Le train n’arrête pas de traîner à Kayes

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C’est un sentiment de frustration mêlée au désespoir qui prévaut dans la Cité des Rails – et peut-être dans l’ensemble des localités traversés par le chemin de fer. Leurs populations s’estiment flouées par les autorités de la Transition, et pour cause : depuis le passage d’une première locomotive d’essai, elles se morfondent d’attente de voir le train siffler pour de bon comme promis par le ministère en charge des transports et des infrastructures. Mais, plus le temps s’écoule, plus s’éloigne l’espoir suscité par le tour de chauffe ferroviaire accueilli avec tant d’euphorie et d’enthousiasme par les Kayesiens. Beaucoup se sentent finalement trahis, à force de voir s’éteindre progressivement la flamme de l’attente allumée par les promesses fermes des autorités. Car aucun indice n’annonce l’effectivité de la reprise d’une voie ferroviaire sur laquelle reposent  les attentes de transport des personnes et des marchandises ainsi que de réhabilitation de nombreuses activités génératrices de revenus pour les populations riveraines des rails. La déception se mesure en définitive à l’ampleur des promesses tenues et risque de faire perdre autant d’estime aux autorités de la Transition dans l’opinion locale.

 

Des Maliens manifestent pour le maintien d’Assimi Goita

L’élection présidentielle donne l’air d’intervenir prématurément dans la ville de Kayes, avec des manifestations sporadiques autorisées au gré du parti qu’en tirent les princes du jour. Il y a une dizaine de jours, en tout cas, les Kayesiens avaient l’impression de vivre une véritable atmosphère de campagne que produisent des manifestations de soutien à la première autorité de la Transition. Par-delà un rassemblement grandiose à la mythique Place de l’Indépendance, des cortèges de motos et de véhicules ont défilé à grands renforts de slogans favorables à la prolongation de la Transition, qui est censé atteindre son terme dans quelques mois au profit d’un retour des politiques aux pouvoirs. C’est l’œuvre, dit-on, d’associations et entités de la société civile reconnaissantes au chef de l’Etat  pour ses œuvres de bienfaisance qu’on tente apparemment de monnayer en soutien politique. Au compte parmi les initiateurs figurent d’adeptes du Cherif de Nioro acquis à une prolongation illimitée. De quoi conforter les suspicions d’une ouverture de la compétition électorale aux militaires que beaucoup d’observateurs subodoraient déjà avec certaines modifications insidieusement introduites dans la Charte de la Transition. Sans compter les offensives de charme à caractère social par lesquelles s’illustre le président de la Transition.

Quand le Mali lâche la Russie en plein vol

Après la lune de miel consécutive à l’intervention de Wagner dans le Centre et le Septentrion, le Mali et la Russie se rendent maintenant coup pour coup en déloyauté. Le premier coup a été asséné par Moscou, dont l’indifférence à la plainte introduite par le Mali contre la France au Conseil de Sécurité s’assimile à un refus de voler au secours des accusations formulées contre Barkhane quant à la livraison d’armes au djihadistes. Il en résulte manifestement un isolement que Bamako n’a visiblement pas digéré et que les autres maliennes ont probablement rendu à la Russie de la manière la plus cinglante. En pleine guerre contre l’Ukraine, qu’il a du mal à envahir, la Russie de Poutine, à l’instar du Mali, a porté l’hostilité et la belligérance jusque sur la tribune des Nations – unies où se tenait la semaine dernière l’assemblée générale de cette organisation. Moscou s’est notamment employé de la tête et des épaules pour priver le président Zelenski de parole par vidéoconférence aux Nations Unies. Mais la démarche du Kremlin n’a emporté que 7 voix pour plus d’une centaine de suffrages défavorables dont le Mali qui est supposé figurer parmi les précarrés de la Russie.

Rassemblées par la Rédaction

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