Les PTF exigent des poursuites contre les détournements du denier public

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Plus de 700 milliards de pertes pour le trésor public courant la dernière décennie. Si la révélation faite par le Bureau du Vérificateur n’a pas l’air d’alarmer les hautes autorités, elle est accueillie avec indignation par les partenaires techniques et financiers. En effet, après la publication du dernier rapport du BVG, ils ont aussitôt donné de la voix en profitant de la revue budgétaire avec la partie malienne pour le mettre au goût du jour. Il nous revient de source proche des débats, que les représentants de la Banque mondiale et du FMI n’ont pu se retenir d’exprimer l’étonnement que leur inspire l’inaction des autorités devant une dilapidation d’aussi grande envergure. Ils exigent, par conséquent, que les responsabilités soient enfin situées et que des têtes tombent au besoin. De même source, il nous revient que les PTF réclament, outre l’exemplarité des sanctions, que celles-ci fassent l’objet de large diffusion en vue de décourager le sentiment d’impunité qui favorise la corruption.

Les impôts en phase avec ses objectifs pour plus 100%

Toutes proportions gardées, les impôts détiennent cette année la palme de la performance parmi les services d’assiette. De sources bien introduites, en effet, les prouesses de la fiscalité intérieure par-delà le réveil spectaculaire des Domaines – sont en bonne voie pour dépasser toutes les ententes. En attendant confirmation de cette tendance positive, le niveau de recouvrement des recettes, a mis parcours budgétaire, excède largement les prévisions et caps mensuels fixés à la Direction générale des Impôts. En clair, les objectifs sont atteints à plus de 100%, en dépit des prélèvements par anticipation auxquels les responsables de cette structure ont été contraints en vertu des impératifs budgétaires de l’année électorale passée. Seulement voilà : il n’en demeure pas moins qu’un surpassement supplémentaire est nécessaire car l’exploit n’aura pas été suffisant pour combler un certain gap qui compromet les objectifs de croissance préconisés dans la loi de Finances. Au demeurant, les partenaires techniques et financiers exigent de reconsidérer les indicateurs flatteurs sur lesquels table le Mali.

Quand IBK banalise le pouvoir

Qui l’eut cru ? Jadis réputé comme incarnation d’autorité, le président IBK en est aujourd’hui le plus grand ravaleur. Les dures épreuves de la plus haute responsabilité de la République devraient sans doute être passées pas là pour que l’ancien Premier ministre de Konaré se réduise à chialer aux pieds d’une notoriété religieuse pour implorer ses bonnes grâces et éviter son courroux. Il s’agit du Chérif de Nioro, dont il a si mal porté les bouderies. Et il ne lui a pas suffi de descendre au niveau des pâquerettes pour décrocher l’audience qui lui a été longtemps refusée par le leader spirituel. Le chef de l’Etat s’y est en outre illustré par une banalisation sans précédent des dignités dont il est investi en vertu de la légitimité populaire. Obnubilé et comblé par la seule idée de pouvoir fumer le calumet avec le redoutable Chérif, le candidat d’EPM a dû ignorer les égards dus aux proportions écrasantes de suffrages obtenus à la présidentielle contre la volonté de son illustre hôte. «Vous avez tout le pouvoir sur moi» sont entre autres les propos révérencieux que lui attribués le chef Hemmaliste en restituant à ses disciples le contenu du bref entretien qu’il a accordé à la plus haute autorité du pays. Et dire que tout cela n’a pas suffi pour éteindre l’incendie.

La Rédaction

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