Les Brèves de ZENITH BALE

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PRESIDENTIELLES  2007 – Un candidat bagarreur déclare : ‘‘Pourquoi je n’aime pas ATT’’

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            De toute ma vie, j’ai aimé mon pays, le Mali. Ma patrie, je l’ai placée au dessus de tout. Et jusqu’à l’arrivée de ATT, tout se passait pour le meilleur du monde en ce qui me concerne. Je me suis alors permis de conquérir le pouvoir, mais c’est cet homme, candidat indépendant, qui m’a barré la route de Koulouba. Je ne suis pas le seul dans le cas. Mais mon ambition a toujours été de soumettre ce pays à ma volonté, de dominer, de jouir, de blesser, d’invectiver, de braver grands et petits.

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            Quand donc les sirènes de ATT ont annoncé sa candidature, je veux dire les associations de soutien, nous entendîmes, mes partisans et moi, le tonnerre mugir dans le lointain, depuis Sikasso notamment. Pis, tels les fleuves s’étendent à mesure qu’ils s’éloignent de leur source, ATT a largement ouvert le chantier digne des grands bâtisseurs. Plus on avance, plus les ennemis jurés disent « Djon ko Allah », ils rendent grâce à Dieu. Le peuple dans sa majorité écrasante demanderait même un troisième mandat pour ATT.

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            Mais moi je ne suis pas du peuple mais de la Cour royale. Et à la Cour, ceux qui sont sur leurs pieds ne relèvent guère ceux qui sont tombés. Après m’avoir terrassé, ATT ne me relèvera point. Et moi je ne l’aimerai jamais, lui qui tient ma place, au trône de ce pays mien. Je ne me repens d’aucune faute, et je ne sens aucune crainte. Je mènerai le combat jusqu’au bout, les points fermés, fut-il contre un Amiral. Car rien ne plait, rien n’agrée de la part de quelqu’un qu’on n’aime pas.

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            Avec ATT, tout se passe comme si on me poignarde dans le dos. C’est pourquoi, j’avais vite fait de saluer le charmant livre du Sphinx, ATT-cratie, qui malheureusement a fait plus de bien que de mal à ATT. Je souhaite même que ses auteurs renoncent à leur projet de publication d’un second volet.

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            Attendons de voir.

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Un candidat frileux cogite : ‘‘ATT n’est pas mon adversaire’’

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            C’est vrai que je suis candidat autoproclamé, mais par la force des choses. Ces choses qui désobligent. De la part de quelqu’un que vous avez accepté et applaudi quand il poignardait son ami dans le dos, qu’est-ce qui vous étonne ?

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            Toute chose a un prix. Il fallait comprendre que j’ai plus de mérite que les fantassins qui sont moins stratèges, moins teigneux, moins brillants que moi en politique. Militant de la première heure, je suis même « responsable de la première place ». Tout doit donc commencer par moi et finir sous ma conduite. Car je connais tout, je peux tout.

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            En tout cas à mon parti, j’ai tout donné, mieux et plus que tous mes camarades aujourd’hui en haut lieu et dans la bonne grâce. Et je veux tout donner à mon pays. Alors je ne laisserai mon parti à la solde de quelque parachutiste que ce soit, même si c’est à la première heure qu’il aurait parachuté dans nos rangs.

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            Après tout, la démocratie, contrairement à la dictature, recommande la candidature multiple et le renforcement des partis politiques. Nous avons explosé nos partis et chaque haut responsable, en ce qui concerne mon grand parti, a trouvé un point de chute. Je ne serais pas l’exception à la règle, mais l’exemple à suivre. Il me faut la Présidence de la République, ou la Primature, ou l’hémicycle.

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            J’irai donc contre ATT au premier tour, mais avec lui au second en lui demandant ma récompense. Car il aura compris que je ne suis pas son ennemi, mais insatisfait de ma condition. Mon tour doit venir non ? Après ATT, je ne vois pas avec qui je pourrais composer ; mes relations sont conflictuelles avec les autres. Hier je faisais peur à tous, aujourd’hui je crains mon avenir politique.

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            C’est vraiment dommage, mais c’est ainsi.

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Un candidat pour l’honneur prétend : ‘‘Les jaloux doivent se taire’’

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            En son temps, j’ai dirigé la jeunesse éclairée de ce pays, les étudiants. Sans faillir. J’ai mené mon combat jusqu’au delà de nos frontières, à Dakar, en Haïti, j’en passe. Bien connu sur le terrain de l’humanitaire et auprès de la diaspora, j’ai combattu l’aridité, travaillé pour la paix et l’entente. Mais je vois qu’on a vite fait d’écourter mes engagements et d’enterrer mes exploits.

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            Cependant, la France étant ce qu’elle est pour les gouvernements africains, je ne puis tolérer qu’on jette la moindre tache d’huile sur mes succès auprès de cette métropole. D’ailleurs, tout se passe comme si l’on oubliait mon statut flatteur de beau fils national.

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            Il est temps que les jaloux se taisent. Car je suis candidat, pas n’importe lequel. Cette fois je gravirai les marches d’au moins un an. Sur les trois qui m’ont battu en 2002, le second a jeté l’éponge. Il me faut saisir l’opportunité d’enrichir mon cursus politique. Et d’une pierre je ferais deux coups. Car la campagne est l’occasion rêvée pour redorer mon blason sur toutes les questions qui m’ont jusqu’ici causé des préjudices.

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            Mon parti ne manque ni d’avocat, ni de communicateur, ni d’historien à la hauteur de cette tâche à laquelle je tiens comme à la prunelle de mes yeux. Pour l’honneur.

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            A bon entendeur salut ! Et qui vira verra que je me battrais comme un beau diable, avec l’appui tant inestimable de mes camarades, et plus jamais personne ne me traitera avec mépris.

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Un candidat sur la défensive :  ‘‘Tous finiront par voir la réalité en face’

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            J’ai appris le métier des armes, j’ai vu nombre de tueurs et de cadavres. J’ai parcouru le monde, j’ai semé l’espoir un peu partout. J’ai compris que la guerre ne mène nulle part. Seule la paix est source de bonheur, de développement, de progrès. Voilà mon combat, le seul qui vaille pour moi, le combat pour la paix.

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            Je voudrais donc remercier vous tous, pour le consensus  que nous avons réussi ensemble. Mais ce que je ne comprends pas, c’est que certains n’aiment ce pays que pour s’en servir. Après tout ce qu’ils ont eu, après tout ce qu’ils ont fait de mal surtout, ils veulent une couronne d’Empereur. Je leur dis ceci : « C’est en obéissant qu’on peut se rendre digne de commander ».

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            C’est un grand défi que j’ai quand même relever durant les dix ans de mandat de mon prédécesseur. J’avais pourtant commandé ce pays, mais j’ai eu l’humilité de me contenter de la direction d’une Fondation, – tout le monde peut en créer – pour servir mon pays.

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            Mais ceux qui sont en face, qui se disent candidats, ne pensent qu’à leur propre personne à travers des querelles de personnes. Moi je vois plutôt le Mali et je suis au service du peuple et non de quelque individu que ce soit. Ils peuvent  se targuer de leur passé, de leur gloire, de leur célébrité, de leur popularité voire leur populisme. Mais de tout temps on a vu la réputation la plus brillante échouer contre les mœurs du héros, et ses laurier flétris par ses faiblesses.        

rnMamadou DABO

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