L’Office du Niger entend promouvoir cette technique qui permet d’utiliser la même parcelle pour la production du riz et des poissons.
Le Projet pour l’Accroissement de la Productivité Agricole au Mali (Papam) a récemment remis des équipements à 15 exploitants agricoles de l’Office du Niger, a appris le correspondant de l’Amap de source officielle. Les équipements serviront à l’installation du dispositif des parcelles rizipiscicoles de ces producteurs ayant choisi de faire la rizipisciculture. Chacun d’eux a reçu une brouette autant de pelle, de pic, de seau, de daba et de tuyau, le tout pour une valeur de 945.000 Fcfa.
Le dispositif des parcelles rizipiscicoles comprend un drain de refuge de 1 m de diamètre et de 80 cm de profondeur pour les poissons, un trou à poissons de 10 m de long, 3 m de large et 80 cm de profondeur. Chaque rizipisciculteur dispose de 0,50 ha pour mener l’activité.
Ces nouveaux rizipisciculteurs qui résident dans les communes rurales de Sokolo, Diabaly et Dogofry soit 5 par commune, s’ajoutent aux 8 autres qui ont été choisis en 2012 en guise de test dans les 8 zones de production de l’Office du Niger à savoir : Molodo, N’Débougou, Niono, Ké-Macina, M’Bèwani, Kouroumari, Macina et Kolongo, dans le cadre d’un projet technique de coopération sur financement de la Fao.
Chaque rizipisciculteur a disposé d’une parcelle rizipiscicole de 0,25 ha qu’il a aménagée suivant les normes du dispositif de l’installation. Ces parcelles ont été mises en charge en juillet 2012 pour les zones de Molodo et N’Débougou, en août pour les zones de Niono, Kouroumari, M’Bèwani et Macina et en septembre 2012 pour les zones de Kokry et Kolongo. Les espèces choisies pour cette première expérience sont la carpe ou le tilapia, le silure ou le clarias dont les poids variaient entre 30 et 32 g pour le tilapia et 28 g pour le clarias. Au total 13.705 alevins (2.625 clarias et 11.080 tilapias) ont été fournis à ces rizipisciculteurs.
Les alevins ont été alimentés essentiellement avec la farine basse du riz et des restes d’aliments. Ils ont été élevés dans une eau fertilisée avec la fiente de volaille et des bouses de vache. Pour le riz la fertilisation a été faite suivant les doses en vigueur à l’Office du Niger à savoir 100 kg de DAP et 200 kg d’Urée par hectare.
Pour un coup d’essai, le test a été un coup de maître pour ces rizipisciculteurs. Après 6 mois d’entretien, les résultats sont probants. Dans la zone de Molodo, l’exploitant Drissa Cissé, a récolté dans sa parcelle 498 carpes pesant 55,776 kg et 290 silures pesant 108,750 kg. Dans la zone de N’Débougou Sidi Yaya Traoré a récolté 410 carpes pesant 102,500 kg et 99 silures pesant 79,200kg. Dans la zone de Niono Amadou Mallé a récolté 372 carpes pesant 42,780 kg et 380 silures pesant 228 kg.
Dans la zone du Kouroumari Tiémoko Toungara a récolté 1200 carpes pesant 150 kg et 200 silures pesant 126 kg. Dans la zone de M’Bèwani Mahamadou Traoré a récolté 465 carpes pesant 50,220 kg et 436 silures pesant 60,888 kg. Dans la zone de Macina Yacouba Coulibaly a récolté 1015 carpes pesant 304,500 kg et 240 silures pesant 84 kg. Dans la zone de Kokry Mme Diao Kadiatou Sall a récolté 1.045 carpes pesant 261,250 kg et 230 silures pesant 149,500 kg. Enfin dans la zone de Kolongo Kalifa Diarra a récolté 1215 carpes pesant 243 kg et 200 silures pesant 110 kg.
Au regard de ces résultats, l’on constate que la plus grande production vient de la parcelle de Mme Diao Kadiatou Sall de la zone de Macina la seule femme du groupe. S’agissant du rendement en riz des parcelles, il varie entre 18 et 23 sacs. Ces productions sont meilleures comparativement à celles des parcelles témoins, c’est-à-dire des parcelles de mêmes superficies (0,25 ha) mises en valeur exclusivement en riz. La production de ces parcelles témoins varie entre 15 et 18 sacs. La production la plus élevée a été enregistrée à Molodo dans la parcelle de Drissa Cissé.
