L’Adéma et les législatives : la contribution de Alpha
Au sortir du premier tour des élections législatives, l’Adéma a prouvé qu’elle avait encore de beaux restes et qu’il ne lui restait plus qu’à confirmer les bons scores enregistrés pour se retrouver majoritaire à l’Assemblée nationale avec toutes les bonnes perspectives que cela engendre. Il semble que les beaux restes de l’Adéma intéresse beaucoup de personnes dont l’ancien président de la République Alpha Oumar Konaré. Parfaitement au courant de ce qui se joue, Alpha ne serait pas mécontent de voir « son » parti remporter la mise. C’est pour cela qu’il aurait décidé d’envoyer sa contribution pour le second tour. Si les sources divergent sur le montant, elles confirment toutes que Alpha a bel et bien fait un geste en direction de ses camarades. Certaines sources parlent de 50 millions ; d’autres parlent de 100 millions. Ce qui a apporté un baume au cœur de ses camarades dont certains l’accusent toujours d’avoir cassé le parti pour permettre l’élection de ATT en 2002. En tout cas, cela prouve que Alpha n’est pas trop loin surtout que certains lui prêtent l’intention de venir s’occuper de l’Adéma une fois qu’il aurait pris ses distances définitivement avec la Commission de l’Union africaine qu’il préside depuis quatre ans. L’ancien président de la République a toujours déclaré qu’il ne sera jamais un ancien militant et qu’il abandonnerait l’UA afin de rebondir plus haut.
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Vérificateur général (1) : Sidi Sosso Diarra est armé
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Le Vérificateur général prend son rôle très au sérieux. En témoigne les nombreuses déclarations où il parle de son indépendance de toutes les institutions et de sa liberté d’aller et de venir dans tous les lieux où la mauvaise gestion serait susceptible de crécher. Mais ce n’est pas son rôle seulement qu’il prend au sérieux. Il y a également sa sécurité personnelle. Conscient qu’un homme comme lui qui éclaire les zones d’ombre de la gouvernance dans notre pays ne peut pas avoir que des amis, il a pris des dispositions pour se protéger. C’est ainsi que deux officiers de police officient à ses côtés comme garde du corps. Mais visiblement cela ne suffisait pas pour rassurer notre bonhomme qui porterait en permanence un gilet par balle. Lui-même dispose de pistolet qu’il porte fréquemment. Et selon nos informations, il prendrait des cours de tirs au champ de tir de la police. C’est Django des temps modernes. Mais le fait de disposer d’une arme à feu ne s emble pas être du goût de tout le monde. Et la remarque lui a semble-t-il été faite par les services de sécurité de la Présidence qui ont découvert qu’il portait son arme au cours d’une audience avec ATT. On peut toujours se demander ce qu’il a à faire d’une arme personnelle dès lors qu’il dispose de garde de corps professionnels et surtout qu’adviendrait-il dans une situation de danger : va-t-il dégainer en premier ou laisser les policiers faire leur travail ?
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Vérificateur général (2) : Auto-flagellation ou excès de zèle
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Dans les milieux diplomatiques on s’interroge sérieusement sur la démarche et les motivations du Vérificateur général. « Pourquoi nous envoie-t-il le rapport de son bureau ? » se demandent quelques ambassadeurs. Pour eux, le Vérificateur n’a pas à leur envoyer son rapport de vérification dans la mesure où c’est une affaire interne et que tous les pays disposent de structures de contrôle sans en exposer les conclusions à la face du monde. Imagine-t-on la France ou les Etats-Unis envoyer leurs rapports de contrôle à l’Ambassade du Mali à Paris ou à Washington ?
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Vérificateur général (3) : Rencontre avec la Banque mondiale
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Dans sa communication tous azimuts autour de son dernier rapport, le Vérificateur général rencontre demain vendredi la communauté des bailleurs de fonds conduite par la Banque mondiale. La rencontre devrait se tenir normalement au Centre international des conférences de Bamako. Sans doute qu’il y aura des choses à dire et que les bailleurs de fonds auront une fois de plus l’occasion de s’immiscer dans les affaires internes de notre pays.
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Il semble que par le passé, il y ait des rencontres plus ou moins informelles entre le Bureau du Vérificateur et les bailleurs de fonds. Mais demain, ce serait du sérieux parce qu’il y a un support qui n’est pas du tout à l’avantage du pays. Il ne faudrait pas être surpris si les bailleurs serrent le cordon de la bourse devant la mauvaise gestion dont le rapport du Vérificateur n’est hélas que la partie visible de l’iceberg.
