Selon un bilan encore provisoire, deux soldats burkinabé de la mission de l’ONU au Mali ont été tués samedi à Ber, non loin de Tombouctou, au cours d’un attentat à la voiture piégée attribué à Aqmi. En moins, d’une semaine, c’est la troisième fois que les jihadistes font parler d’eux dans le Nord du Mali.
L’attaque du camp de Ber près de Tombouctou, est la troisième opération des jihadistes en moins d’une semaine contre les forces de la mission de l’ONU au nord du Mali. Déjà, en milieu de semaine, un véhicule de la Minusma avait sauté sur une mine dans le Nord-est. Trois de ses occupants, tous des casques bleus, ont été blessés.
Vendredi, un autre véhicule de la mission onusienne, a également sauté sur une mine, blessant un soldat. Chassés des principales villes du Nord du Mali, essentiellement par les forces françaises, début 2013, les jihadistes se réorganisent de plus en plus sur le terrain et se rapprochent dangereusement des principales villes du Nord.
La menace du Gatia
Joint par nos confrères de RFI, Fahad Ah Al-Mahmoud, secrétaire général du Groupe d’autodéfense touareg Imrad et alliés (Gatia), indique que le groupe est “déjà en armes”, mais qu’il ne compte pas utiliser ses hommes contre l’Etat malien. Si le Gatia a pris les armes, précise Fahad Ag Almahmoud, c’est “pour que les autres frères qui sont en armes ne nous dictent pas ce que l’on doit faire et ce que l’on ne doit pas faire”.
“L’un des éléments déclencheurs [de la constitution du Gatia, Ndlr] a été le retrait des forces armées et de sécurité de la zone au nord de Gao. Nous sommes devenus des laissés pour compte”, expose le porte-parole de ce nouveau groupe armé. Pour lui, “on ne peut pas être impliqués en tant que communauté tout court. Il fallait nécessairement avoir un groupe armé, comme tous les autres, afin de participer au processus de paix”.
En attendant la réaction du gouvernement
Fahad Ag Almahmoud, qui ne cache pas que son mouvement se veut proche du général malien touareg El Hadj Ag Gamou, expose également le credo du Gatia : “Nous sommes Maliens. Nous ne demandons pas une division du Mali. Nous ne demandons pas plus que le développement pour le Nord. On est prêts à faire la paix avec tous nos autres frères qui ne partagent pas la même vision que nous, pourvu qu’ils nous respectent et respectent notre point de vue”.
Seront-ils considérés comme des interlocuteurs à part entière lors des prochains pourparlers ? Le ministre malien de la Réconciliation n’était pas joignable, ce vendredi. Aucune position officielle ne semble arrêtée pour le moment à Bamako.
Médecins du monde va quitter Kidal
L’ONG Médecins du monde est sur le point de quitter Kidal. Cette ville du Nord du Mali, fief du MNLA et toujours contrôlée par des groupes armés, est devenue trop dangereuse. MDM a donc décidé de s’en désengager progressivement.
Une série d’incidents sécuritaires, survenus ces derniers mois, est à l’origine de la décision de Médecins du monde. Le 26 février dernier, une voiture de MDM a sauté sur une mine. Une équipe de l’ONG a également été menacée de mort par des hommes armés non identifiés. Les logements du personnel ont aussi été visés par des tirs.
Rassemblés par YC