Les hommes de Dieu nous apprennent que celui qui cache le bienfait est un voleur. Loin de nous aussi la volonté de faire du griotisme. Mais nous devons remercier le président de la République et la société Orange Mali, qui ont permis à une dizaine de journalistes d’aller à Ouagadougou pour la couverture du Fespaco 2011. ATT en est à son deuxième geste du genre, Orange le premier. Nous prions le Bon Dieu pour que cette assistance continue, pour le bonheur du 7ème art de notre pays. Nous ne pouvons pas oublier l’ambassadeur du Mali au Burkina Faso, le général Seydou Traoré, qui nous a bien traités pendant le séjour. Sans oublier aussi son épouse, Madame Traoré, pour son sens élevé de l’accueil et tout le personnel de la résidence de l’ambassadeur à qui nous disons un grand merci.
12 millions de FCFA pour "notre étrangère "
rnLa franco-Burkinabé et unique femme en course pour l’Etalon d’or du Yennenga, Sarah Bouyain, n’est pas sortie les mains vides. Son film " Notre étrangère ", a eu les prix de l’Institut national des langues et des civilisations orientales (INALCO) doté d’une camera numérique HD d’une valeur de 3 millions FCFA, le prix Oumarou Ganda de 2 millions FCFA et le prix de l’Union Européenne d’une valeur de 8 millions FCFA. Ce qui fait, au total, 12 millions de FCFA. C’est vrai que l’Etalon d’or était lourd pour " Notre étrangère ", mais elle a enlevé le prix spécial le plus lourd, c’est-à-dire 8 millions FCFA offerts par l’Union Européenne. Pour une première participation, on peut dire que Sarah Bouyain a fait honneur aux femmes du 7ème art du continent, qui d’ailleurs viennent de mettre en place une Union pour les femmes cinéastes.
”Etalon par terre jamais !”
rnLors de la cérémonie de clôture du Fespaco, les confrères échangeaient sur les probables vainqueurs de l’Etalon d’or du Yennenga. Un confrère Algérien nous a fait savoir que le Mali ne peut pas avoir l’Etalon d’or parce que la délégation malienne est venue par la route. Ainsi s’est-il écrié : " L’Etalon par terre, jamais ! " pour dire qu’on ne transporte pas l’Etalon dans un car. Il faisant allusion au car qui a transporté la délégation malienne. Comme il savait que la quasi-totalité des Maliens sont venus par le car, il dit que " l’Etalon d’or, c’est toujours par avion, pas par terre ".
Les sourds-muets
rnLes gardes de Blaise sont insensibles. Ils n’écoutent personne. Lors de la cérémonie de clôture, après l’arrivée du président du Faso sur les lieux, ils ont fermé toutes les portes du stade du 4 Août. Personne ne pouvait entrer.
Jusqu’après la cérémonie, les portes étaient restées fermées, en attendant le départ du président. Même si vous êtes de le presse, ils ne vous laissent pas passer et d’ailleurs, une fois sur place, ils ne parlent avec personne. Lors de la cérémonie de clôture au stade, pendant la projection du film ”Pégase” au ciné Burkina, tous les retardateurs ont été obligés de rebrousser chemin parce qu’ils ont trouvé les portes closes. Quand Blaise arrive, plus personne n’entre ou ne sort. " Vous êtes des étrangers, sinon les autres le savent ", nous a dit un agent de la police.
Tout le monde paye, y compris les diplomates
rnTout comme les autres Burkinabé qui ne sont pas membres du Comité d’organisation, les ambassades n’ont pas eu de badges. Ils ont tous mis la main à la poche cette année pour voir les différents films projetés. Pas de cartes d’invitation pour les activités du Fespaco. Ils ont été obligés d’acheter les tickets d’entrée pour les différentes manifestatiions, que ça soit dans les cinémas longs métrages, courts métrages et les séries télévisées. Comme c’est un fait nouveau, certains d’entre eux n’ont pas hésité à poser la question à Michel Ouédraogo, le délégué général du Fespaco. Pour lui, c’est une erreur du Comité d’organisation. Cette réponse ne nous a pas convaincu, parce qu’ils voulaient demander aux journalistes de payer 25 000 FCFA pour voir les films en compétition. C’est tout simplement une stratégie pour rentabiliser le Fespaco.
rn Simon-ville
C’est la plus grande ville du pays avec une population de 1,48 million d’habitants. C’est le centre culturel, économique et administratif du pays. À l’origine, la ville s’appelait Kombemtinga, la " terre des guerriers ". Les versions expliquant ce changement d’appellation sont nombreuses et parfois opposées. Actuellement on l’appelle Ouagadougou. Le mot à l’origine est " Woogrtenga " et " Wogodogo " et signifie " là où on reçoit des honneurs, du respect ". Elle est en pleine extension avec des chantiers d’infrastructures routières, de parcs, de bâtiments, etc. C’est aussi une ville grande ville, avec ses nuits chaudes, poulets bicyclette et brousse. Depuis un certain temps, les jeunes branchés l’appellent Simon-ville, faisant allusion au maire de la ville, Simon Compaoré. Pour d’autres, c’est pour se moquer de lui en faisant allusion à sa longévité au fauteuil de maire de Ouagadougou.
Le faux départ
rnC’est une cérémonie, qui se fait tous les vendredis matin devant le palais du Moro Naba. En effet, tous les vendredis que le bon Dieu fait, le Moro Naba se prépare, prend armes et bagages et va à la conquête de la ville de son frère de lait, le roi de Ouahigouya.
rnLe Moro Naba se plie à ce rituel, accompagné de toute sa cour. Les griots et autres hommes de castes le supplient de ne pas y aller, de ne pas attaquer Ouahigouya car c’est son frère qui est là-bas. Cette cérémonie hebdomadaire est organisée avec le savoir-faire des griots, qui s’adressent au Moro Naba avec des mots aimables, doux, qui mettent en exergue sa bravoure. C’est ce qu’on appelle le faux départ du Moro Naba qui, aujourd’hui, est une autorité à part, avec son gouvernement, son palais et des ministres. Il a 38 femmes que les gens ne voient pas car elles ne sortent jamais.
L’UEMOA présente
rnL’Union économique et monétaire ouest africaine, UEMOA, est présente au Fespaco. En plus de son soutien à la culture dans les différents pays, à travers le cinéma, la danse, le théâtre, la musique, elle finance, à chaque Fespaco, trois prix spéciaux dénommés Prix de l’intégration UEMOA, pour le long métrage doté de la valeur de 5 millions FCFA, enlevé cette année par le film Da Monzon du Mali, le Prix court métrage vidéo d’une valeur de 4 millions FCFA revenu cette année à un Nigérian et le Prix du court métrage, attribué à un Sénégalais, avec une valeur de 3 millions FCFA. Signalons aussi que l’UEMOA a délié le cordon de la bourse pour la réalisation de la série " les concessions ", le prochain film d’Abdoulaye Ascofaré. Et bientôt elle mettra en place un fonds pour le financement du cinéma.
rnRassemblées par Kassim TRAORE
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