Les planificateurs du ministère des Finances ont exprimé récemment leur colère face à ce qu’ils considèrent comme une injustice. En effet, ils se sont vu refuser des primes auxquelles avaient droit jusque-là tous les travailleurs du secteur de l’économie et des finances. Le motif indiqué par la Direction des ressources humaines est qu’ils ne sont pas du secteur productif, ne font pas entrer d’argent pour faire simple. Les planificateurs ne sont pas contents, alors pas du tout. Et ils ont tenu à ce que les autorités le sachent et réparent ce qui n’est plus ni moins qu’une injustice d’autant plus, expliquent-ils que ce sont eux qui planifient les choses, sont les artisans du BSI (Budget spécial d’investissement) et formulent la politique macroéconomique. Ils n’ont pas du tout tort. Mais le problème est beaucoup plus complexe et le seul fautif est l’Etat. En effet, il y a eu tellement de statuts particuliers que c’est le « général » qui devient maintenant l’exception. Comment comprendre que dans la même fonction publique, les revenus de certains travailleurs pour deux à trois mois sont plus élevés que le traitement annuel d’autres fonctionnaires de la même catégorie voire plus ? C’est trop injuste. Au nom de quoi peut-on justifier de telles inégalités ? C’est un mensonge que de considérer que certains métiers sont plus importants que d’autres et méritent une meilleure rémunération. Tous les métiers se valent ; ils se complètent. Par cette pratique, l’Etat malien devient son propre fossoyeur, le dispensateur de l’inégalité sociale. Ce n’est guère pour rien que l’on dit qu’ « il y a le Premier ministre et le Premier des Ministres, en l’occurrence le ministre des finances ». De la même manière, il y a les « fonctionnaires du ministère des Finances et les Autres Fonctionnaires ». Un ancien du ministère des Finances a ainsi l’habitude de confier que « les autres fonctionnaires se révolteraient s’ils savaient combien touchent leurs camarades du département des Finances ». Les autorités et les syndicalistes ne devraient jamais perdre de vue cette réalité.
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Hivernage
L’hivernage avance et l’inquiétude des Maliens va grandissant. Il ne pleut pas, et pas qu’à Bamako, car même la région de Sikasso est concernée. La Météo essaie de rassurer tant bien que mal, mais le miel ne prend pas. Ce qui est désormais souhaitable, c’est de lancer ou en tout cas prévoir l’opération « pluies provoquée », dont il a d’ailleurs été question en Conseil des ministres à un certain moment. Mais depuis, on en parle de moins en moins ou même pas. Le FMI est peut-être passé par là à cause des comptes qu’il demande au gouvernement au sujet d’affaires louches : achat d’avion, marché de l’armée. Dans tous les cas, le gouvernement a intérêt à ce que la saison agricole sinon réussisse, du moins soit sauvée et fasse assurer aux paysans le minimum vital. Autrement il faudrait craindre un nouveau front de guerre dont nul n’a sûrement besoin.
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