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Le fait n’est pas passé inaperçu pour les observateurs. Dans la formation du gouvernement, le président de la République a semble-t-il fait le choix de ceux qui lui sont très proches au sein des partis politique et de la société civile. En tout cas pour ce qui est de l’URD, cela saute aux yeux. Il a gardé Oumar Ibrahim Touré dans le gouvernement et en le propulsant numéro trois du gouvernement ; il a pris Me Abdoul Wahab Berthé. Ces deux personnalités de l’URD ont en commun d’avoir travaillé au sein du parti pour contrarier Soumaïla Cissé. Dans le cas de Me Wahab Berthé, on peut même rappeler qu’en mars 2002 où ATT lançait sa campagne à Sikasso, c’étaient les militants du PMDR qui avaient pris d’assaut les gradins. Et afin de bien faire comprendre qu’il n’oublie pas ceux qui l’ont aidé, il nomme Alfouseyni Sow comme Chef de cabinet du Premier ministre. A la place de « Soumi champion », il y a de quoi se faire des soucis.
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…Et choisit ses proches dans tous les partis politiques
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Mais comme nous l’écrivons plus haut, ce n’est pas seulement qu’au sein de l’URD que le président de la République « a fait son marché ». Quand on voit l’Adéma, tous ceux qui figurent dans le gouvernement se sont battus pour ATT. Iba N’Diaye qui est son ami et camarade de promotion et dont il aurait personnellement exigé le CV ; Sékou Diakité qui l’avait rejoint par dépit en 2002 suite à la convention de l’Adéma et qui a mouillé le maillot pour que l’Adéma ne puisse jamais parler de candidature interne tant que ATT était partant pour se succéder à lui-même ; Tiémogo Sangaré et même Aghatam Ag Alhassane qui a en plus l’avantage de servir de gage à la préservation des grands équilibres sociaux. Au niveau du Cnid, c’est le même schéma qui a consisté à garder N’Diaye Bah dont la nuisance contre les intérêts de Me Tall se passe de tout comentaire et à prendre Mme Maïga Sina Damba tout en laissant « fuiter » que c’est pour le compte de la CAFO.
Au niveau de l’US-RDA, il avait personnellement fait la promesse au Dr. Macalou qui s’était montré très pertinent dans ses analyses mais qui a dû baisser pavillon pour ne pas trop contrarier le président de la République. Pour le MPR, ATT a préféré se débarrasser de Choguel Maïga pour nommer Mme Diallo Madeleine Ba dont le mari fut ministre du temps de Moussa Traoré. Son homonyme de l’UMP a payé de sa personne lors de la campagne présidentielle. Quand on ajoute ceux-ci aux membres du gouvernement relevant directement de son quota personnel de 50%. Il est loisible de constater que presque tout le gouvernement est constitué de ses hommes. Quoi de plus normal après tout au regard de l’atmosphère qui règne ?
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Présidence de la République : un mois sans secrétaire général de la présidence
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Après la longue attente concernant la mise en place du gouvernement, une autre attente est à l’ordre du jour : celle concernant la nomination du secrétaire général à la présidence de la République. Une attente d’autant plus compréhensible que le poste est vacant depuis que l’ancien titulaire, Modibo Sidibé, a été nommé Premier ministre le 27 septembre dernier. Et cela fait un mois que la présidence de la République « fonctionne » sans un secrétaire général. Selon nos informations, celui qui est l’adjoint avait tenté d’occuper le poste en voulant se rendre incontournable comme titulaire au poste, mais il lui aurait été rapidement rappelé de s’occuper de son poste. Pour de nombreuses sources, la difficulté à nommer un secrétaire général de la présidence résulterait du fait que le président ATT aurait fait la promesse à plusieurs cadres. Des noms circulent aussi bien dans son proche entourage que dans le champ politique.
C’est ainsi qu’on entend parler de Seydou Cissouma, son conseiller à la communication ; de l’ancien ministre de la Justice Me Abdoulaye Garba Tapo, de l’actuel directeur de cabinet de la Primature Diango Sissoko etc. et la liste n’est pas exhaustive. C’est ce moment que choisit notre président de la République pour s’en aller en France pour 10 jours. Entre temps, il faut bien craindre que la maison ne soit tenue. Surtout qu’il faut rappeler que le secrétaire général est un maillon incontournable dans le fonctionnement institutionnel du pays notamment dans les rapports entre la Présidence et le Gouvernement.
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On se rappelle qu’après son élection en 2002, l’une des premières décisions prises par le président de la République fut de procéder à la nomination d’un secrétaire général en la personne de Modibo Sidibé.
