’autres sans ménagement. Les concurrents d’OBERTHUR sont avertis et la rencontre secrète fait jaser. Il se susurre que la puissante entreprise a pu en profiter pour déblayer le terrain en arrosant la visite du PM à Paris.
La Rédaction