Des éleveurs de volailles, vendeurs et autres revendeurs de poulets paient le plus lourd tribut à la tragédie énergétique qui frappe de plein fouet l’économie malienne dans son ensemble. Les énormes investissements consentis dans cette filière sont en passe de fondre comme neige au soleil surtout pour producteurs ayant misé sur le créneau des poulets de chair. L’irrégularité de la desserte électrique empêche beaucoup d’exploitants de la filière de conserver convenablement la volaille prête pour la vente. Les proportions de pertes induites à la décomposition de la marchandise sont de nos jours insupportables et affectent considérablement des éleveurs qui ne savent plus où donner de la tête. Afin de limiter les dégâts, beaucoup d’entre eux se retiennent d’abattre leurs volailles même lorsqu’elles atteignent le terme de leur croissance. Sauf que leur maintien en vie ne leur épargne guère non plus les pertes causées par le déficit électrique. En effet, ils sont contraints de continuer à dépenser d’énormes moyens dans l’aliment-volaille et s’en sortent pratiquement avec des pertes dans les mêmes proportions
Un autre front Polisario aux portes du Mali ?
Le voisin algérien sort les griffes contre le Mali, dans la foulée des bisbilles diplomatiques entre les deux pays. Selon plusieurs sources concordantes, ses troupes et un puissant arsenal de guerre sont massés aux frontières depuis quelques jours à des dessins encore inavouables. Selon les explications officielles, Alger prétend agir pour prévenir les implications d’une instabilité consécutive aux coups d’Etat dans les trois pays de l’AES ainsi que l’incapacité matérielle et humaine de leurs armées à maîtriser la porosité des frontières et les mouvements de djihadistes. Il est secret pour peu d’observateurs, toutefois, que le déploiement massif d’hommes et de matériels militaires fait suite aux récents échanges d’amabilités avec Bamako sur fond de remise en cause du parrainage algérien de l’Accord de paix signé avec les mouvements armés du Nord-Mali. En plus de se retirer dudit accord, les autorités maliennes de transition ont ouvertement accusé son parrain d’intentions malveillantes suite à l’hospitalité offerte à des personnalités jugées hostiles au régime en place. Il s’agit de l’imam Mahmoud Dicko mais aussi d’éléments de la CMA ayant trouvé refuge dans le pays voisin depuis leur éviction de Kidal par l’armée malienne. Ils partagent avec leur pays d’accueil un attachement à l’Accord d’Alger et semblent compter sur son soutien de pour l’imposer et obtenir un retournement de situation sur le terrain. En tout cas, la complicité entre Alger et les acteurs de l’ancienne rébellion n’a jamais été aussi évidente et annonce peut-être un nouveau front en gestation avec la bénédiction à peine voilé du puissant voisin comme au Polisario.
Quand l’Otan et la Russie divisent la CEDEAO
La guerre par procuration entre l’OTAN et la Russie embrase le monde et n’est pas étrangère à la tragédie actuelle de la CEDEAO. De sources concordantes, en effet, la rupture avec effet immédiat réclamée par les pays de l’AES s’explique par leur engagement vis-à-vis de Vladimir Poutine auquel la place de la France a été visiblement promise dans chacun des trois pays dirigés par des officiers anti-français. Le deal ne pouvait être effectif tant que les pays de la nouvelle alliance sahélienne étaient encore liés par des engagements sous-régionaux dans le cadre de la CEDEAO. Et pour cause : face aux défis du terrorisme rampant dans cet espace, l’organisation envisageait de recourir aux services de l’OTAN au moyen d’un accord de défense commun dont les contours paraissent déjà définis et ficelés. C’est donc en plein processus de négociation avec les forces occidentales que les trois pays ont abandonné le navire de la CEDEAO sans doute pour ne pas faire capoter leur deal avec la Russie. C’est dire qu’en cas de divorce définitif la guerre d’influence entre les puissances mondiales aura réussi ce que la guerre froide n’avait pas réussi : la fin de 40 ans d’existence conviviale entre les peuples ouest-africains.
Rassemblées par la Rédaction