Les dessous du remaniement : « Mettre la main sur le magot de la finance publique et la fonction publique » dixit l’honorable Konimba Sidibé

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Malgré la volonté de rupture avec certaines pratiques clairement affichées par le peuple malien, le gouvernement de transition continue de narguer. Incapables de mener à bien les deux missions confiées à la transition, Dioncounda Traoré et son premier ministre semble jetés leur dévolu sur les deniers publiques, à travers un remaniement stratégique. La révélation a été faite par l’honorable Konimba Sidibé, lors d’une conférence de presse tenue le vendredi à la maison de la presse.

 

Tout comme la communauté internationale à travers le FMI, l’opinion nationale s’est sentie trahie par les vraies motivations du dernier remaniement ministériel opéré en catimini par le président de la République par Intérim, Dioncounda Traoré et  son premier Ministre Diango Cissoko. Sentant la fin de la transition inéluctable, le duo Dioncounda et Diango a décidé de ne pas sortir les mains vides. Pour cela, ils peuvent compter sur les membres du FDR qui estiment n’avoir pas assez brouté pendant les 20 ans de notre démocratie. De commun accord avec ceux-ci, il fallait trouver un alibi. C’était sans compter sur la vigilance du FMI et de certains observateurs avertis comme l’honorable Konimba Sidibé.

Toute comme le FMI, le président du MODEC et non moins candidat à l’élection présidentielle du 28 juillet, a tenu à fustiger les dessous d’un remaniement déguisé dont l’objectif n’est autre que le pillage des caisses de l’Etat.

Aussi bien dans le fond que dans la forme, l’honorable condamne le remaniement opéré par les autorités de la transition. Dans ce sens, il estime qu’il n’est pas du ressort du président par Intérim et du premier ministre de procéder à un remaniement au sein d’un gouvernement d’union nationale sans consulter la classe politique et la société civile. En outre, il a estimé qu’aucune situation ne justifiait un remaniement à quelques jours de la fin de la transition d’autant plus qu’il n’a aucun rapport avec les deux missions essentielles de la transition, à savoir : la gestion de la crise sécuritaire et l’organisation des élections présidentielles et législatives.

 

LES VRAIES MOTIVATIONS DE CE REMANIEMENT

 

En droite ligne des craintes du FMI contenus dans un document confidentiel, Konimba Sidibé estime que ce remaniement n’a pour objectif que de mettre la main sur le magot des fiances publiques, mais aussi de couvrir les malversations au sein de la fonction publique.

Selon lui, en enlevant Tiénan Coulibaly du ministère des finances en raison de son opposition farouche à certaines pratiques de gestion des ressources publiques, Dioncounda Traoré et Diango affichent leur volonté de le pousser à la démission.

Pour lui, la nomination à sa place un ministre du parti du président de la république (ADEMA) qui sera certainement plus accommodant que Tiénan Coulibaly, est la preuve de la volonté des autorités de la transition de s’accaparer les ressources de l’Etat avant la fin de leur mission.

 

Tout comme le Ministère des finances, ce remaniement avait pour objectif de balayer Mamadou Namory Traoré de la fonction publique. Devenu allergique à certaines pratiques qui étaient la règle sous ATT à travers Abdoul Wahab Berthé, un ministre URD, il était devenu dérangeant, surtout avec la radiation des 263 fonctionnaires. Pour se moquer du peuple malien, Dioncounda et Diango ne pouvaient pas mieux choisir. En effet, pour remplacer Mamadou Namory qui tentait de balayer derrière un Ministre URD, ils ont choisi Me Demba Traoré, un autre Ministre URD. Où est la volonté de changement ?

