Salif Kéïta court-il vers sa perte ?
Le célèbre musicien malien, Salif Kéïta a annoncé officiellement le samedi 3 mars, au siège du PCR qu’il est désormais militant de cette formation politique et qu’il briguera les suffrages des Maliens, lors des prochaines législatives, prévues en juin prochain.
Son argument principal est de défendre les artistes à l’Assemblée nationale. Cette décision de l’artiste a surpris plus d’un. A tel point que certains continuent de se demander si Salif Kéïta ne court-il pas vers sa perte.
En tout cas, la politique a broyé même des professionnels de la politique a fortiori des amateurs de la trempe de Salif Kéïta. Avant qu’il ne soit trop tard, ce dernier considéré comme un patrimoine national voire international (son nom est inscrit dans le dictionnaire Larousse) doit se ressaisir pour ne pas tomber dans un jeu politicien. Il y va de son avenir et de sa réputation.
Soulignons que le PCR dans lequel il a décidé de militer n’a pas une très grande audience sur l’échiquier politique national et parviendra difficilement à le faire élire. Le nom de Salif Kéïta seulement ne suffit pas pour être député.
Bittar affiche de façon ostentatoire son soutien à ATT
Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, Jeamille Bittar est connu depuis fort longtemps comme étant l’ami de la première dame, Mme Touré Lobbo Traoré et du coup un grand supporter d’ATT. Il manifestait auparavant discrètement son soutien au pouvoir et lui apportait son appui matériel et financier. Aujourd’hui, il le fait de façon obstentatoire. Mais de là à vouloir embarquer tout le secteur privé dans son sillage, il y a un pas que Bittar a franchi allègrement.
En effet, il s’apprête à tenir un meeting demain, mercredi 7 mars pour dire «ATT, merci ! le secteur privé t’accompagne». Les spots publicitaires à la télévision et les affiches à travers la ville en font foi.
Au Sénégal, le secteur privé a présenté un document aux différents candidats à la présidentielle et s’est donné le temps de les écouter sur ses propositions. Mais au Mali où le débat est biaisé, rien de tout cela. Avec des promesses de marchés juteux et d’espèces sonnantes et trébuchantes, on n’a pas besoin d’entendre les uns et les autres.
Le choix est vite fait. Après avoir conditionné certains griots, des chefs de quartier et des religieux, c’est le tour du secteur privé de jouer au griotisme et à la flagornerie. Ainsi marche, hélas, le Mali d’aujourd’hui.
Rassemblés par Chahana TAKIOU“