Les dessous du PMTR

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La toute dernière-née des formations politiques maliennes est arrivée sur la scène avec un nom intrigant. Le PMTR se décortique comme Parti Malien du Travail et de la Refondation mais ses fondateurs ont sans doute plagié une appellation historique remontant au lendemain des indépendances. Il s’agit, en effet, d’une pâle copie du PMT (Parti Malien du Travail), une formation politique clandestine par laquelle sont passés beaucoup d’acteurs du Mouvement Démocratique malien. L’ancien parti de Feu Abderhamane Baba Touré est ainsi ramené au goût du jour avec une adaptation au contexte d’allégeances tous azimuts à la Refondation. Tout aussi intrigant, l’initiative de création d’un parti par un personnage que tous pressentaient dans le rôle d’animateur politique principal de la candidature latente de Seydou Coulibaly de Benkan à la présidentielle. L’ancien ministre Baba Moulaye Haïdara, il s’agit de lui, polarise en effet les interrogations en semant la confusion dans les esprits par sa préférence de l’autonomie politique. Recoupements faits, il nous revient que la démarche lui a été dictée par un malaise au sein de Benkan né d’une mésentente entre une tendance favorable à la mutation de l’association en formation et les opposants de cette option. Selon la même source, l’avènement du PMTR découle de la préférence de Seydou Coulibaly au schéma associatif qui consiste à rester le fédérateur potentiel de certaines forces politiques au lieu de s’afficher sur la scène politique comme un concurrent.

Et si le temps avait donné raison à Kader Maiga 

L’interrogation est pour le moins légitimée par les incertitudes qui continuent de peser sur le retour à l’ordre constitutionnel. En dépit des gages donnés à la communauté internationale et des initiatives organisationnelles en cours, rien ne présage d’un respect du calendrier. Le processus référendaire, dont le terme est attendu en mars prochain, traîne et se trouve, à moins de deux mois du rendez-vous, au stade de la finalisation de la loi constitutionnelle à soumettre aux suffrages. Il va sans dire des conditions requises pour la tenue du scrutin manifestement compromise par l’insécurité et l’absence criante et notoire de l’administration et de tout le dispositif électoral. Aucune assurance ne s’annonce également, même en cas de renoncement au référendum, pour la tenue de l’élection présidentielle ainsi que des autres joutes dans les délais prévus et tout indique que le processus reste emmêlé dans un écheveau indénouable. En définitive, l’échéance du retour à l’ordre constitutionnel approche à grande enjambée sans se dessiner avec la une netteté qui contrarie les inquiétudes grandissantes que suscite la question. Autant de facteurs qui justifient un rebondissement de la durée de la tradition pour laquelle un certain Kader Maìga du M5-RFP prophétisait 5 voire 10 années de longévité en fonction du bon vouloir des dirigeants actuels. Force est d’admettre que le temps est en passe de lui donner raison, à en juger par l’essoufflement jusqu’à la résignation des plus grands adeptes d’un fétichisme du délai de la Transition.

La Rédaction

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