La leçon de Donald Trump aux autorités maliennes

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”Un pays qui n’as de frontières n’est pas un pays”. Cette assertion est de Donald Trump, le  nouveau président tout fraichement élu des Etats-Unis. Elle aurait dû être d’inspiration malienne et venir du président malien, notre président, tant elle colle à la réalité de notre pays. En effet, depuis la crise de 2012, on ne sait plus où commence et où prend fin le territoire le Mali. Un début de clarification avait pourtant pointé à l’horizon avec l’Accord de Ouaga qui reconnait l’intangibilité de nos frontières héritées du colon, mais le capital a été aussitôt dilapidé par la visite impopulaire de Moussa Mara à Kidal. Depuis on ne sait plus dans quel pays on se trouve, quoique les autorités tentent chaque  fois de nous faire rêver en voulant prouver qu’aujourd’hui est mieux qu’hier et que demain serait mieux qu’aujourd’hui. Le bateau Mali navigue ainsi comme dans une eau normal et clame avec les mêmes clivages politiques qui contribuent à exacerber la crise. Et le président nous faire croire que les lignes infranchissables qu’il a tracées ne l’ont pas été à l’issue des pourparlers d’Alger.

La bourde des gouverneurs

Pour qui se prennent les gouverneurs des régions du Mali nouveau ? Dans la foulée des élections communales, en effet,  Ils se sont arrogé le droit d’annuler des scrutins un peu partout à travers le pays, excipant de l’impossibilité de les tenir dans un climat d’insécurité. En clair, à quelques encablures de la date du 20 novembre, les électeurs de certaines communes ont été surpris de l’annulation pure et simple d’un processus électoral qu’ils attendaient de pied ferme par des mesures et pour des motifs de raisons qui n’en sont pas dans tous les cas. La question fait jaser plusieurs observateurs. Outre la nuance que le collège électoral a été convoqué par décret pris en question des ministres, certaines têtes brûlées sont persuadées que les gouverneurs ont en réalité violé la loi de pleine conscience en renonçant à la tenue du scrutin là où les résultats allaient tourner au profit des adversaires du parti présidentiel. C’est le cas d’une majorité de communes du nord où la question sécuritaire ne se posait pas avec l’acuité qui mérite une annulation.

À quand le sixième gouvernement ?

Dans les salons feutrés de la capitale, on en parle de plus en plus en mettant le doigt au feu que les jours du Gouvernement Modibo Keïta sont comptés. Les supputations ont même pris de l’ampleur avec le rappel du Premier ministre d’un certain séjour à l’extérieur. Pour beaucoup, en clair, il s’agit de signaux annonciateurs d’un remaniement ministériel très imminent, chose d’ailleurs confirmée par d’autres sources crédibles. Il se justifie, de même source, par la nécessité impérieuse de respecter les engagements auxquels l’Etat a souscrit quant à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Lequel accord stipule l’ouverture des institutions de la République au maximum de représentants du nord. Parmi lesquelles institutions figure le gouvernement dans lequel les garants de l’Accord ne semble pas voir un nombre suffisant de représentants du septentrion, en l’occurrence les acteurs des mouvements armés. C’est tout le sens de la récente déclaration du ministre français de la Défense, lorsqu’il invitait les autorités maliennes à prendre des initiatives politiques pour accélérer l’application du processus d’Alger dans la direction d’une intégration du nord dans le reste pays.

Les Bamakois marchent sur des œufs et des feuilles

Les Maliens perdent foi dans leur capacité, à mesure que leur quotidien se durcit. On dirait même qu’ils ont perdu foi en Dieu tant leur tendance à la superstition est prononcée. On ne se promène par exemple plus dans les rues de la capitale malienne sans risquer de glisser sur les œufs que des passants brisent le long des goudrons. Difficile de les éviter, de même qu’il n’est pas facile de contourner les amas de pailles dans la circulation de Bamako, qui se promènent entre les pieds des usagers de la route. Ces immondices proviennent, comme on s’en doute, de citoyens désespérés qui respectent à la lettre les consignes de charlatans. Et on doit se demander de quoi sont encore capables des gens qui ne trouvent leur compte que dans les solutions métaphysiques. Visiblement le déguerpissement des commerçants est peut-être passé par-là avec le lot de sans-emplois fragilisés par la précarité occasionnée par  l’opération Ami Kane.

 

Babani Cissoko devient RPM

L’Enfant de Dabia est redevenu le maire de la commune qui lui doit tout dans le cercle de Keniéba. Il se raconte que même rares sont les maisons abritant les habitants de cette localité qui ne lui appartiennent. En tout cas, elles peuvent sur les doigts d’une main. Il n’est donc point étonnant que l’ancien député, laminé aux dernières législatives, devienne la coqueluche des électeurs à la dimension communale. Ce qui est surprenant, en revanche, c’est que l’ex richissime citoyen soit obligé s’enfiler la veste du nouveau parti majoritaire pour ce faire, après avoir fait la pluie et le beau avec le régime d’ATT et le parti PDES aujourd’hui à l’opposition. Mais il est tout aussi évident que l’ancien parlementaire indépendant est si éprouvé par sa longue disette financière qu’il peut sentir le besoin de remonter la pente en brûlant ses Dieux. Il faut rappeler que Babani Cissoko a connu une véritable traversée du désert voire un chemin qui l’a pratiquement réduit à un cas social. Avec la confiscation de ses biens par les huissiers.

La Rédaction

 

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1 commentaire

  1. Il y avait de l’insecurité et NON l’impossibilité d’organiser des elections communales.

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