Le très mystérieux drame de Tombouctou

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Pourquoi Tombouctou ? La question est sur toutes les lèvres avec l’explosion inquiétante des indicateurs du Covid-19 dans la ville sainte. En plus d’une démultiplication des cas de contamination jusqu’à la demi-centaine en une seule journée, la population assiste médusée aux proportions effroyables de décès dus à la maladie et s’interrogent naturellement sur les tenants de cette spécificité dramatique. Les explications, supputations ou accusations convergent le plus souvent sur le contact massif avec des résidents étrangers dont des éléments de la Force Barkhan, des contingents onusiens ainsi que des travailleurs de la Minusma parmi lesquels les premiers cas se sont signalés. Mais l’énigme tient au fait qu’en dépit de la diligence de mesures de confinement et d’une maîtrise apparente de sa propagation pour un départ, les infections ont connu un rebondissement assez spectaculaire pour étonner les observateurs et alimenter la polémique sur les origines et vecteurs de la nouvelle vague. Les contingents étrangers sont-ils réellement déconnectés des résidents locaux ou ont-ils pu disséminer des bombes virales à retardement ? En tout cas, les habitants conviennent d’une chose : l’activité économique de la ville ainsi que l’essentiel des revenus de ses habitants sont tributaires des échanges avec les étrangers. Ils ne s’expliquent pas, en revanche, que le mécanisme de contrôle de la pandémie dans leur ville n’obéisse pas aux mêmes approches qu’ailleurs. En clair, à la différence de la capitale, rapportent nos sources, aucun contact de personnes atteintes ou même morte du Covid n’est soumis à un contrôle, test ou confinement. Ils seraient laissés à eux-mêmes et le phénomène pourrait la cause de l’étonnante propagation qui fait de Tombouctou la ville la plus touchée après la capitale distante de dizaines de centaines de kilomètres. Qui plus est, le personnel sanitaire, confie-t-on, n’a chiche de fuir ses taches en laissant le soin aux parents de personnes décédées de s’occuper de leurs dépouilles.

Le service public au rabais

Les agents de l’administration malienne se transforment en partisans de moindre effort. Ils viennent de le prouver par l’opportunité que leur offre la gestion très peu responsable du nouveau régime de travail instauré avec le couvre-feu. Les nouveaux horaires ont été ainsi fixés à 14 heures pour la descente, en vue de permettre aux travailleurs de faire leurs courses et emplettes avant le début du couvre-feu. Laquelle mesure est révolue depuis plus de deux semaines mais le même régime de travail persiste faute de simple décision administrative de retour à la situation habituelle. La levée du couvre-feu est intervenue en plein mois de carême où le même réaménagement a généralement lieu, mais cela fait plus d’une semaine que les agents de l’administration se la coulent douce et profitent allègrement de la négligence d’un Etat pourtant intraitable sur le coût des heures de travail quand elles sont séchées par les grévistes. Le couvre-feu est terminé, le mois de carême également, mais les allègements se poursuivent.

Bruyamment tombé malade, Moussa Mara se rétablit dans la discrétion

Après avoir publié un gel temporaire de ses activités politiques, l’ancien Premier ministre est revenu à son rythme au gré de la rentrée inaugurale de la 6 eme législature mais sur la pointe des pieds. Si bien que nombre d’observateurs de la scène politique ont oublié que c’est bien lui qui attendrissait ses concitoyens attirant leur attention sur son statut au Coronavirus. Il annonçait en effet avoir été testé positif et devoir par conséquent rester confiné le temps de recevoir les soins appropriés. Sans communiquer sur l’évolution de son état et les circonstances de son déconfinement, le député nouvellement élu en Commune IV a soudainement repris du service en ayant même maille à partir avec Oumar Mariko pour un contentieux judiciaire finalement avorté. Et dire que ce retour sans tambour battant pourrait s’expliquer par le fait qu’il tire moins de dividende publicitaire d’une annonce sur sa guérison que de l’affichage d’une contraction du virus. Manifestement, le Coronavirus était devenu un filon médiatique pour nombre de personnalités publiques.

La Rédaction

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