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Retraite reculée : le bienheureux gouverneur de Gao
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Le gouverneur de Gao, le colonel Amadou Baba Touré, est un homme heureux. A quelque six mois de sa retraite qui devait intervenir au mois de décembre prochain, il se voit accorder un sursis d’une année supplémentaire. En effet, faute de le nommer Général , qui lui aurait permis de voir l’échéance repousser de quatre ans, le Président ATT a accordé un an de plus à son ami du même nom. Mais connaissant le gouverneur de Gao, cette décision risque d’être un bien maigre lot de consolation. En effet, son désir de se voir nommer ministre de la Sécurité a été publiquement contrarié par le Chef de l’Etat lors de l’inauguration du Pont de Gao qui déclarait que « les populations de Gao tiennent tellement à leur gouverneur qu’il serait difficile de l’enlever de la région ». Ensuite, lors de la vague de nomination des généraux, le colonel Amadou Baba Touré n’a pas vu son nom parmi les heureux promus. Mais il peut toujours se consoler car il a encore une année pour poursuivre ses exactions sur les populations de Gao et surtout préparer sa retraite.
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Elections législatives : IBK descend sur le terrain
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Le premier tour des élections législatives a produit des résultats pour le moins mitigés en faveur du RPM de IBK. Conscients du danger, le président du RPM a décidé de mouiller le maillot en descendant sur le terrain. C’est ainsi qu’il a entrepris une grande tournée à l’intérieur qui devra le conduire successivement à Ségou, Koutiala, San et Kita. Le RPM, après son mea culpa et une analyse lucide de ses points faibles veut vendre chère sa peau en menant cette fois-ci une véritable campagne. Pourvu qu’il ne soit pas trop tard.
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Verdict de la Cour constitutionnelle : Gao dans le noir
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S’il y a une circonscription qui a occupé le devant de l’actualité après le premier tour des élections législatives, c’est bien celle de Gao. Les conditions calamiteuses et les fraudes massives qui ont émaillé le scrutin ont fait la Une des médias. A Gao où certains ont juré de ne pas se laisser voler et de ne pas reconnaître des élus pour lesquels ils n’ont pas voté, la tension était vive avant le verdict de la Cour constitutionnelle. En tout cas suffisamment pour inquiéter les autorités régionales qui n’ont trouvé rien de mieux à faire que de couper le courant au moment de la proclamation des résultats. Ainsi, Gao est probablement la seule ville au Mali à avoir raté les juges constitutionnels. Ce n’est que le lendemain que les populations ont reçu confirmation de la rumeur qui courait depuis le samedi après midi dans la cité : la victoire de la liste Adéma avec le score exact donné par le ministre de l’Administration territiriale..
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DEF à deux vitesses à Gao : le DAE convoqué à Gao
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Le Directeur de l’Académie de Gao est convoqué depuis la semaine dernière par le ministère de l’Education nationale. Le département de Mamadou Lamine Traoré s’est rendu compte d’un certain dysfonctionnement dans les examens. Ainsi, il a été prouvé que dans certains villages environnants de Gao, l’examen du DEF était organisé en une seule journée. Devant ce « miracle », les autorités scolaires ont tenu à avoir le cœur net. C’est ainsi qu’elles ont découvert que dans ces villages là, les épreuves de math et d’anglais n’étaient pas organisées. C’est certainement pour cela qu’il a été convoqué.
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On se rappelle que le même, lors des examens de Cap avait fait perdre une journée aux surveillants professionnels qui exigeaient d’être payés comme cela est dit par les textes. Il avait préféré « recruter » des secrétaires dont ce n’était pas la fonction que d’exécuter les textes. Il avait fallu l’intervention du Gouvernorat et la pression des élèves pour qu’il cède.
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Gouverneurs, préfets, sous préfets : de redoutables : « outils » électoraux
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Tout comme le matériel électoral (urnes, isoloirs, encre, etc.) qui avait été rangés après le premier tour des élections législatives, les gouverneurs, les préfets et les sous préfets vont être sortie lors du second tour qui se déroulera le dimanche prochain. Et les candidats sont priés d’y faire très attention en y prenant garde parce que ce sont de redoutables « outils » électoraux dans notre pays. Ils nous ont apporté la preuve de leur efficacité lors de la présidentielle et ils ne l’ont pas démentie lors du premier tour des élections législatives. Ils peuvent intimider les citoyens qui vont voter. Quand cela ne marche pas (les Maliens ne laissent plus marcher sur leurs pieds), ils multiplient les bureaux de vote ou s’emparent des urnes pour disparaître dans la nature et de réapparaître quelques heures plus-tard avec des urnes bien bourrées au profit du candidat de leur choix.
