Les potins du mois de carême

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Ramadan: le mois des  accouchements ? rn

Le mois de carême est-il celui des accouchements ? Dans les centres de référence où nous nous sommes rendus comme dans les centres de santé communautaires et les hôpitaux, les agents de santé nous ont fait savoir qu”il y avait plus d”accouchements pendant le mois de carême qu”à d”autres moments de l”année. "Chaque année, nous sommes débordés. L”année dernière, nous avons enregistré 123 accouchements et cette année nous en sommes à 109, pour le moment" nous a fait savoir un agent de santé du centre de santé communautaire de Banconi ASACOBA. "Et ce n”est pas tout, car la nuit de la fête est encore pire ! C”est pourquoi, cette année, nous avons décidé de prendre les dispositions nécessaires. Car nos autres collègues des autres centres ont fait le même constat que nous".

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La période du Yogoro

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Les enfants, pendant le mois de carême font du porte à porte pour respecter une tradition, le yogoro. Les yogoro sont des enfants qui s”habillent en bouffons, se maquillent avec de la cendre. Parmi eux, il en est toujours un qui est plus clown que les autres et qui fait des démonstrations, des pas de danse. Les enfants ont un chant spécifique pour accompagner le danseur. Comme les jeunes garçons, les filles aussi font yogoro, à la différence que c”est une bassine dotée d”une calebasse renversée qui est l”instrument de musique. Il y a des variantes régionales à cette tradition. 

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Aujourd”hui, les vrais yogoro se comptent sur le bout des doigts, car les habitudes se perdent. Normalement, ce genre d”activité commence 15 jours après le début du mois de Ramadan jusqu”à la fin du mois, mais, actuellement, à Bamako dés que le carême commence les enfants s”y mettent, en utilisant n”importe quelles chansons. Même les titres phares de nos artistes ne sont pas épargnés, pour faire le show, alors que le yogoro répond à des critères bien précis. En tout cas, le yogoro est purement traditionnel et n”a rien de religieux, selon les imams. 

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Tiken Jah Fakoly à jeun

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"Je ne suis pas un musulman parfait, mais je me débrouille". C”est la réponse que Tiken Jah a donnée aux journalistes qui lui demandaient s”il était à jeun lors de la conférence de presse qu”il a animée dans le cadre de la promotion de son album "L”Africain". Tiken n”a pas encore voulu faire de concert dédicace de cet album, "parce que je respecte le mois de carême. Il faut respecter les frères musulmans qui jeûnent". Le Rastaman, pour l”occasion, n”avait prévu ni boissons, ni aliments pour les journalistes. Après la conférence de presse, il est retourné chez lui se repose, car lui-même était à jeun. Actuellement, sa mère est à Bamako, selon des sources proches de l”artiste, car elle passe habituellement tout le mois de carême avec son fils.

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Pinochet démissionne :  certains en pleurent 

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Dés l”annonce de la démission du Premier ministre, une dame, qui est à la tête d”un grand département, s”est mise à sangloter, pendant tout le reste de la journée. Depuis le début du mois de carême, elle donnait chaque jour aux gardiens de son ministère de quoi faire la rupture mais, ce jour-là, elle est rentrée à la maison en catimini, car, au lieu de sa voiture de fonction, elle a préféré prendre un autre véhicule sans en aviser qui que ce soit. Le choc a été d”autant plus dur pour son entourage que ceux qui comptaient sur elle pour la fête du Ramadan se sont rendu compte que les choses se compliquaient. Comme eux, dans plusieurs départements, personne ne sait plus à quel saint se vouer pour "assurer" la fête. Un cadre du ministère des Finances nous a même déclaré que Pinochet avait rendu la fête de ramadan "amère".

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Les "buveuses" de bouillie

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Avant le mois de carême, nous avions fait une enquête sur les nombreux mariages célébrés à Bamako à ce moment de l”année. Chaque homme voulait avoir sa préparatrice de bouillie à la maison. Malheureusement, la plupart de ces nouvelles mariées passent plutôt le Ramadan à consommer des bouillies qu”elles ne savent même pas préparer. D”après certaines belles-mères, les jeunes femmes d”aujourd”hui ne savent pas faire la cuisine. Leurs maris, et leurs belles-familles, au lieu d”avoir des préparatrices ont plutôt des "buveuses" de bouillie.

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Le carême est déjà terminé

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A quelques jours de la fête du Ramadan, les Bamakois considèrent désormais que le carême est derrière eux. Les marchés sont déjà emplis de monde pour les achats d”habits de fête, les vendeurs de café et autres gargotiers commencent à revoir leurs clients régulièrement, les salons de coiffures sont pris d”assaut par les femmes et les lieux de prières publiques se vident petit à petit de leurs fidèles.

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Les Bamakois qui, il faut le dire, sont de véritables fêtards, n”ont plus autre chose en tête que la fête. C”est une période de casse-tête pour les parents, qui se retrouvent obligés d”assumer les dépenses scolaires et celles de la fête dans le même mois. Dur, dur d”être chef de famille par les temps qui courent

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Les accompagnatrices

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S”il y a un phénomène qui est la mode dans les marchés de Bamako, ce sont ces jeunes filles qui accompagnent leurs camarades. Très souvent, elles vont par groupes de cinq à six, mais on remarque que c”est une seule d”entre elles qui fait des achats. Les accompagnatrices sont celles qui fatiguent le plus les commerçants, plus que l”intéressée elle-même. C”est pourquoi dans les marchés, les vendeurs préfèrent les clients solitaires.

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Des prix abordables? 

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Cette année, à Bamako, s”il y a des habits, des chaussures, des parures et d”autres objets à gogo, ce sont les clients qui se font rares. Les gens qui vont dans les marchés reconnaissent que les prix sont à leur portée mais que c”est l”argent qui se fait rare. "Vraiment, c”est la pauvreté qui fait que nous ne pouvons pas payer, sinon les habits et les chaussures sont là à des prix raisonnables. A l”impossible nul n”est tenu. Ce sont les enfants qui ne comprennent pas, sans quoi, tout habit est habit" nous a fait savoir ce parent désemparé au marché de Kalaban Coura.

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Pour cette mère que nous rencontrée au marché de Lafiabougou, "tous les jours sont des jours de fête. Aujourd”hui, je n”ai plus d”argent, parce que, pour la rentrée scolaire, j”ai fait beaucoup de dépenses. Pour la fête, les enfants vont porter les mêmes habits que lors de la rentrée scolaire". De plus, il y a même des parents qui n”ont pas eu les moyens d”inscrire leurs enfants à l”école.

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           Rassemblés par Kassim Traoré

Bko Hebdo du 5 octobre 2007

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