L’association JOKO NI MAAYA a conviée la presse le samedi 24 octobre dernier à la Maison des Ainés pour une journée de réflexion, de facilitation, et de communication autour du thème « Pour une prospérité partagée dans la stabilité, la paix et la sécurité ».
Etaient présents les représentants de la CADERKA, les membres de l’association JOKO NI MAAYA ,AGM Kontron ani saané ,L’UACDDDD, , la fédération des orpailleurs du cercle de Kéniéba, ,ADICK ,l’association des ressortissants de Kéniéba ,le représentant du Ministre de la Sécurité, la Chambre de Mines ,le chargé des questions d’orpaillage et le troisième adjoint au maire de Louga ,le représentant du FNAM, et les différents chefs de village du cercle de Kéniéba et autres.
Le Mali, pays très riche en or
« Le Mali est un pays très riche en or, raison pour la quelle il se classe troisième en Afrique et septième mondial », a rappelé M. Seydou. I TRAORE, le président de l’association JOKO NI MAAYA.
Depuis quelques temps, la question sur les conditions de l’exploitation de l’or au Mali fait la une de la presse. Les zones aurifères font l’objet de convoitise, tout le monde en parle. Le Dama daa communément appelé en langue Bambara est à la mode. Mais derrière toute cette éphorie, cette migration massive des hommes et femmes vers les zones aurifères, cache bien de choses?
Un proverbe bambara dit bien « qu’un âne qui se sent menacé fini par mordre ». C’est ce qui risque d’arriver dans les régions Sud-ouest du mali grandes productrices d’or si une résolution rapide des problèmes grandissants dans la zone n’est pas engagée. Les communautés des localités du sud ouest du Mali, regroupant 10 Préfectures concentrées dans les régions de Kayes, Koulikoro ,et Sikasso ,qui font du Mali, 3eme producteur d’or font l’objet de discrimination économiques et de guerre commerciale avec des révoltes répétées relatives aux violations d’accord sur l’emploi notamment des jeunes (sadiola, Tabakoto, Fourou), révèlent les conférenciers et délégués qui ont effectué le déplacement de Bamako. Selon les différents intervenants, la discrimination économique et la disparité sociale ont pris une nouvelle dimension lorsque des expulsions massives ont commencé en 2013 à Kobada, à Kangaba et maintenant à Kéniéba par des co-entreprises aurifères principalement formées par des entreprises multinationales étrangères avec l’état minoritaire détenant que 20% du capital social. L’expulsion conjuguée par les co-entreprises de SOMILO et d’ENDEAVOUR détenant à la fois le droit de surface, le droit de sous sol et le droit minier sur le territoire de Koffing dans les communautés de localités suscitées a crée une situation de menace sur la production industrielle de l’or au Mali. La cohabitation entre les entreprises et les différentes communautés des localités a généré une situation de menace sur la stabilité caractérisée par la décision des sociétés d’exploiter chacune leurs surfaces et d’expulser simultanément tout le monde de leur domaine privé acquis avec l’Etat du Mali face à la détermination des communautés de localités de préserver leur droit coutumier pour l’exploitation de leurs terres, seules sources de survie, et de création d’emploi et de richesses. Devant cette situation, les villageois crient leur ras-le-bol et menacent de réagir. Le chef de village de KOffing a déclaré publiquement « être le premier homme qui tombera sur le champ de bataille s’il le faut pour la défense de la population, qui a consenti d’énormes sacrifices humains pour la paix et la sécurité du terroir et la recherche et l’exploitation de l’or ». Comme on le voit, il y’a une volonté collective et une détermination partagées des chefs de villages et de leurs populations à défendre vaille que vaille leur territoire légué par leurs ancêtres que de mourir de honte et faire souffrir leurs familles de faim .A noter également la volonté collective et la détermination au sein de ces communautés de ces trois régions du Sud-est malien à exercer leur droit de surface face à celles des sociétés et à protéger leur droit minier sur leur territoire.
Problème dans la distribution des permis
« Un véritable problème se situe au niveau de la distribution des permis puisque certaines entreprises bénéficient d’un bail de 99ans, sans tenir compte des villageois qui n’ont plus le droit de jouissance de leur territoire et aucun espace vital ne leur est laissé » martèle-t-on.
Pour se faire, ces communautés aurifères ont réaffirmés leur volonté collective de se défendre contre toute discrimination économique, sociale et demandent le droit de surface en faveur des orpailleurs sur tout le territoire des trois régions aurifères au mali sud sans perte de temps dans les discussions car les détenteurs du droit minier, expliquent les différents orateurs recourent au déguerpissement, la démolition des fermes agricoles, et l’interdiction de l’orpaillage. Pour se faire et afin d’éviter un affrontement avec les sociétés minières, les communautés par la voix de leurs représentants exigent la fin de l’exclusion des communautés dans le mouvement du capital d’investissement des industries, des gestionnaires, des ingénieurs des ouvriers qualifiés et non qualifiés. Aussi, la fin des pratiques d’apartheid ou de Bantoustans comme en Afrique du Sud dans les régions sud-est avec l’accès généralisé à l’eau potable, à l’électricité, à une éducation de qualité et aux soins médicaux adéquats.
Au plan sécuritaire, les participants demandent aux autorités de protéger leurs populations des attaques et autres discriminations dont ils sont victimes quotidiennement.
A suivre…
Boubacar HAIDARA
Il va falloir que les communautés s’organisent et se prennent en charge elles mêmes. Les autorités ont tout bradé dans le pays et les populations continuent à être victimes de ces sociétés, qui ne veulent que multiplier à l infini leurs bénéfices .
Les maliens ont la mauvaise chance d être dirigés par des irresponsables qui ne se soucient pas de l intérêt des populations
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