Le Mali et les groupes armés ont signé jeudi dernier un document relatif aux conditions et lieu des futures négociations à Alger. Un document qu’ils appellent feuille de route consensuelle. Dans la foulée, le président de la République a consulté toutes les couches socio-professionnelles du pays.
Les forces armées, les institutions de la République, les partis politiques, les forces vives de la nation, la société civile, la presse : tout le monde a eu droit à son tour d’échanges avec le président de la République, le mercredis et jeudi derniers. A tous, le président de la République a fait le point des pourparlers d’Alger, les points négociables et non négociables, l’état de l’armée malienne, ses ambitions pour elle et pour le pays, etc.
Les visiteurs ont même eu droit à la parole et tous ceux qui le voulaient ont pu, soit faire des propositions, soit poser des questions. Le président de la République était tout-ouïe. D’ailleurs, tout le monde était étonné du cadre de ces rencontres, de l’initiative et surtout de l’attitude du président de la République.
Accord préliminaire d’Alger :
De facilitateur à chef de file des médiateurs
On a vu à un moment donné la CEDEAO à travers le Burkina, le Nigeria, la Côte d’Ivoire, la France, comme médiateur dans la crise malienne. Ensuite, vint la grande Algérie en tant que facilitateur. C’est son ministre des Affaires étrangères, lui-même, qui l’a dit lors de la tournée ouest-africaine qu’il a faite avant les pourparlers. Il y était presque obligé. Il s’agissait, pour lui, de se donner une certaine légitimité vis-à-vis de la communauté internationale avant de réunir les protagonistes chez lui. Jusque-là, il n’y avait pas de problème, même si nous n’avons jamais crû en la capacité et en la bonne foi de ce pays qui n’a jamais excellé dans la résolution de la crise malienne. Nos craintes se sont justifiées à la signature de la feuille de route consensuelle des futures négociations quand nous avons vu l’Algérie se bombarder chef de file des médiateurs. De « simple facilitateur », comment dévient-on « chef de file des médiateurs » ? La leçon doit être prise en Algérie. De toutes les façons, ce pays est désormais responsable de l’avenir du Mali, à travers les futures négociations.
Nouvelles technologies
Le portable du président
Le président de la République désormais en mode short message lui aussi ? Tout porte à croire qu’IBK a décidé de faire très branché (c’est d’ailleurs un homme branché depuis toujours) désormais. Il se sépare, en tout cas, à peine de son téléphone qui ressemble à un BlackBerry. Lors de la cérémonie avec la société civile, on l’a vu, dès installation clapoter dessus, « cherchant », peut être les dernières informations sur le crash du vol AH 5017 d’Air Algérie sur les sites des nombreuses agences de presse qui pullulent sur le Net.
Nord-Mali et intégrisme religieux
Mahmoud Dicko et Haïdara se clashent
Jeudi dernier, dans l’après-midi, la salle des banquets de Koulouba grouillait de monde. Le président de la République recevait la société civile dans le cadre des consultations initiées par lui sur les questions du Nord. Avaient répondu à l’appel des leaders de la société civile malienne et religieux. Parmi eux, l’iman Mahmoud Dicko et Ousmane Chérif Madani Haïdara.
Après son intervention liminaire, le président de la République a naturellement donné la parole à l’assistance. L’un des premiers à intervenir dans le monde qui écoutait religieusement IBK, fut Haïdara. Il a fustigé le comportement des Djihadistes. Il estime qu’on ne peut pas faire adhérer à l’islam de force. En réponse, l’imam Dicko dira, en substance que le Mali est un Etat laïc, mais très musulman. Dans les propos des deux leaders religieux, on a compris que chacun défendait sa chapelle.
Rassemblés par la Rédaction