Lors de son passage devant les députés le 12 juillet dernier, le ministre Daba Diawara a manqué de tact en affirmant à l’intention des députés de la majorité présidentielle : « Le Président de la République a initié la réforme constitutionnelle en comptant sur la forte majorité qu’il a à l’Assemblée nationale ». Ce qui était pour plusieurs d’entre eux une manière de leur forcer la main. Ils ne sont pas passés par quatre chemins pour lui dire qu’ils prenaient ces propos pour des menaces.
* Projet de loi portant révision constitutionnelle : Les écoutes démarrent ce matin à l’Assemblée nationale
Après la journée d’information des députés sur le projet loi portant sur la révision constitutionnelle, au cours de laquelle, Daba Diawara a failli perdre son latin, tant certaines questions l’ont surpris, c’est au tour de la Commission loi d’entrer dans la danse. Elle démarre la longue série des écoutes de toutes les forces vives de la nation, en commençant par les Présidents des groupes parlementaires. Le lundi 18 juillet 2001, ce sera le tour des partis politiques. Ensuite suivront les différentes composantes de la société civile. Suivront une trentaine de personnalités retenues pour leur expérience. Il est prévu aussi d’écouter les anciens Premiers ministres du Mali et les membres du gouvernement en dernière lieu. Mais liste n’est pas exhaustive.
* Projet de loi portant révision constitutionnelle : Des indiscrétions laissent penser qu’il y aura plusieurs amendements
« Si le projet de constitution passe en l’état, il n’y a aucun doute, les députés auront décidé de faire du Président de la République du Mali un monarque despote. Le projet de constitution lui donne tellement de pouvoirs qu’on se croirait dans une monarchie ». Tel est l’avis de plusieurs députés à l’Assemblée nationale. Pour cette raison et pour d’autres, ils pensent que le Projet de loi portant révision constitutionnelle fera l’objet de plusieurs amendements.
Des députés pensent que l’exécutif risque de ne plus reconnaître son projet quand il sortira du moule des élus du peuple. Et du coup d’un projet de loi, on passera à une proposition de loi.