Très prisé par ces temps d’embargo et de fermeture des frontières, le ciment fabriqué au Mali s’achète désormais à prix d’or encore s’il était aussi accessible que jadis, du temps de l’approvisionnement régulier et normal du marché. Produit en quantité peu suffisante à cause de la concurrence, le consommer – malien en la matière n’a nul besoin d’incitation. Au contraire, les faibles proportions disponibles sont l’objet d’une confiscation impitoyable par les preneurs les plus nantis, qui profitent de leur liquidité, à en croire nos sources, pour réquisitionner l’ensemble de la production par précommande. Et puisque ne commandent la musique que ceux qui payent, un contrôle cynique s’exerce sur le rythme d’approvisionnement du marché en ciment au gré des grossistes de tous poils. Il va sans dire que le même contrôle s’étend sur la fixation des prix qui fluctuent au gré de les appétits de la caste mercantiliste. Et dire que les brigades de contrôle et de répression de la surenchère se montrent impuissantes face aux dérives commerciales.
Koulouba au ras du digital
On eut dit que l’Etat malien est géré par les réseaux sociaux. C’est l’impression qu’il se dégage, en tout cas, de la prise en compte aux pieds de la lettre des conseils prodigués par webmen à Assimi Goita pour le dissuader d’aller à la rencontre des autres chefs d’Etat de la CEDEAO, réunis au sommet d’Accra sur le Mali. Très à l’écoute des sirènes sur la possibilité d’un renversement, le président de la Transition a opté pour le boycott. Il a préféré se faire remplacer par une délégation ministérielle rejetée par les organisateurs du sommet, qui s’est finalement conclu sur le maintien des sanctions contre le Mali et la dénonciation tacite d’un refus de son chef d’Etat de se prêter aux discussions sur des questions qui concerne le destin de son pays. Par bête comme récrimination, et pour cause : l’acceptation des charges de chef de l’Etat, conformément au serment et aux engagements afférents à la fonction, impose au chef de l’Etat de représenter le Mali partout se joue son destin. Au lieu de quoi, Assimi Goita aura failli à un devoir régalien en déclinant l’invitation du sommet des chefs d’Etat.
Rassemblées par la Rédaction
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