Ces résultats obtenus à l’issue de cette première expérience constitue encouragement pour l’Office du Niger qui entend développer la rizipisciculture qui procure une double production : le riz et le poisson. La politique est d’initiée par la direction nationale de la pêche en collaboration avec la Fao, le Papam et l’Office du Niger, vise à promouvoir dans le cercle de Niono la rizipisciculture et à accroître la productivité.
Selon le chef secteur de la pêche de Niono Abdrahamane Dramé, le kg de la carpe est vendu à 1.250 Fcfa et celui du silure à 1.000 Fcfa. C’est dire que Mme Diao Kadiatou Sall en vendant les 261,250 kg de carpe et 149,500 kg de silure récoltés dans sa parcelle, gagnera respectivement 326.562 et 149.500 Fcfa soit un total de 476.062 Fcfa. Sa parcelle ayant produit 22 sacs de riz paddy estimés à 1.039 kg de riz décortiqué, même vendus à 300 Fcfa le kg lui rapportent 311.700 Fcfa. Le total de la production des 0,25 ha rapporte à Mme Diao la somme de 787.762 Fcfa, contre un coût de production d’environ 300.000 Fcfa, précise le chef secteur de la pêche.
Présentement dans les 8 zones de production de l’Office du Niger, on compte 141 exploitants agricoles formés dans le domaine de la rizipisciculture sur 200 prévus. Leur formation a porté sur les techniques d’aménagement d’une parcelle rizipiscicole, les aliments des poissons, l’environnement des poissons et du riz, l’installation de la pépinière, l’identification des espèces de poissons pour la rizipisciculture, le repiquage de la parcelle rizipiscicole, les techniques de mise en charge des parcelles rizipiscicoles, la gestion de l’eau et de la fertilisation de la parcelle, le suivi de la croissance des poissons, la gestion des espèces nuisibles et la récolte du riz et des poissons.
Mais des difficultés, les premiers rizipisciculteurs en rencontrent sur le terrain. Il s’agit de la fuite des poissons à cause de la dégradation des digues consécutives aux ruissellements dus aux eaux de pluie, de la présence des prédateurs dans les parcelles (grenouilles, varans, serpents, oiseaux et même les cas de vols).
Des problèmes qui pourraient trouver leurs solutions avec la clôture des parcelles avec du grillage à mailles fines, conseille Abdrahamane Dramé, le chef secteur de la pêche de Niono. Le technicien annonce que son service ambitionne d’étendre la rizipisciculture sur une bonne partie de chacune des 8 zones de production de l’Office du Niger dans les années à venir.
Source : Amap
Yanfolila
Un véhicule se renverse dans un pont, faisant 2 morts
Moussa Diallo, un commerçant domicilié à Magnambougou Djanjiguila à Bamako, accompagné de son épouse l’adjudant de police Adam Berthé, ramenait, jeudi dernier, à bord de son véhicule son cousin Daouda Diallo et son épouse Mahawa Diallo à Nioguèbougoula, leur village dans le cercle de Yanfolila. Daouda Diallo s’était rendu à Bamako pour un traitement médical. Sa femme l’avait accompagné.
Le pont de Kodièra était submergé d’eau après de fortes pluies. Malgré le danger, Moussa Diallo qui conduisait la voiture a tenté de passer. Le véhicule a alors été renversé par les flots. Le bilan est de 2 morts par noyade : Daouda Diallo 67 ans et son épouse Mahawa Diallo 57 ans.
Pour le commandant de la brigade territoriale de la gendarmerie de Yanfolila, le sous-lieutenant Kary Sogodogo, cet accident est dû à l’imprudence du conducteur Moussa Diallo car il a pris le risque de passer sur un pont dont il ne voyait pas les contours. Ainsi il conseille à tous les usagers d’attendre que l’eau quitte les ponts submergés avant de passer et cela est valable pour les piétons, les cyclistes et les motocyclistes. “La sécurité est à ce prix”, a conseillé le gendarme.
Source : Amap