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Logements sociaux : la moralisation s’impose
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De plus en plus, des voix s’élèvent pour se demander si les logements sociaux sont vraiment pour ceux qui sont dans le besoin. En effet, lors de la cérémonie de remise des clés, il n’est pas rare d’apercevoir des personnes qui sont très loin du besoin. Ces personnes là disposent de tout : logement de fonction et de nombreuses maison, qu’elles louent à travers la ville. Lors de la dernière inauguration des logements sociaux construits par la SEMA, on a pu voir la directrice d’un centre pénitencier, qui ne manque de rien, recevoir sa clé sourire aux lèvres.
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La semaine dernière, notre confrère du journal « Les Echos » faisait cas de cet élève qui n’a pas encore perdu ses dents de lait qui a été l’heureux bénéficiaires d’un logement, ou de ce bienheureux qui a bénéficié en tant que salarié et en tant que non salarié. Il semble que l’heure est venue de moraliser la distribution des logements sociaux construits avec la cotisation de l’ensemble des travailleurs. On a parlé des quotas attribués selon l’appartenance au Mouvement citoyen ou selon la proximité avec les vrais décideurs. Il faut arrêter les frais parce que visiblement c’est devenu une autre source de spolier les plus pauvres. Il se dit que sur la dernière liste, figureraient même des morts.
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Recrutement dans l’Armée : frustration à Gao
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La tension est à son comble dans les milieux des jeunes de Gao. Motif : impossibilité pour eux de se faire recruter dans l’Armée. Il y a quelques temps, il avait été décidé d’accorder à chaque région des quotas pour le recrutement dans l’Armée. Mais à Gao, on s’était rendu compte que le quota alloué à cette région avait été utilisé sans qu’aucun jeune de Gao n’y figure. De Bamako, certains chefs envoyaient le nom de leurs enfants et de leurs proches pour le recrutement au nom de Gao. Cela avait créé un grand émoi. Les autorités militaires en avaient été informées, les ministres chargés de ce secteur avaient été également touchés et une correspondance avait été adressée au Chef de l’Etat. Celui-ci devant l’injustice avait décidé d’accorder un quota supplémentaire à Gao.
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Mais le problème n’est toujours pas résolu parce qu’il semble qu’un jeune opérateur économique résidant à Bamako ait opéré une sorte d’OPA sur ce quota. Il disposerait d’une liste de personnes à recruter et tous ceux qui n’y figurent pas se sont entendus dire qu’il n’y avait plus de place pour eux. D’où la frustration au sein des jeunes. Ils sont remontés à bloc contre les autorités locales. Ils dénoncent par ailleurs l’opérateur économique qui est le seul aujourd’hui, à partir de Bamako, à pouvoir insérer des jeunes proches de lui dans différents services : douane, impôts, administration, etc. Le tout semble-t-il sans concours préalable.
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“Victimisation” : le filon de IBK
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IBK tient son filon et il ne le lâchera pour rien au monde tant qu’il peut servir. Il s’agit de sa bonne vieille tactique de victimisation. Sûr de lui et de sa victoire au premier tour des élections législatives, le président du RPM se retrouve contre toutes attentes au second tour à ferrailler avec un jeune loup aux dents longues. Du coup la machine s’est remise à tourner : on veut la peau de IBK, on veut la tête de IBK, « tout sauf IBK », des officines avec de gros moyens financiers et logistiques sont derrière les jeunes pour lui barrer le chemin, etc. Et ça marche. L’Adéma a été le premier parti à appeler à sauver IBK face à des indépendants qui n’ont aucun respect pour les partis politiques.
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Ensuite, c’est à l’URD d’appeler ses troupes à la rescousse de IBK. Enfin, c’est presque l’ensemble des partis de la communes IV qui affirment leur soutien et leur volonté de faire voter leurs militants en faveur de IBK. Et le tour est joué. On oublie les divergences, on jette à la rivière les vieilles rancunes parce que l’heure est grave, la démocratie en danger parce que l’Assemblée nationale ne pourrait pas se permettre de se passer des services d’un élu comme IBK. Les jeunes qui déclaraient que leur volonté était de le battre au premier tour pourraient bien regretter d’avoir raté leur coup. Parce qu’IBK et son parti sont requinqués à bloc et ils ressemblent à des lions blessés.
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C’est sur la base de cette tactique (payante du reste) que IBK a pu bâtir le RPM. En 2002, après son élection au premier tour, cela l’a aidé à se hisser au perchoir. C’est vrai qu’un écorché vif comme IBK mérite d’être soutenu. Il est tellement bien soutenu pour le second tour, qu’il ne se charge plus personnellement de battre campagne en commune IV. C’est ce qui s’appelle de l’art.
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