Le Trésor public à sec
Il n’y a plus d’argent au Trésor public, la banque de l’Etat. Les fournisseurs et autres particuliers auxquels l’Etat doit de l’argent sont en train de se morfondre. La semaine dernière, un commerçant qui ne savait plus où donner de la tête a proposé 10 millions à un agent du Trésor pour empocher ses 52 millions. Peine perdue. L’agent auquel il a l’habitude de donner des commissions de 2 millions pour ce genre d’opération lui a répondu que l’offre est alléchante, mais, qu’en vérité, il ne peut rien faire par manque de liquidités. La situation, semble-t-il, dure depuis le mois de février. D’aucuns prédisent le pire au mois de juin si rien n’est fait.
Les Daf, bailleurs de fonds d’ATT
Malgré la pauvreté et la misère ambiantes, des commerçants, liés au régime pour des raisons douteuses, ont contribué chacun selon ses moyens et son degré d’introduction auprès du couple présidentiel. Mais, le plus grave, reste l’utilisation abusive des moyens financiers et matériels de l’Etat. L’illustration : des Daf ont même servi de dépôts d’hydrocarbures pour la campagne présidentielle. Des dizaines de milliers de litres d’essence ont été utilisés à cette fin. Les Bamakois se souviennent encore que le jeudi 24 avril 2007, jour de clôture de la campagne, les ATTboys ont pris d’assaut des stations d’essence de la capitale auxquelles ils ont remis des tickets octroyés par des Daf. Toute personne qui se présentait avec un simple T-shirt, un pagne ou un simple badge à l’effigie d’ATT repartait avec le plein de carburant, quel que soit le type d’engin. Quel gâchis dans un pays où des gens meurent de faim et de maladies banales !
Les photos de campagne d’ATT décrochées
Depuis mardi, soit deux jours après le scrutin présidentiel du 29 avril 2007, les affiches de campagne d’ATT disparaissent petit à petit de la circulation. Les photos du président sortant qui rivalisaient avec celles d’autres candidats sur le pont Fahd ont été décrochées. Les mêmes photos ont disparu de certaines routes principales. Est-ce le signe qu’ATT croit inéluctablement en sa victoire à la présidentielle qui s”achemine vers un contentieux ? C”est tout comme.Quel crédit pour les observateurs des élections ?
Les observateurs des élections sont-ils en passe de devenir la caution morale d’élections truquées en Afrique ? La question a tout son sens. La pléiade d’observateurs nationaux et internationaux du scrutin de dimanche dernier, ont été unanimes à reconnaître, la transparence et la sincérité du vote. « Le vote a débuté à l’heure dans la plupart des centres électoraux, le matériel électoral était partout disponible, les assesseurs et les délégués des candidats étaient présents dans les bureaux de vote et tout s’est déroulé dans le calme et la sérénité », ont-il fait remarquer.
Des arguments spécieux, comme diraient certains. Ces observateurs n’étaient nullement neutres à cause de leur accointance avec le régime d’ATT. Pour qui connaît la part importante prise dans la campagne d’ATT par Soumaïla Cissé, le président de la Commission de l’Uémoa, qui a battu campagne avec le chef de l’Etat, les observateurs de l’Uémoa prouveront difficilement leur neutralité. Ceux de la Cédéao également. Leur chef de délégation, l’ancien Premier ministre togolais, Koffi Sama, aurait mangé la soupe présidentielle. Quid de la prétendue société civile nationale et internationale dont figure le chef de quartier de Médina-Coura, El hadj Moussa Touré. Celui-ci, on s’en souvient a créé une coordination des chefs de quartier du district et a appelé publiquement à soutenir le candidat ATT.
Un animateur de radio voleur de cartes : Daba Tounkara avoue
L’information relative à l’arrestation d’un animateur de radio privée avec des cartes d’électeur, à l’aéroport de Sénou, a fait le tour de la ville la dernière semaine de la campagne présidentielle. Votre quotidien Les Echos n’a fait que son devoir en relayant l’information dans sa parution du vendredi 27 avril 2007, se fondant sur ses propres recoupements et investigations. A la grande surprise des auditeurs de Radio Jekafo, Daba Tounkara, rapporteur de la revue de la presse en bamanakan à la même radio, a commenté l’article sous forme de démenti. Le talentueux animateur a commis l’imprudence de nommer son confrère Sy Souleymane Sy de Radio Bamakan.
Le journal Les Echos n’avait nommément cité personne. L’animateur a prétexté que si « Les Echos a eu peur de le nommer, lui il le fait pour couper court aux rumeurs qui circulent à son sujet ». Daba ne savait pas qu’il venait de commettre une maladresse qui nuit à celui qu’il tente de blanchir. Ses propos ont été interprétés par ses milliers d’auditeurs comme un aveu pur et simple. Sinon pourquoi s’émouvoir alors que la seule référence donnée dans l’article parlait d”un animateur de radio ? Est pris tel qui croyait prendre.
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