 

LA COURSE AUX MARCHES JUTEUX

 

Comme si le chamboulement ministériel ne suffisait pas, Dioncounda Traoré et Diango Cissoko ont décidé d’orienter leur appétit vorace vers les marchés anticipés. Il s’agit entre autres : de l’Achat d’une soixantaine de véhicules pour la présidence de la république et le bureau du Premier ministre : 2,2 milliards de francs CFA (3,4 millions d’euros) à la société CFAO ; la Réhabilitation du palais présidentiel : 4,4 milliards de francs CFA (6,7 millions d’euros) avec la société chinoise CHECHEC ; la Vente du patrimoine immobilier de l’Etat libéré par le déménagement des ministères à la cité administrative ; le Projet du Réseau national de sécurité qui sera exécuté par l’entreprise chinoise ZTE à 26 milliards de FCFA (39 millions d’euros) et l’Achat de 600 camions fabriqués en chine à hauteur de 40 milliards de francs CFA (80 millions de dollars US).

Concernant aussi bien la réhabilitation du palais et sa dotation en véhicule tout comme la primature, Konimba Sidibé estime qu’il revient au nouveau président élu de s’occuper de son logement et de son parc auto. Il déplore l’empressement avec lequel les autorités de la transition veulent travailler à la place du nouveau président. Pour lui, ces remarques sont aussi valables pour la tentative de bradage du patrimoine immobilier laissé libre par le déménagement des ministères, du projet d’achat de 600 camions et du réseau national de sécurité. L’honorable Konimba Sidibé estime qu’il n’y a aucune urgence qui explique le comportement des autorités de la transition.

 

LES DESSOUS DE L’ATTRIBUTION DE LA 3ème LICENCE

 

Pour le président du MODEC, le fait que la fille du président et le fils du premier Ministre aient été aperçus avec celui qui s’est vu attribué le marché de la 3ème licence de téléphonie, est de nature à faire planer le doute sur la sincérité des deux plus hauts responsables du pays.

 

Un deal entre l’Adema et l’URD

 

En dépit de la volonté de changement du peuple malien, certaines formations politiques continuent avec leurs vieilles pratiques. Parmi celles-ci, nous avons l’Adema et l’URD. Tout comme sous l’ère ATT, leur volonté de s’accaparer les ressources du pays ne fait l’objet d’aucun doute. Pour les observateurs, le récent remaniement en est une parfaite illustration. Sans être dans le secret des djinns, selon des sources concordantes, il serait le fruit d’un deal entre l’Adema et l’URD. A moi les finances, à toi la fonction publique, tel semble être le contenu de ce pacte diabolique qui ne tient pas compte de la souffrance du peuple.

 

Anta H

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6 COMMENTAIRES

  1. Honorable Konimba ,
    Vous avez bien vu.
    Pourquoi Dioncounda et son Diango continuent -ils de procéder à des nominations à 17 jours de la fin de la transition.
    Tout président élu doit balayer tous ceux qui ont ténommés par DIONCOUNDA pendant ces trois derniers mois sinon ils ne seront là que pour vous mettre les bätons dans les roues afin de couvrir les actes crapuleux de gestion posés par leurs bienfaiteurs sortants.

  2. C’est vous qui avez demandé le retour de ces “civils” au pouvoir non?Sinon la transition n’avait pas besoin de changement de premier ministre!Les gens commme Django qui ont brouté sous GMT en tant que ministre de la justice n’avait plus leur place dans l’administration malienne!En plus il se précipite (avec Djonkiss)a attribuer de gros marchés contre des pots de vin avant la fin de la transition, comme s’il y avait urgence.Pauvre Mali! 😥

  3. une belle analyse(état des lieux) de la part d’Anta H de Waati. Les faits sont patents de toute façon à moins d’être aveugle ou de ne pas être de ce monde. Je dirai donc au peuple d’avoir pitié à soit même; de quelle manière? en procédant à un choix réfléchi qui n’est pas du tout motivé le profit à tirer de ce choix mais plutôt à garantir un meilleur avenir au pays en général mais aussi aux générations futures très menacées.

  4. Des réflexions très importantes. Pour plus de sérieux, la mise en place d’une commission parlementaire devrait permettre de clarifier toutes ces situations qui sont loin d’honorer le Mali et les Maliens.

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