Comme la plupart des conseils des ministres ces derniers temps, celui de la semaine dernière a procédé à des nominations. À l’exception de deux départements ministériels, tous les ministères -en plus de la Présidence de la République et de la Primature-, ont été pourvus soit de Daf ou de Dfm. Aussi, il a été procédé à des changements au niveau des services de sécurité, tels la Police, la Gendarmerie et la Garde nationale.
Si au niveau des deux derniers services cités, il n’y a pas grand chose à dire, pour ce qui concerne la police par contre, il faut dire que les observateurs n’ont pas bien compris le retour de celui qui a été accusé d’incompétence et limogé à la suite des évènements du 27 mars 2005.
En effet, les Maliens ont vite fait de se souvenir que c’est M. Diagouraga qui était à la tête de la Police nationale le jour où le régime a failli basculer à cause d’un match de football perdu par les Aigles contre les Eperviers du Togo.
Ce jour, pendant toute une nuit, la capitale Bamako et tous ses habitants sont restés à la merci de manifestants parmi lesquels des bandits de grands chemins, des vandales etc. C’est Dieu qui sauva le pays, car tout pouvait se passer. Aucun policier ni agent de sécurité à la ronde. Les forces de l’ordre ont laissé les manifestants disposer de tout ce qu’ils voulaient et faire tout ce qu’ils voulaient jusqu’au petit matin.
Les pertes furent inestimables.
Naturellement, des têtes sont tombées après que les responsabilités furent situées. Parmi elles, celle qui vient d’être fraichement renommée directeur général de la Police nationale. Qu’a-t-il acquis comme compétence depuis 2005 ? L’avenir nous édifiera.
Délinquance financière à la Daf du ministère du Travail :
Un trou de plus d’un milliard
Des retraits sur le compte bancaire du Programme de développement institutionnel (PDI) d’un montant global de 1, 80 milliard pour effectuer des dépenses d’autres structures : voilà ce qui est reproché à l’ancien Daf du ministre Wahab. L’homme est donc coupable de délinquance financière. L’information avait déjà été donnée par le vérificateur général et reprise la semaine dernière par la Casca dans son bulletin d’information 2010.
En plus de cela, il est reproché à la même direction administrative et financière dans le même bulletin, l’incohérence entre les informations du logiciel du Programme de renforcement de l’exécution des dépenses (PRED) et celles de la Régie; l’inexistence de bons de commande dans les liasses mises à disposition ; l’inexistence de base de données des fournisseurs ; la non mise en concurrence des fournisseurs ; la non restitution au Trésor d’un montant de 24. 532. 130 de FCFA relatif à l’organisation du Forum national sur le travail qui devait se tenir en novembre 2008. Sans oublier, la non justification de près de 300 millions utilisés dans les réparations de véhicules du CDI, l’entretien d’autres véhicules etc. Il a du souci à se faire l’ancien Daf.
Daf du ministère de la Santé
Haro sur les sous de l’USAID !
Le ministère du Travail n’est pas le seul épinglé dans ledit bulletin. Il y est également question de certaines pratiques au niveau de la Daf du ministère de la Santé, particulièrement dans la gestion du programme "objectif stratégique USAID service de santé à grand impact".
Le bulletin souligne des faits très graves tels, l’établissement de 7 chèques postérieurement à l’audit externe. Il est également reproché dans le cadre de la gestion de ce projet un écart non justifié de 216.322.955 FCFA entre les données du compte donateur et les rapports des dépenses mensuelles; des dépenses non éligibles pour un montant de 79.075.278 FCFA; des dépenses sans pièces justificatives pour un montant de 93.128.358 FCFA; la non justification du chèque n°127263 d’un montant de 223.810.000 FCFA n’apparaissant ni dans les comptes de PRODESS ni dans l’historique des montants versés par l’USAID. Last but not least, l’inexistence de comptes bancaires pour les structures bénéficiaires des fonds USAID.
La directrice se tape 22 millions de frais d’hôtel
Avec sa gestion actuelle, la directrice de la caisse des retraités du Mali conduit sa caisse au gouffre. Elle voyage à sa guise et au frais de la structure, et, dépense sans compter. Elle vient de mettre plus de 22 millions dans ses frais d’hôtel et de transport.
C’est le bulletin de la Casca qui est revenu sur l’information déjà donnée en son temps par le Vérificateur général, mais malheureusement sans suite. Jusqu’à quand ? On ne saurait le dire. Ce dont on est sûr en tout cas, c’est que la CRM est en de mauvaises mains à cause de la gestion calamiteuse de la dame. Tenez par exemple, les griefs formulés contre cette structure se nomment la non mise à jour du manuel de procédures, la non production de programme d’activités, la non délivrance de reçus lors de certains encaissements, le non enregistrement de reçus, l’exécution de dépenses sans mandatement de plus de 500 millions, l’hébergement d’un site fictif à plus de 9 millions, l’octroi sans base juridique de dotations en carburant au personnel d’un montant de plus 13 millions etc.
Tribunal administratif de Bamako :
Les indélicatesses du greffier en chef
Le greffier en chef du tribunal administratif de Bamako dont on dit d’ailleurs qu’il ne devrait pas occuper ce poste à cause du diplôme dont il dispose, est, lui aussi, cité plusieurs fois dans le bulletin de la Casca. On parle de difficulté de collaboration entre lui et le président qui est son chef hiérarchique, l’existence d’un montant non justifié de 2.016.050 FCFA dans sa gestion, l’existence d’un montant de 2.646.750 FCFA détenu dans sa caisse, l’inexistence de coffre-fort, d’armoire sécurisée pour le greffe.
Pour ce qui concerne son travail à lui également, il lui est reproché la non élaboration d’un carnet des audiences, l’élaboration tardive des rôles des audiences, la mauvaise répartition des dossiers entre les juges, la lenteur dans la rédaction des factures des audiences etc.
Il faut dire que tout cela ne doit guère surprendre quand on sait que le greffier en question raconte à qui veut l’entendre qu’il est un baron du PDES. Nous reviendrons prochainement sur l’affaire de son diplôme, qui ne lui permet pas d’occuper le poste qu’il occupe actuellement et sur certaines de ses frasques.