«Ensemble Pour le Mali», l’alliance politico-électorale ayant assuré le second mandat d’IBK, est en plein dans les préparatifs de ses assises. Pour les besoins de la cause, réunions et entrevues se succèdent entre membres de son instance dirigeante ou du moins ce qu’il en reste. Inutile de mentionner, en effet, que l’événement intervient à un moment où l’unit et la cohésion du camp présidentiel est soumise à rude épreuve, avec la défection notamment de plusieurs entités constitutives. De ses flancs vient de naître l’ARP de Tiéman Hubert Coulibaly où figurent des mastodontes comme Hadi Niangadou du MPM ou encore l’ancien ministre Maouloud Ben Khatra, entre autres. La saignée s’est poursuivie avec le départ collectif annoncé de nombreux candidats signataires de l’Alliance pro-IBK au second tour de la présidentielle de 2018, mais elle pourrait ne pas s’arrêter là, à en juger par les manœuvres et pourparlers politiques en cours entre d’autres membres de l’EPM. Autre signe du drame qui guette l’alliance, les velléités de démarcation du côté de sa deuxième locomotive, l’Adema, que des caciques du RPM tentent de déjouer par un rapprochement avec l’URD. Et peut-être à juste raison car aux pressions de ses tendances les plus velléitaires, le directoire du PASJ réagit de plus en plus souvent par trop d’instance sur un besoin de clarification sur le mauvais fonctionnement de l’EPM. Reste à savoir si le RPM – qui dirige l’alliance présidentielle – saura s’accommoder d’assises de clarification sur sa gestion.
L’Adema et le Rpm entre rejet et mariage de raison
Abeilles et Tisserands n’ont jamais aussi flirté que depuis ces derniers temps. En marge des affinités au sein de l’alliance pro-présidentielle, les rencontres se multiplient, se succèdent et se ressemblent entre les deux locomotives rivales d’Ensemble Pour le Mali, lesquelles ne se retrouvent parfois que pour ne pas laisser le temps asseoir la distanciation. Leur dernière rencontre en date s’est ainsi déroulée, il y a une dizaine de jours, au siège du Rassemblement qui en était demandeur. Elle faisait suite aux fortes convoitises et offensives de charme en direction d’une Ruche tour à tour visitée par le Miria, l’Apr, l’Asma et plus récemment encore par les composantes de l’alliance ARP. Ces formations avait été déjà été précédées par une délégation du Rpm, mais les Tisserands s’en lassent visiblement moins que toute, et pour cause. Pas question de croiser les bras devant les offensives et appels du pied d’un autre redoutable des «allié» sur la scène politique, en l’occurrence l’ASMA-CFP, qui a multiplié ces derniers les déclarations sur un processus de rapprochement très poussé avec son ancienne famille politique. Il n’en fallait pas plus pour que les Tisserands et Bocari Tréta redoublent d’ardeur à leur tour à la dimension des enjeux politiques de l’heure : constituer un solide rempart de protection des arrières du régime, préparer le dialogue politique et les réformes dans la symbiose nécessaire aux intérêts communs, fédérer les efforts dans la perspective de la conquête des légitimités aux futures élections. Le tout sur fond de calculs sournois qui ont la vie aussi dure que leur méfiance réciproque.
La Rédaction