Les blessés et les avions

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Le mercredi 28 mai 2014, les militaires blessés lors de l’affrontement meurtrier de Kidal,  au nombre de 39, sont arrivés à Bamako. Ils ont été transportés par des avions de la Minusma. Pour cet accueil, il y avait deux membres du gouvernement : Hamadoun Konaté de l’Action sociale et de la Solidarité et Mohamed Aly Bathily de la Justice. Ils ont tous deux réaffirmé le soutien de l’Etat aux blessés et remercié les alliés de la Minusma et de Serval. Cette arrivée se passait dans un décor à l’aérogare de la base 100 de Sénou qui choquait plus d’un, car non loin de là où débarquaient les blessés, il y avait les deux avions présidentiels arrêtés, celui acheté par ATT et l’autre par IBK : l’argent du peuple malien qui ne peut pas servir à transporter les militaires blessés. Quand nous avons vu les deux avions, la seule chose qui nous venait en tête, c’était de savoir pourquoi l’un d’entre eux n’est pas parti chercher nos militaires blessés à Gao. Ou bien ils ne servent qu’à embellir l’aérogare de Sénou et à transporter IBK et Mara ? Ce Mara qui est à la base de tout ce qui vient d’arriver aux soldats maliens et aux administrateurs à Kidal !

Le tambour d’autrui

Soumeylou Boubèye Maïga, le désormais ancien ministre de la Défense, a profité du forum des femmes de son parti (ASMA) pour lancer des piques à Moussa Mara, l’actuel Premier ministre. Dans un bamanakan limpide, pour ne pas dire de Ségou, il a affirmé que son parti a décidé de soutenir IBK bien avant le début de la campagne présidentielle, parce qu’il peut rétablir l’honneur et la dignité des Maliens. «Nous ne sommes pas des arrivistes et notre conviction pour le Mali reste la même ; même si actuellement il y a beaucoup de choses qui se disent en ville». Le parti ASMA restera sur sa ligne de soutien au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Pour ce qui est de la récente crise à Kidal, Soumeylou Boubèye Maïga n’est pas pressé parce que, pour lui, la vérité va jaillir bientôt. «Quand tu voles le tambour d’autrui, le lieu où tu dois le jouer et la manière de le jouer vont te poser problème tôt au tard. Parce que c’est le tambour d’autrui, mais nous prions Dieu qu’il nous donne longue vie et santé. Le reste viendra», s’est exclamé l’ex-ministre de la Défense.

Manipulation

Depuis les affrontements meurtriers entre soldats maliens et terroristes à Kidal, on voit que des marches sont organisées dans toutes les localités du pays. Mais, avec les reportages que l’Ortm en fait, on se rend compte que c’est de la manipulation, car ces rassemblements ne mobilisent même pas les populations. C’est du moins ce qu’on constate à travers les images que nous avons vues dans les journaux télévisés de l’Ortm. Les marches comme celles de Kolokani, Bougouni et Yanfolila, n’ont pas mobilisé du monde. On voit que ce sont des activités mal préparées, sans l’aval des populations. La plupart des marches que nous avons vues, ont été initiées par des députés qui sont très loin de leurs populations. Manipulation, parce que les marcheurs sont bien accueillis par les responsables de l’Etat, qui eux aussi s’adonnent à des déclarations fallacieuses à la télévision nationale.

 

 

Le Drapeau maltraité

Les différentes marches que nous avons vues, que ce soit à Bamako ou dans les localités du pays, nous démontrent que les Maliens ne connaissent pas les dispositions des couleurs nationales. En effet, si ce n’est pas le drapeau guinéen qu’on montre, c’est la position verticale et même cela commence par la couleur rouge. Un véritable problème de citoyenneté ! Sur les images que nous avons vues, avouons-le, le drapeau malien est maltraité par les marcheurs, car certains se le couvrent sous le soleil et d’autres le mettent à même le sol pour s’y asseoir ou le déchirent au moment où ils s’approchent des autorités qui doivent les accueillir. Le drapeau malien : vert, jaune, rouge, on l’a vu dans tous les sens. Pour preuve, il faut faire un tour dans les établissements scolaires de Bamako pour voir s’il y a le drapeau du Mali et si dans les écoles, il se trouve en bon état. La citoyenneté commence par là aussi.

