Présidente de la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et des institutions de l’Assemblée nationale, Mme Camara Saoudatou Dembélé est une tigresse, consciente de sa responsabilité et de son devoir de représenter dignement les femmes.
‘’Honorables représentants de la nation, je vous dis en toute humilité que je suis honorée et fière d’être ici, en ce moment précis, devant vous pour l’histoire et pour le symbole. Ce n’est pas tous les jours que l’on retouche une Constitution surtout une Constitution rigide comme celle du Mali.
Le présent projet de loi est attendu par le peuple tout entier. Le besoin de réviser notre Loi fondamentale n’est contesté par personne, que je sache, parce que tout le monde s’accorde avec le président de la République, son excellence Amadou Toumani Touré, pour reconnaître que la pratique institutionnelle a révélé la nécessité de certains réaménagements et clarifications des compétences des institutions de la République et des relations entre elles. Nous partageons aussi avec lui la conviction que la vivacité d’une démocratie réside dans sa capacité à se remettre constamment en question.’’ Ainsi, s’adressait le 1er août dernier, l’honorable Camara Saoudatou Dembélé à ses collègues parlementaires en guise d’introduction aux débats sur le projet de loi portant révision de la Constitution du 25 février 1992.
Native de Koulikoro, Mme Camara Saoudatou Dembélé est une militante du Mouvement patriotique pour le renouveau (Mpr) de Dr Choguel Kokalla Maïga. Cette diplômée de l’Ecole nationale d’Administration (elle est de la même promotion que l’actuel ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Modibo Kadjoké) est l’une des rares femmes députées pour ne pas dire la seule femme à présider depuis 2007, sans discontinuité, aux destinées de la prestigieuse Commission des lois. Ce qui constitue non seulement une marque de sympathie de la part de ses collègues députés mais aussi une volonté affichée de son parti de faire la promotion de la femme.
La composition de ladite Commission des lois donne l’impression que l’honorable Camara Saoudatou Dembélé est une présidente bien encadrée. Elle a conscience de sa responsabilité et de son devoir de représenter dignement les femmes en jouant pleinement son rôle dans la conduite des débats. A la tête de la commission, elle s’attèle à faire un travail consciencieux et persévérant. Guidée par un souci permanent de tolérance et une obligation d’avoir des relations courtoises et cordiales avec les collègues, elle reste très ferme dans ses convictions.
Rigueur morale et professionnelle comme ligne de conduite !
Cette rigueur morale et professionnelle est sans doute un des traits caractéristiques de sa personnalité. Mme Camara qui a toujours le sourire aux lèvres se distingue à l’hémicycle par sa grande modestie et son humilité. Félicitée pour la qualité des travaux de la commission, elle n’en prend pas moins des coups.
En 2009, l’honorable Mamadou Diaby Gassama voulait la frapper à la veille du vote du projet de Code des personnes et de la famille. Comme si l’histoire se répétait, cette année encore, elle a eu maille à partir avec le même député.
En Commune VI où elle est élue, on reconnaît ses actions en faveur des populations démunies. C’est bien l’honorable Camara Saoudatou Dembélé qui est à l’origine de la construction à Niamakoro, d’une salle de spectacles qui porte le nom de Cheché Dramé, une des meilleures voix maliennes trop tôt disparues. Peu encline aux magouilles, voire aux combines politiciennes, Mme Camara est de celles qui pensent que les femmes, quel que soit leur bord politique, doivent être solidaires pour proposer des mesures susceptibles d’améliorer leur condition.
A plusieurs reprises, on l’a vue aux côtés de différentes associations de la Commune VI, faisant des dons, dans la plus grande simplicité. Sur ce plan, elle s’est révélée comme une élue de proximité qui comprend les préoccupations de ses concitoyens et qui essaie d’y apporter des solutions.
Au Bureau malien des Droits d’auteurs, elle a toujours lutté pour une vie meilleure des artistes, à travers une amélioration de leur cadre de travail et de vie.
Par Chiaka Doumbia