L’ancien maire de la Commune IV, Moussa Mara, et le conseiller en exercice de cette même municipalité, Hassane Sidibé, cheminent comme deux larrons en foire dans le cadre des législatives et des deux sièges parlementaires qu’ils ont choisi de conquérir ensemble. Ils feront face à des concurrents non négligeables qui convoitent le même sésame. Il s’agit en l’occurrence du duo parlementaire sortant Moussa Diarra – N’DoulaThiam, puis de la liste conduite par Magassouba pour le compte du parti présidentiel. La bataille promet d’être rude, en dépit du retrait de Assetou Traoré, la fille de l’ancien président Dioncounda Traoré. Toutefois, peu d’observateurs ne mettent pas la chance du côté du duo contre-nature de la Mairie. Seulement voilà : entre l’ancien maire Moussa Mara et l’actuel conseiller Hassane Sidibé le courant n’a jamais été aussi fluide qu’aujourd’hui. Naguère encore le second avait plutôt à cœur de plomber le premier en fouillant dans ses poubelles ainsi que dans les bruyants casseroles qu’il a pu laisser à la municipalité. L’audit de la gestion domaniale de l’ancien maire allait même déboucher sur son interpellation à la Gendarmerie. A la grande satisfaction de son colistier actuel, lequel lui reconnait désormais assez de crédit et de légitimité pour aspirer à un siège parlementaire. Ainsi va la politique au Mali.
Que cache le recul de l’imam Dicko ?
Chose promise, chose faite ou presque. Comme annoncé en son temps, le leader religieux Mahmoud Dicko a franchi le Rubicon partisan. Sans créer le parti politique tant attendu, il s’est quand même doté d’un instrument politique du nom de CMAS. Il s’agit d’une association qui brille de ses mille feux et assez influente pour que son précurseur soit tenté d’en tirer un dividende. La CMAS était ainsi dans les bonnes dispositions pour descendre dans l’arène électorale. Pour ce faire, l’association ne s’est point contentée de positionner des candidats pour cibler certains sièges parlementaires de la capitale. Elle a aussi fait la jonction avec une formation très influente de la place, à savoir la Codem avec laquelle un partenariat politique en bonne et due forme a été passé. Mais le coup d’essai va vite tourner au fiasco avec un partenariat dénoué en même temps que les candidatures sont défaites les unes après les autres. Bref, une véritable débandade électorale qui ne peut s’expliquer que par la crainte de la cinglante déconvenue qui s’annonçait pour un mouvement sans véritable ancrage territorial.
Le culte de la personnalité ne démord à l’Adema
Au plus sommet de la Ruche, les Abeilles n’en finissent pas de jaser contre la persistance de certaines pratiques qui jurent avec leurs traditions. Et pour cause, depuis deux ans, en effet, militants et responsables de l’ancien parti majoritaire ont l’impression que l’image et la personne de leur président surplombe nettement le patrimoine commun et transgressent les valeurs fondatrices de sobriété et de modestie qui caractérisent le Parti de l’Abeille. Une dérive que certaines n’hésitent pas à assimiler à un culte de la personnalité et qu’illustre l’émission massive de calendriers de fin d’année où l’effigie de Tiémoko Sangaré fait ombrage aux symboles, emblème et devise de l’Adema. La pratique suscitait autant de grincements de dents, l’année dernière, mais les hostilités se sont vite estompées après que les militants ont été rassurés que la commande des calendriers s’est faite sur fonds personnel du président. Mais le Pr Tiemoko Sangaré a remis le couvert cette année encore quitte à heurter des sensibilités en affichant un leadership que pourraient lui contester les potentiels candidats à sa succession au prochain congrès des Abeilles.
La Rédaction