 

 

La réalité ignorée

IBK et Mara ne peuvent gouverner un pays en crise. En fait, il est trop facile d’accuser les autres, car le président, sans programme, est avec un Premier ministre populiste. Si c’est la France qui est leur problème, pourquoi ne pas la chasser du territoire malien ? C’est aussi simple que ça ! Car une seule lettre officielle peut chasser la France de notre pays et Modibo Keïta l’a déjà fait en 1961. IBK peut se payer un avion à 20 milliards Fcfa, des voitures de luxe, mais a-t-il essayé de bien doter l’armée malienne de moyens aériens lui permettant d’avoir le contrôle de l’espace aérien de Kidal et d’affaiblir considérablement les voyous armés, avant de les anéantir par une attaque offensive terrestre ? Visiblement, non. Par ailleurs, à Bamako, on voit que le vol se transforme en mode de gestion du pouvoir, car avec des passations de marchés, les gouvernants ne font que se remplir les poches, oubliant que nous sommes dans un pays en crise. Et comme Moussa Mara a su que le peuple malien est au courant de ses mensonges sur l’achat d’un avion présidentiel à 20 millions de nos francs, il a inventé une visite non préparée à Kidal pour mettre en danger la vie de nos administrateurs civils et de nos soldats mal préparés pour une offensive terrestre. Cela est une faute impardonnable, car il y a eu mort d’hommes inutilement. Et quand on commet une faute dans un pays sérieux comme le nôtre, on doit être sanctionné. Mais, avec des dirigeants comme  IBK et Mara, le pays ne peut pas bouger. De ce fait, nous serons la risée de tous nos voisins.

 

 

Négocier ou périr

Comment faire la paix au Mali ? C’est la question qui taraude actuellement les esprits. Notre pays avait trouvé un semblant de stabilité suite aux élections présidentielle et législatives. Mais les récents événements prouvent à suffisance que rien n’est fait et que le pays s’enfonce de plus en plus dans la crise. Que faire donc pour sortir de cette crise. La clef, c’est Kidal. Faut-il négocier ou faire la guerre ? Nous  croyons que nous sommes obligés de négocier, car la France et l’Onu à qui nous avons fait appel, ne jurent que par ça. Mais il faudra aussi préparer la guerre. Car, dit-on, qui veut la paix, prépare la guerre. Puisqu’aujourd’hui, on ne sait même pas sur quoi on va discuter avec les bandits armés de Kidal. Il appartient donc au Mali d’établir sa stratégie de sortie de crise en fonction de cela. Encore faut-il procéder à une analyse sérieuse de la situation. Arrêtons de parler, agissons ! Il faut en fait garder en mémoire que les individus et groupes qui négocient, jouent leur survie, et parfois une survie personnelle. Il ne faut pas oublier non plus que le Mali joue sa survie, car nous ne sommes  pas convaincus que l’on puisse résister à d’autres crises de la sorte dans un avenir proche. Négocier, c’est faire des concessions, mais pas n’importe lesquelles. Que Dieu sauvegarde le Mali !

 

 

L’ère du «Marasme»

Moussa Mara est loin de l’époque où il disait à Kati qu’il a brisé la carrière du vieil IBK et que c’est avec les Wahhabites que ce dernier peut  gagner la présidentielle, si les militaires ne le soutenaient pas un peu. Moussa Mara doit savoir aujourd’hui qu’il a dérapé. De toutes les façons, certains alliés du Mali ont compris maintenant qu’il instrumentalise des jeunes sur les réseaux sociaux et qu’il finance des gens pour qu’ils aillent insulter les amis du Mali. Tout comme les partenaires du Mali, IBK qui n’a même pas un an au pouvoir, ne doit pas fermer les yeux sur les actes de son Premier ministre qui ne fait que parler de lui à longueur de journée dans les différents médias pour se donner raison. Moussa Mara, rappelons-le, a joué un coup sur Kidal, mais il a perdu et ne veut pas assumer. Si on avait gagné la guerre de récupération de Kidal, allait-il parler de sanctions dans l’armée et mesures de redressement ? À  cette allure, il risque d’être le Premier ministre qui aura eu la durée de vie la plus éphémère dans notre pays. Et le président n’est pas fou pour se laisser embarquer dans une chute libre. Il doit par contre être réaliste, sachant que toute cette communication orchestrée par Mara n’est que diversion, car le problème demeure. De toutes les façons, le bilan politique de la visite de Moussa Mara à Kidal est négatif. Et voilà qu’en 8 mois, toute la crédibilité du président de la République est tombée, car il ne peut plus parler de guerre, de lutte contre la corruption. Tout cela, parce que l’amateurisme a atteint toutes les sphères de l’Etat. Mara, i yèrè kè tchès ye i ka koumatchama dabila, ton avenir politique est incertain, parce que la Communauté internationale ne veut plus te sentir. Et pour cause, tu as installé ton épopée de «Marasme» qui pourrit notre République. Alahkama, itè sabali !

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