Très active tout au long de la crise qu’a connu notre pays, la coalition des organisations patriotiques du Mali (Copam), sous l’égide du syndicaliste Hammadoun Amion Guindo, est, de nos jours, amorphe. Peut-être que ses objectifs ont été atteints; à savoir, amuser la galerie et distraire l’opinion. La guerre que s’était livrée certains de ses Responsables, notamment Younouss Hamèye Dicko et Hammadoun Amion Guindo, a eu finalement raison de la dextérité des militants qui avaient à cœur de se faire entendre.
En tout cas, Guindo, qui avait pris fait et cause pour la junte, a eu, dans un laps de temps, à changer de langage. Ce, au moment où il était question de choisir un cadre de l’association pour figurer dans le gouvernement de Cheick Modibo Diarra. Ce dernier est parti du gouvernement dans des conditions qui frisent le ridicule. Son bourreau Sanogo, lui aussi, arrêté; mais, on n’a peu entendu les Responsables de la Copam, qui ont préféré briller par leurs absences.
L’effritement des mouvements créés pendant la crise
A cette période, il fut difficile de connaitre le nombre des mouvements, associations, organisations et autres qui ont vraiment animé la scène publique. Si certaines structures ont été créées dans le sillage du pour ou du contre le coup d’Etat, il y en a qui avaient l’ambition de soutenir des hommes politiques.
Ainsi, force est de reconnaitre que la coalition pour le Mali (Cpm), mis sur les fonts baptismaux par Tiébilé Dramé, mais dirigé par Gabouné Kéïta, a été d’un apport qualitatif et venu à un moment où nombreux étaient les Maliens qui ne s’adressaient pas la parole.
En plus du fait qu’elle regroupe toutes les sensibilités, la Cpm est parvenue à mener d’importantes actions de plaidoyers pour recoudre le tissu social.
A son actif, des missions dans le nord et, au finish, l’organisation des assises sur l’occupation qui ont permis de donner la parole à ceux qui vivent au quotidien la crise dans le septentrion. Les recommandations de ce forum ont permis de trouver le juste milieu dans une crise qui a atteint son paroxysme.
Hormis la Cpm, les multiples organisations créées de toutes pièces ont brillé par leur manque de vision. Du coup, certaines tenaient coute que coute à organiser une concertation nationale et d’autres cramponnées sur le retour effectif à l’ordre constitutionnel.
L’heure du bilan a sonné!
Pour gérer la crise multidimensionnelle qu’a connu notre pays, bon nombre d’Organisations se sont spécialisées soit dans l’humanitaire, soit dans l’urgence.
De ce fait, quasiment, elles ont été financées pour mener ce travail qui aurait dû soulager les populations locales surtout ceux du nord, les déplacés dans les villes du sud. Mais, de nos jours amers, le constat est à tel point qu’on se demande si réellement ces organisations étaient vraiment habilitées à mener ces genres de combat.
En tout cas, pendant cette période, nous avons tout vu et entendu au nom des couches vulnérables. Et, la faute revient, en premier lieu, au gouvernement de transition qui a brillé par son inertie sur ce terrain.
Certes, des structures sérieuses comme la Croix Rouge, Cri de Cœur, ont fait preuve de droiture dans la gestion du quotidien des populations dans les zones sous occupation. Mais, il en demeure pas moins que la quasi-totalité des structures nationales et ONG locales du genre avait d’autres idées à vendre que celles annoncées.
Maintenant que le pays a renoué avec la normalité, il est du devoir de l’Etat de demander des comptes à toutes les structures qui ont évolué dans ce créneau. Car, trop souvent, on a assisté plutôt à la propagande qu’à des vraies actions sur le terrain.
Le groupe musical ‘’Amanar’’ de Kidal, une exception?
La rébellion armée n’a pas fait que de couper le pays en deux. Elle a surtout créé un fossé entre les communautés. Aux forts moments de la crise, l’amalgame a été décrié. Mais, dans les mentalités de certains, cet amalgame était resté vivace. La preuve irréfutable en aura été que le groupe musical touareg, mondialement connu, ‘’Tinariwen’’, a été récompensé par un Grammy Award; mais, cette distinction a été un non évènement au Mali. La raison est toute simple: «Il est composé des musiciens Touaregs seulement», nous confia un interlocuteur. Néanmoins, il y a une lueur d’espoir qui nait pour sauver la une et indivisible République dont Kidal est la 8e Région et à travers son groupe musical ‘’Amar’’, qui aura toujours su forcer l’admiration des Maliens. Malgré le climat délétère, les sociétaires de ce groupe de l’Adrar des Ifoghas étaient restés au Mali et ont eu à jouer plusieurs spectacles. Si cela a pu être une réalité, c’est, en partie, grâce au dévouement du promoteur du centre culturel Toumast qui a animé de nombreux concerts pour sceller l’unité et la diversité faisant le tout malien. Pour donner un contenu à cette exception, l’émission ‘‘Top étoiles’’ a invité le groupe dans un numéro initié par le Ministère de la Défense. Le groupe a assuré le show avec une chanson interprétée en Tamashek, Bamanan et français.