C’était la semaine dernière, lors de sa énième comparution devant le Grand Jury de Renouveau TV. Le délibéré a été ajourné par le président du jury, mais le réquisitoire aura été très nuancé sans lui être totalement défavorable. Deux des trois jurés ont en effet retenu que la légendaire éloquence du président du CNID n’a pas été confortée par l’expression d’une nette et franche position sur les questions qui agitent l’actualité au Mali. Qu’il s’agisse des dissensions internes au M5-RFP, des malentendus autour de la loi électorale ou de la brûlante question d’éventuelle candidature du président de la Transition, les spectateurs sont restés sur leur faim et n’ont réussi à rien tirer de Me Moutaga Tall pendant près d’une heure d’horloge. Les débats ont été en revanche très instructifs quant aux explications de cette retenue inhabituelle chez celui que le jeune âge aurait pu disqualifier de la présidentielle de 1992. Selon les explications du brillant avocat, en effet, sa posture s’explique par une certaine sagesse et dès enseignements tirés de son parcours. «Il m’est arrivé d’être radical par le passé», a-t-il lâché en se défendant toutefois d’être équilibriste, tout en distinguant équilibrisme et équilibre. Au fait, beaucoup d’observateurs conviennent que l’intransigeance et la raideur de cette figure du 26 Mars auront considérablement joué dans les nombreux échecs politiques qu’ils avaient accumulés.
L’OTAN au Mali en question
La question continue de brûler les lèvres, surtout qu’elle a fini par inspirer à la diplomatie malienne une convocation de l’ambassadeur d’Espagne à Bamako. Les réprimandes lui sont venues d’une déclaration que l’opinion malienne a attribuée au ministre espagnol des affaires étrangères, lequel aurait laissé s’échapper des propos ambigus sur des intentions bellicistes de l’OTAN à l’égard de notre pays. Le ministre, dont le pays a accueilli une rencontre de cette organisation, aurait laissé entendre. En clair, qu’une intervention de l’organisation Nord – Atlantique n’est pas exclue au Mali ainsi qu’au Sahel en cas de menace sur la sécurité des pays membres. Dans un contexte marqué par l’affirmation de souveraineté tous azimuts, les officiels maliens ne sont pas les seuls à être intrigués par une telle réponse du ministre espagnole aux journalistes. Les vidéoman en ont fait leurs choux gras et ont embrasé les réseaux sociaux de protestations contre une hypothèse présentée sous sa facette de déclaration d’intention belliqueuse. Seulement voilà : une telle posture alarmiste jure avec les adhésions massives que rafle au Mali l’intervention que les amis russes mènent en Ukraine, sous le même prétexte fallacieux de menace sur leur insécurité.
Le litre d’essence à 1 500 F CFA à Bandiagara
A défaut d’être totalement coupée du reste du Mali, la région de Bandiagara est quand même trop éloignée des avantages inhérents au confort de la proximité et de l’accessibilité. Les citoyens de cette contrée en proie au djihadisme vivent en effet un calvaire indescriptible lié notamment aux effets de l’insécurité sur les prix des produits de consommation courante. Avec une précédente campagne agricole en demi-teinte, on n’en sait que de choses sur le cours des céréales, mais les échos qui nous parviennent sur le carburant tiennent tout simplement de l’épopée. Il nous revient de bonne source, en effet, que le litre d’essence a atteint le seuil de 1 500 francs CFA pendant que les proportions des récentes augmentations font déjà chialer et râler les Bamakois et les citoyens maliens d’autres contrées plus ou moins connectées à la capitale. Et dire que Bandiagara continue d’être tributaire de la capitale en approvisionnement et que les hausses de prix imminentes à Bamako pourraient se traduire par une flambée des prix encore plus épique. Le hic est que l’Etat n’y est même pas assez présent pour exercer un contrôle quelconque sur les surenchères.
Les derniers impétrants de la section AP de l’ex-ENA recouvrent leurs droits 23 ans après
Les 178 éléments de la promotion 1994-1999 «AP» de la défunte ENA sont aux anges d’avoir finalement reçu leurs précieux parchemins de leur vivant , avant-hier samedi, lors d’une cérémonie de remise riche en émotions et en retrouvailles. C’était le couronnement de plusieurs années d’efforts abattus par certains des ultimes diplômés de la section historique Administration Publique, lesquels tenaient à immortaliser leurs traces ainsi que leur appartenance à la prestigieuse école au même titre que les précédentes vagues de publicistes. Rien n’était pourtant gagné d’avance, au regard de la disparition de nombreux repères administratifs et après l’absorption de l’Ecole nationale d’administration par l’avènement de l’Université. Et c’est grâce à l’attachement des plus tenaces d’entre eux à la charge symbolique de leur filière commune que des diplômes en bonne et due forme ont pu être confectionnés à l’identique des parchemins authentiques de l’ENA et décernés en remplacement des attestations qui servent depuis 23 ans de passeport d’accès aux postes de responsabilité, aux concours d’enrôlement, etc. Pour ce faire, il aura fallu reconstituer toute une histoire : concevoir à nouveau ou retirer des placards d’anciens sceaux, revisiter des traditions et même perturber la quiétude de signataires à la retraite. C’était le prix à payer pour s’éviter les tiroirs aux oubliettes, surtout qu’au sein de la dernière promotion figurent des cadres aux plus hautes responsabilités de l’administration publique.
Rassemblées par la Rédaction