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4×4 pour préfets : presque tous sur cale
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Les Maliens se rappellent certainement de ces 4×4 de fabrication indienne qui avaient été pompeusement offerts aux préfets par une belle après-midi de janvier 2006 dans les jardins de Koulouba par le président ATT en personne. Pour de nombreux observateurs, c’était une sorte de prime pour le rôle que devaient jouer les préfets lors des élections générales qui s’annonçaient. Les Maliens ont pu voir le zèle que le personnel du commandement, qui avait en plus bénéficié de primes spéciales, a déployé pour que les intérêts du généreux donateur et de ses amis soient bien préservés. Le hic est qu’il semble que presque tous les préfets ont fait le deuil de leur 4×4. En effet, selon des informations concordantes, ils seraient sur cale pour divers problèmes mécaniques. Et tout porte à croire qu’ils resteraient sur cale au moins jusqu’aux prochaines élections.
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Abolition de la peine de mort : ATT « invente » un nouveau problème
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Faisant suite au discours du 22 septembre du président de la République, le conseil des ministres de la semaine dernière a adopté un projet de loi portant sur l’abolition de la peine de mort. En attendant que les députés ne soient saisis du projet de loi, le débat se passe dans la rue. Les partisans de l’abolition notamment les défenseurs des droits de l’homme sont aux anges et rappellent que c’est l’aboutissement de leur combat entamé de longue date. Quant aux anti-abolitionnistes qui se recrutent principalement dans les milieux religieux, ils affûtent leurs arguments et ne manquent plus aucune occasion pour dire tout le mal qu’ils pensent du projet présidentiel.
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Pour le commun des Maliens, leur président est en train « d’inventer » un nouveau problème. Surtout que selon eux les priorités des Maliens se situent ailleurs. On serait tenté de leur donner raison quand on sait que la peine de mort n’est plus appliquée dans notre pays depuis des décennies. Et visiblement cette situation ne dérangeait personne. Avec le projet de loi, la peine de mort pourrait faire beaucoup de vagues.
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Espoirs contrariés : après le remaniement, les déçus reprennent le service
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Tous ceux qui avaient espéré, sur la base de promesses fermes, faire partie du gouvernement, digèrent tant bien que mal leur déception. C’est ainsi que c’est avec la tête des mauvais jours que certains reprennent leur service. C’est le cas du directeur général d’une grande institution spécialisée dans les affaires sociales qui, après avoir pris congé de ses administrateurs, a regagné son bureau. C’est également le cas du PDG d’une société des télécommunications de la place qui commence à surnager pour reprendre son service en main. Comme quoi les lendemains de remaniement sont très durs.
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Le directeur de Malitel relevé : La bonification ratée comme alibi ?
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Les clients de Malitel se rappellent des difficultés qu’ils ont éprouvées à bénéficier du bonus promis par l’opérateur à la veille de la fête de ramadan. Cela avait valu à Malitel d’être proprement insulté (sur les antennes de certaines radios notamment) par des clients qui avaient tout à fait raison de penser avoir été grugés. Les communiqués de Malitel s’excusant et promettant (encore) de remettre ses clients dans leurs droits n’y firent rien. A la date d’aujourd’hui encore, certains clients continuent à se plaindre. Il semble qu’aux yeux de la direction générale de la Sotelma le fait n’est pas passé inaperçu et on a décidé de sévir. C’est ainsi que depuis le vendredi dernier, le directeur de Malitel a été relevé de ses fonctions.
Mais selon certaines sources, cette décision aux allures de sanction était mûrie depuis fort longtemps et que le PDG de la Sotelma n’attendait qu’un alibi. Surtout que selon nos informations, sa volonté de se débarrasser du directeur de Malitel n’avait pas reçu l’assentiment de son ministre. Il aurait donc profité de la petite période de flottement entre le départ de Gaoussou Drabo et la non-installation de Mme Diarra Mariam Flantié Diallo pour vider le directeur de Malitel. Celle-ci aussi, selon nos informations, ne serait pas d’accord avec ce procédé qui consiste à la mettre presque devant un fait accompli. Affaire donc à suivre. Certains estiment que le PDG de la Sotelma que dont les noms figuraient parmi les ministrables a trouvé là un bon moyen de se défouler et de passer ses nerfs sur le directeur de Malitel.
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Formation du gouvernement : ATT et l’archevêché
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Les nombreux mécontents et déçus de la formation du gouvernement pourrait presque s’estimer heureux quand ils apprendront qu’au nombre des « victimes » du président de la République se trouverait l’Archevêché. Selon nos sources, dans sa volonté de satisfaire le plus grand nombre, le président ATT aurait entrepris les dignitaires de l’Eglise chrétienne pour qu’ils lui fournissent le nom d’un de leurs coreligionnaires pouvant faire office de ministre au nom de la communauté. Les dignitaires lui auraient répondu que cela ne les intéressait pas et qu’ils n’avaient pas de nom à lui fournir. Et que dans tous les cas leurs bénédictions accompagneraient tous ceux qu’il prendra dès lors qu’ils seront au service du Mali. Contrarié mais pas découragé, le président aurait pris contact avec un célèbre avocat de la place correspondant à l’idée qu’il se faisait de satisfaire la communauté chrétienne et lui aurait demandé son CV. La suite est connue. Il pourra toujours dire que l’homme propose, Dieu dispose.
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25 octobre 2007
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