Le Mouvement du 5 juin et son ancienne autorité morale semblent en instance de remariage. C’est l’impression qui se dégage des clins d’œil et appels du pied en provenance tant du camp Mahmoud Dicko que du côté de certains ténors du M5 – RFP. Le premier signal est venu du nouveau détracteur des acteurs de la Transition. L’imam, lors d’une récente sortie, avait laissé entendre en effet que le fossé qui le sépare de ses anciens compagnons n’est pas aussi insurmontable qu’il parait. Sa main-tendue n’a pas manqué de preneur dans les rangs des contestataires de l’ancien régime. Elle a été bien accueillie par le président du Comité stratégique, Choguel Maïga, pour qui les divergences ou malentendus entre l’imam et ses anciennes ouailles n’a point atteint les proportions d’une inimitié. Même son de cloche du côté de l’ancien ministre Mohamed Ali Bathily avec toutefois une appréciation très nuancée quant aux conditions d’un éventuel rapprochement. Pour l’ancien ministre de la Justice, toute réouverture à l’ancienne autorité morale doit passer par une clarification de sa posture vis-à-vis du M5-RFP. Comme qui dirait Mahmoud Dicko est condamné à une amende honorable pour avoir le droit de cheminer à nouveau avec les anciens compagnons de sa croisade anti-IBK.
Seydou Coulibaly et CIRA SAS se la coulent toujours douce
Le PDG de CIRA SAS, Seydou Coulibaly, bénéficie d’un nouvel arc à sa corde. Candidat putatif à présidentielle prochaine à défaut d’être déjà déclaré, il est gratifié d’un nouveau marché juteux de plusieurs milliards de nos francs entérinés par le Conseil des ministres, la semaine dernière. Ledit marché est relatif notamment à la surveillance des travaux d’aménagement d’une dizaine de kilomètres de voirie entre Mopti et Sevaré ainsi que de la voie de contournement de l’Aeroport Ambededjo. Pour le seul suivi du chantier – et pour un délai de 32 mois -, le bureau d’étude CIRA SAS va empocher la bagatelle de 2,026 milliards francs CFA. Quid alors du coût de réalisation de l’ouvrage en question ? Quoi qu’il en soit, pour un candidat putatif à la présidentielle le maillage politique et peut-être même financier de la zone en est conforté à défaut d’être assuré. Sauf que le trésor public en subit une saignée d’autant plus étonnante que l’impact de la prestation paraît pour le moins fictif. Du début de l’ère IBK à aujourd’hui, une manne inestimable a été allouée et décaissée pour le compte de la surveillance de travaux d’aménagement ou de construction invisibles jamais accomplis et toujours au profit du même Seydou Coulibaly. C’est le cas, par exemple, du tronçon «Banconi-Dialakorodji-Safo-Nossombougou» en souffrance depuis quelques années et pour lequel un avenant de 8 mois sans incidence financière a été accordé mais qui n’est pas en train de servir à combler le retard.
La Rédaction