Du 18 au 27 novembre dernier, Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni a séjourné en France dans le cadre d’une série de conférences-débats, dont l’un des thèmes portait sur les 60 ans du Rassemblement démocratique africain (Rda). Les organisateurs de cette rencontre ont été surpris de l’absence de l’ambassadeur du Mali en France, Boubacar Sidiki Touré pourtant réputé être un militant bon teint du parti de l’indépendance. Pour rappel, c’est à ce titre qu’il a été ministre des Domaines de l’Etat, des affaires foncières et de l’urbanisme dans les gouvernements successifs du Premier ministre Ahmed Mohamed Ag Hamani.
Le diplomate aurait refusé de faire le déplacement pour ne pas… gêner. Qui ? Allez savoir ! Mais ce qui est évident, c’est que Son Excellence – un peu trop calculateur peut-être ? – n’aura pas eu le courage de son collègue de Bruxelles, l’ambassadeur Ibrahim Bocar Ba, qui a tenu, lui, à y être présent.
20 ans de pillage économique !
Le 28 novembre dernier, a eu lieu le lancement, au Centre Djoliba de Bamako, des deux livres récemment écrits par Amadou Seydou Traoré. Il s’agit de ” Du Cmln à l’Udpm : 23 ans de mensonges” et ” La mort de Fily Dabo Sissoko et ses compagnons”.
L’une des interventions qui a retenu l’attention fut celle de Sada Samaké, inspecteur de la jeunesse à la retraite. Ce dernier a tenu à rectifier un passage du livre pour la bonne raison qu’il a été un témoin oculaire de ce dont il est question. Puisant dans sa phénoménale mémoire, il a raconté dans les moindres détails les discussions chaudes qu’il a eu avec Moussa Traoré, la veille du ”procès économique” de la ”bande des trois”.
Accompagné d’Alpha Oumar Konaré, alors ministre de la Jeunesse, des arts et de la culture, il était monté à Koulouba pour exprimer les inquiétudes de la jeunesse face à la décision du transfert de ce procès à Tombouctou. Pour Sada Samaké, Moussa Traoré est ”un homme fort, brutal qui entre facilement en colère.” Malgré l’opposition des jeunes contenue dans un mémorandum remis au général Filifing pour Moussa Traoré, le chef de l’Etat avait décidé de retenir Tombouctou. En guise de représailles, les scolaires avaient déclenché une grève de 48 heures.
Pour cet inspecteur de la jeunesse à la retraite, qui a servi sous les ordres d’une vingtaine de ministres de la jeunesse et des sports, la 3ème République n’a pas fait une rupture avec le régime militaire. Si le titre du livre d’Amadou est " 23 ans de mensonges ", le 8 juin 2012, dit-il, nous aurons 20 ans de pillage économique.
Sikasso : une marche de femmes réprimée !
Décidément, la biennale artistique et culturelle de Sikasso démarre dans une atmosphère lourde. Après la tentation de rébellion de la troupe régionale de Sikasso, c’est autour des femmes d’entrer dans la danse. En effet, le 14 décembre, un groupe de femmes qui tentait de marcher a été dispersé à coups de gaz lacrymogène par les forces de sécurité.
En décidant de battre le pavé, ces braves dames, des commerçantes pour la plupart, voulaient manifester leur colère contre une décision qui les a privées de leur aire de vente. Et demander aux autorités compétentes de leur octroyer un autre endroit. Mais, à quelques jours de l’ouverture des biennales, aucune manifestation même pacifique ne semble être tolérée dans la capitale de l’ex- royaume de Kénédougou.