Rien ne va plus dans les entrepôts maliens des ports de transit du Ghana, du Togo, de la Mauritanie, du Sénégal et de la Guinée, entre autres. Et pour cause. L’arrêté N°2014-3244/Metd-SG du 13 novembre, portant nomination des Directeurs desdits entrepôts, pris par le Ministre Mamadou Hachim Koumaré est jugé illégal et surtout discriminatoire par les fonctionnaires maliens qui y travaillent. Un arrêté illégal menacé de recours en annulation devant les tribunaux administratifs et c’est la section administrative de la Cour suprême qui a l’honneur de valider ou non cet arrêté. Les directeurs des entrepôts du Ghana et du Togo en veulent au ministre pour la simple raison que moins d’une année après leur nomination, ces derniers viennent d’être virés comme des malpropres. Comme quoi le ministre veut faire la part belle à ses connaissances pour remplacer ses derniers, juste une manière de se faire les poches avec ses associés affectés dans ses entrepôts pour la circonstance.
COMMISSION PARLEMENTAIRE SUR KIDAL
Moussa Mara était à la barre
La Commission parlementaire mise sur pied pour faire la lumière sur les événements de Kidal travaille d’arrache-pied. Après l’ex-ministre Soumeylou Boubèye Maiga, le Premier ministre Moussa Mara a été entendu avant-hier mardi 9 décembre. Ainsi donc à la date d’aujourd’hui, l’on peut dire que la boucle vient d’être bouclée avec lui car avant, c’était le chef d’Etat-major général qui avait été reçu par les enquêteurs. Il s’agissait pour les députés d’entendre la version du Premier ministre Moussa Mara que certains accusent d’être l’auteur de cette crise que vit le pays en ce moment, car c’est après son voyage du 17 mai que les rebelles touaregs ont fait main basse sur la ville de Kidal, en chassant les forces de défense et de sécurité qui y étaient ainsi que le gouverneur Adama Kamissoko.
RANÇON POUR LA LIBERATION DES TERRORISTES
Plus de 140 millions de dollars versé depuis 2008
Une intransigeance que l’administration américaine défend en arguant que le versement de rançons permettrait le financement des groupes terroristes : 125 millions de dollars auraient été ainsi récoltés par des groupes liés à Al-Qaïda depuis 2008, révélait ainsi le grand quotidien américain en juillet dernier. La France, toujours d’après le New York Times, aurait participé à hauteur de 58,1 millions de dollars à ce business sur la même période. Auxquels s’ajouteraient 13 millions de dollars, versés pour la libération des quatre journalistes français détenus en Syrie et réapparus en avril dernier. Le journaliste Antoine Glaser était pour sa part convaincu que la France avait dû se résoudre au même procédé pour libérer les otages kidnappés au Niger par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), en octobre 2013. Mais la France dément, car François Hollande, en avril dernier au micro d’Europe 1 disait ceci: « L’Etat ne paie pas de rançon ». En tout cas qui dit vrai !
LIBERATION DES TERRORISTES PRESUMES
«La raison d’Etat» invoquée par les autorités maliennes
Mohamed Aly Ag Wadoussène, le dangereux jihadiste qui s’était évadé de la maison centrale d’arrêt de Bamako en abattant un surveillant de prison a effectivement servi de monnaie d’échange dans la libération du dernier otage français Serge Lazarevic. Cette information nous a été confirmée par une source très crédible. Selon la même source, le Président Ibrahim Boubacar Kéita aurait agi pour « raison d’Etat ». En effet avec le retour en force des dangereux terroristes, des jihadistes et des narcotrafiquants au nord du Mali depuis la fin de l’opération Serval, les français ont décidé de lancer une grande offensive au nord du Mali afin de neutraliser tout ce beau monde. Comment le faire donc avec ce citoyen français entre les mains d’Aqmi ? Les tractations qui ont lieu, depuis des mois, tendaient à trouver la bonne formule. Et l’une des conditions posées portaient sur l’élargissement de plusieurs terroristes appartenant à la Katyba Al Ansar. Du côté malien, le dernier choix s’est porté sur Wadoussène et Heida Ag Chérif, tous poursuivis pour avoir joué un rôle actif dans l’enlèvement et l’exécution le 2 novembre 2013 à Kidal des journalistes français Claude Verlon et Ghislaine Dupont. Le Mali aurait accepté cette proposition en échange d’un soutien effectif et sans équivoque de la France dans la résolution de la crise du nord. La France aurait acceptée ladite proposition en faisant savoir au Mnla, Hcua et Maa qu’il ne sera jamais question de la partition du Mali à Alger. De renoncer donc, à leur projet de fédéralisme et de l’Azawad. En outre, la France encourage certains groupes armés à prendre leur distance avec ces groupes radicalistes. D’où la vague de désertion au profit de l’Armée malienne enregistrée ces temps-ci. Certains seraient même présents actuellement à Bamako en pleine négociation avec les services de sécurité du Mali. La force Barkane aurait décidé aussi de renforcer ses positions à Kidal afin de lancer dans les jours à venir une grande offensive contre les terroristes qui écument le nord de notre pays. Une opération d’envergure deux fois plus puissante que l’opération Serval. Et cerise sur le gâteau, le retour des partenaires techniques et financiers qui ont accordé à notre pays des milliards de FCFA. En clair, le deal reste l’unité et la cohésion du Mali contre la libération des terroristes.
LIBERATION DE L’OTAGE FRANÇAIS SERGE LAZAREVIC
Le président IBK exprime sa joie
«Le Président de la République et le Gouvernement du Mali se réjouissent de la libération de l’otage français Serge Lazarevic, ce jour mardi 09 décembre 2014, dans le secteur de Kidal. Son enlèvement dans la ville de Hombori le 24 novembre 2011, en compagnie de Philippe Verdon malheureusement mort, restait comme une tache à notre sens de l’hospitalité. Sa libération nous est un immense soulagement. L’amitié pour son pays, la France, et notre honneur nous commandaient de prendre toute notre part dans sa libération. Nous réaffirmons à sa famille, à l’ensemble du peuple français et au Président François Hollande, toute notre sympathie. Nous restons préoccupés par le sort de l’otage néerlandais toujours privé de liberté, et assurons au peuple et au Gouvernement des Pays-Bas notre détermination à contribuer à sa libération».