Lutte contre la corruption : Deux poids, deux mesures

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Déclenchée pour stopper la saignée causée par l’hémorragie financière du régime défunt, la lutte contre la corruption ne touche que les anciens dignitaires. Pendant que plusieurs anciens barons du régime défunt sont écroués pour présomption de détournement de deniers publics, trois ministres de la transition en cours – dont deux anciens – ont été tout simplement écoutés par la justice malienne, la semaine derrière, respectivement au pôle économique et financier et à la cour suprême. Et deux d’entre eux devraient justifier leur gestion controversée à la tête du département ministériel qu’ils ont récemment géré, tandis qu’on reprochait au troisième sa gestion. Si les anciens dignitaires du régime déchu tombent et continuent de tomber, tel des pommes pourries, ces ministres ont bénéficié d’une mesure très exceptionnelle, à la limite est assimilable à une médiation pénale qui ne dit pas son nom. C’est du moins ce que laisse penser le dénouement du cas de l’un d’entre eux par la libération de son DFM et son régisseur, la semaine derrière, après le passage de leur patron pour quelques heures dans les couloirs du Pôle économique et financier dans le cadre de sa responsabilité dans la gestion mitigée de fonds alloués à son département. Pour une raison quelconque, le ministre en question aurait été tout simplement sommé de régulariser ses comptes et se serait même engagé au remboursement d’une certaine somme en souffrance. De bonnes sources, ledit règlement se serait même opéré à hauteur de 70% du montant reproché, pour échapper à un mandat de dépôt devenu ces temps-ci le principe, en même temps que son ancien DFM et son ancien régisseur. Et depuis la question taraude les esprits à savoir si l’extinction d’une action ne tient qu’au paiement d’une somme détournée. Tout comme la médiation pénale inventée au mépris des principes universels du droit, une nouvelle jurisprudence vient s’ajouter à l’ordonnancement juridique malien à la satisfaction des délinquants financiers. Sauf que tous ne sont pas logés à la même enseigne et n’ont pas droit à la même faveur.

 Faute de salaires : le trafic ferroviaire en arrêt ?

Annoncé à plusieurs reprises avant d’être repoussé voire reporté, le démarrage du trafic ferroviaire commercial Bamako-Kayes est effectif depuis le 9 juin 2023. En effet, après plusieurs années d’arrêt, les vieilles locomotives ont pu siffler à nouveau, à la satisfaction des riverains du chemin de fer en 1 ère région. Seulement voilà : le trafic connaîtra des perturbations à partir de ce lundi, en guise de protestations de trois mois d’arriérés de salaires en souffrance.  À en croire nos sources, les travailleurs projettent de se manifester par une cessation de travail avec effet immédiat, en brisant l’omerta autour de la situation financière du chemin de fer pour la reprise duquel ils auront tant donné. En effet, selon certaines indiscrétions du monde des cheminots, depuis le redémarrage du trafic, les recettes générées par le train voyageur peinent à couvrir ses dépenses en carburant à plus forte raison à faire face aux salaires des travailleurs.

Après trois mois de vaine expectative, les employés envisagent donc de protester par un abandon de leurs postes respectifs, à l’effet de prendre en otage le voyage de ce lundi sur Kayes. À moins d’un dénouement de dernière minute, le train ne prendra son départ habituel ce lundi et pourrait même demeurer cloué jusqu’à nouvel ordre. «Pour le démarrage du train, en plus de mettre notre expertise au service de la nation, nous avons fait des sacrifices. Mais, avec des familles à nourrir, nous ne pouvons pas continuer à travailler sans salaire», a confié un cheminot joint par nos soins, en insistant sur l’impératif de prendre mesures «pour remédier à cette situation afin de garantir une reprise au bénéfice de tous, y compris les travailleurs qui jouent un rôle essentiel ». À noter toutefois que cet arrêt de travail n’est pas porté par le comité syndical. Joint par nos soins, l’un des responsables dit ne pas être au courant d’un arrêt de travail.

La Rédaction

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2 COMMENTAIRES

  1. “…Tout comme la médiation pénale inventée au mépris des principes universels du droit, une nouvelle jurisprudence vient s’ajouter à l’ordonnancement juridique malien à la satisfaction des délinquants financiers. Sauf que tous ne sont pas logés à la même enseigne et n’ont pas droit à la même faveur….”
    FAUX ET ARCHI-FAUX. LA MEDIATION PENALE EXISTE AUJOURD’HUI AU MALI ET PERMET DE RECUPERERLA SOMME DUE. EX: TU ES CONVOQUE AU PLOE ECONOMIQUE POUR MALVERSATION. TU RECONNAIS DEVANT LES PREUVE “UNE MAUVAISE GESTION ” (DIFFERENT DE MALVERSATION) ET TU T’ENGAGES A (PAYER LA SOMME DUE (SOIT EN NATURE -BIEN IMMOBILIER OU MOBILIER) OU BIEN TU NE RECONNAIS PAS LA FAUTE ET ON TE MET AU GNOUF JUSQU’AU JUGEMENT.
    IL N’Y A PAS DE FAVEUR ICI. C’EST L’UN OU L’AUTRE ET SIT TU T’ENTETE DANS LE 2eme CAS, SI TU ES RECONNU COUPABLE AU JUGEMENT, TU VENDS REMBOURSER. IL Y A MEME UNE AGENCE CREER EN CE SENS POUR LES BIENS DETOURNES DE L’ETAT, MEME SUR TES AYANTS-DROITS (ENFANTS, FEMMES ECT…)
    LES GENS FONT L’AMALGAME FAISANT COMME SI LA JUSTICE EST SELECIVE. LE MINISTRE ACTUEL POURSUIT LES “DOSSIERS QUE LUI MEME A INSTRUIT, QUAND IL ETAIT AU POLE ECONOMIQUE ET FINANCIER. NE SOYEZ PAS PRESSEZ, LES AUTRES VIENDRONT. RIEN NE SERA PLUS COMME AVANT AU MALI.
    POUR LE MOMENT NOUS SOMMES EN GUERRE. ET MEME SI J’AI PLUS DE 50 ANS, JE SUIS PRET A SERVIR MON PAYS. SI CE N’EST PAS SOUS LE DRAPEAU, C’EST PAR LA VIGILENCE ET LA CONFIANCE ET L’APPUI QUE J’APPORTE AUX FAMA.
    LE MALI VAINCRA

  2. …..la lutte contre la corruption ne touche que les anciens dignitaires….
    Normal, laissons le temps aux nouveaux venus de se remplir les poches…..

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