Le chef du gouvernement et cinq autres ministres ont entamé une visite à Mopti le 3 juillet dernier. Cette visite qui a duré cinq jours intervient au moment où la région est frappée par l’insécurité et les nombreux massacres de populations civiles dans plusieurs villages. Sur place, Dr Boubou Cissé a annoncé l’augmentation de l’effectif militaire. Le premier ministre a également procédé à des distributions de vivres. A Mopti, la population attend de ce séjour, la restauration de la paix et de la sécurité entre les différentes communautés. Par ailleurs, la délégation a procédé au lancement d’une campagne de distribution de vivres. Elle a offert 8000 tonnes de céréales et une somme de plus d’un milliard de franc CFA pour la région de Mopti aux bénéfices des populations affectées par la crise alimentaire due à l’insécurité. Le chef du gouvernement a également promis le redéploiement prochain de 3600 hommes qui vont s’ajouter aux 1700 qui sont montés dans la région pendant les sept derniers jours. Durant son séjour, le Chef du gouvernement a visité les localités de Bandiagara, Koro, Bankass, Douentza et Hombori. Objectif, dit-on : écouter les populations locales pour une sortie de crise. Cette visite du premier ministre intervient dans un contexte sécuritaire assez tendu. Dans sa nouvelle feuille de route, la MINUSMA veut mettre l’accent sur la lutte contre les violences intercommunautaires au Centre du pays. D’ores déjà, la mission onusienne a un nouveau quartier général dans la région. Toutefois, ses responsables ne précisent pas l’effectif de la force qui sera déployée.
Mopti :
Cessez-le-feu entre deux milices
Au moins une dizaine de civils ont été tués ces derniers jours dans des attaques perpétrées au Centre et au Nord du pays. Ces violences ont été commises par des individus armés non identifiés, de sources locales. Pendant ce temps, un cessez-le-feu a été signé, lundi 01 juillet 2019, entre des milices Peulh et Dogon au Centre du pays.
En effet, Deux groupes d’autodéfense de la région de Mopti ont signé un engagement de cessez-le-feu sous l’égide de la commission d’organisation de la concertation familiale et sociale sur la crise du Centre. Les deux groupes s’engagent à mettre en commun leurs efforts pour un retour rapide et définitif de la paix, de la cohésion et du vivre ensemble au Centre du pays.
Insécurité au Centre et Nord :
Les attaques se poursuivent
Six morts dont le chef de village, des cases brûlées et saccagées et un important troupeau de moutons et de chèvres emporté. C’est le bilan de l’attaque du village de Diayel dans la commune de Dallah (cercle de Douentza). Selon des sources locales, les assaillants « habillés en tenues Donso » ont laissé entendre qu’ils reviendront pour d’autres représailles si les rescapés n’abandonnent pas leur village. A Gama, dans la commune de Madougou, cercle de Koro, des habitants qui se rendaient au champ ont été également attaqués, le 02 juillet 2019, par des hommes armés non identifiés. Selon des témoignages, le bilan est d’un mort et 8 charrettes brûlées par les assaillants.
Au Nord dans la région de Gao, les forains d’Indelimene de retour ont, eux aussi, essuyé des tirs par des bandits armés non identifiés à 85 km d’Ansongo le même jour. Le chauffeur qui a refusé de s’arrêter a fini sa course dans les ravins. Il n’y a pas eu de perte en vie humaine, mais 4 personnes dont une femme ont été blessées. Elles ont été admises à l’hôpital d’Ansongo.
Dans son dernier rapport, l’organisation humanitaire des Nations-Unies pour l’alimentation (OCHA) affirme que les violences ont provoqué la mort de plus de 600 civils à Mopti depuis le mois de janvier dernier. Selon la coordinatrice humanitaire pour le Mali, Mbaranga Gasarabwé, il y a eu 70 000 personnes déplacées internes à Mopti et Ségou et plus de 924000 personnes sont en insécurité alimentaire.
La Rédaction