Le sauve-qui-peut

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Vieux Djan est mécanicien devant de l’Auto-gare: «Toi, tu es journaliste ? Est-ce que tu aimes te faire tuer ? Tu te protèges comme tu veux. Imagine, nous avons fui vers la protection civile, on nous a fermé les portes. Nous avons été obligés d’escalader les murs. Comme toi Kassim, tu n’as pas vu ce que nous avons vu. Il faut nous comprendre et je sais que tu allais faire comme nous. Tu n’as pas appris que les vieux ont été plus rapides que nous les jeunes ?». Daouda Koné, ‘coxeur’ à l’auto-gare: «Les gens disent beaucoup de choses. Mais, en réalité, nous avons eu la plus grande peur de notre vie. Je suis ici depuis 20 ans, mais je n’ai jamais vu l’auto-gare vidée de son monde. Personne n’est resté. Parce que les gens-là, après avoir accompli leur forfait, ont traversé l’auto-gare de long en large avec armes en main. Ils étaient à moto. Donc, tout le monde a fui parce qu’il pouvait tirer sur les gens en sortant aussi. Sache seulement que c’est Dieu qui nous a protégés, c’est tout !»

Le malheur des taxis

Depuis l’attaque de l’auto-gare de Sogoniko, les taximen sont devenus la cible des policiers en patrouille de nuit. Certains taximen ont cessé de travailler les nuits avant que les policiers ne reviennent à de meilleurs sentiments. Dans la nuit du mercredi 12 août 2015, plusieurs policiers se sont révoltés contre les taxis, simplement parce que «des terroristes auraient été transportés à bord d’un taxi». Donc, il fallait rendre la vie dure aux taximen. Par ailleurs, suite à l’attaque de la gare routière de Sogoniko à Bamako, il y a eu l’arrestation d’une dizaine de personnes. Certains sont des suspects ; d’autres ont été arrêtés sur le lieu des tirs à l’arme à feu à la gare routière. Les enquêteurs au niveau de la police vont remettre les informations préliminaires à la gendarmerie pour une enquête approfondie.

Gao réclame son maire

Le jeudi 13 août 2015, dans la matinée, il y a eu une grande marche à Gao. Plusieurs dizaines de jeunes et de femmes sont descendus dans la rue pour protester contre la décision de suspension du Maire de la commune urbaine de Gao, Sadou Harouna Diallo, élu en avril 2009. En effet, le ministre de l’Administration territoriale a pris la décision de suspendre le Maire pour une période de 3 mois, c’est-à-dire jusqu’aux élections municipales. Il faut le signaler, le Maire Sadou Harouna Diallo est un militant du PDES qui a une grande popularité à Gao et un adversaire de taille pour le parti au pouvoir dans la perspective des élections à venir. Le ministre, natif de la région, a promis devant tout le monde, lors de sa dernière visite à Gao dans le cadre de la mise en place de la section RPM en mai dernier, de le suspendre. Ainsi promis, ainsi fait. Les manifestants, que le Directeur de cabinet du gouverneur n’a pas voulu recevoir, promettent d’organiser d’autres manifestations, s’ils n’ont pas satisfaction dans 72 heures.

Le Tchad a 55 ans

11 août 1960- 11 août 2015, le Tchad a 55 ans. Pour commémorer cette date symbolique, les autorités tchadiennes ont organisé une prise d’armes à Abéché, région d’Ouaddaï. Une prise d’armes à laquelle le président Deby a assistée. Une fête décentralisée qui, selon le président tchadien, va se poursuivre. Dans une interview à la presse, le président tchadien a apporté des éclaircissements sur la lutte contre Boko Haram. «Boko Haram est décapitée. Il y a de petits groupes éparpillés dans l’est du Nigeria, à la frontière avec le Cameroun. Nous sommes en mesure de mettre définitivement hors d’état de nuire Boko Haram», a affirmé le chef de l’Etat tchadien. C’est pourquoi ces pays aussi se sont organisés pour mettre en place une force mixte. Cette force qui devait être déployée dès la fin du mois de juillet, est censée mieux coordonner les actions des différentes armées de la région (Nigeria, Tchad, Cameroun, Niger, Bénin). Elle va travailler dans les différents pays pour mettre fin aux actions de Boko Haram. «La guerre sera courte, elle va se terminer avant la fin de l’année et Boko Haram va disparaître avec la mise en place de la force mixte qui sera opérationnelle dans quelques jours», a-t-il déclaré.

L’historique visite…

Nos confrères de l’Essor ont fait un rappel historique sur l’une des rares visites de l’actuel président algérien au Mali. C’était le 11 août 1965. Bouteflika, alors jeune ministre des Affaires étrangères, entreprend une visite de travail de 24 heures au Mali. L’expression «communauté de destin» sort de sa bouche lors des discussions avec les autorités maliennes du moment. Abdel Kader Mali, ou Abdoul Aziz Boutellika, était à Gao à l’âge de 25 ans lors de la guerre de libération avec le FLN. Devenu président, de son premier mandat jusqu’à nos jours, le vieux président n’est jamais venu au Mali. En janvier 2014, le président IBK est parti le voir pour lui confier le processus de gestion de l’accord de paix au Mali. Chose que l’Algérie a dirigée malgré plusieurs contestations. La même Algérie est toujours à la tête de la commission de médiation pour la mise en place du comité de suivi. En tout cas, Bouteflika ne risque pas de visiter le Mali. Compte tenu de son état de santé.

 

 

Un prisonnier heureux

Le député guinéen Ousmane Gawal Diallo du parti UFDG, le principal parti d’opposition guinéenne, avait été arrêté pour coups et blessures sur une personne. Il a été convoqué à la gendarmerie. Mais face à son refus, brandissant son statut de député, c’est le tribunal qui l’a interpellé et jugé. Ayant reconnu les faits, il a été condamné à 18 mois avec sursis. Après avoir été libéré, il dit avoir été bien traité par les autorités guinéennes. «J’ai eu droit à un bon traitement : toilettes propres, matelas propre, des gardes qui ne m’ont pas frappé ni brutalisé. J’avais de la lecture et une télévision. J’ai compris que les choses ont changé parce que j’ai été surpris de voir le traitement qu’on m’a accordé étant en prison. J’ai même assisté à mon procès ! Je pense que la justice est indépendante dans notre pays», a-t-il déclaré. À titre de rappel, le député Ousmane Gawal Diallo est vice-président de la commission défense de l’Assemblée nationale guinéenne ; il était récemment en visite à Bamako et a participé à une émission sur Klédu.

Une région dans une région

Le gouverneur de la région de Kidal, le colonel major Adama Kamissoko, les préfets, sous-préfets et autres administrateurs sont dans une vaste cour dans la ville de Gao. Ils font toutes les activités de la région de Kidal à partir de cette grande maison. Révision des listes, réunions avec les autorités, la Minusma et même les déplacés et réfugiés de Kidal qui sont de retour. D’après nos confrères du journal 22 Septembre, «dans le bâtiment imposant qu’il occupe se trouvent à la fois le Gouvernorat de Kidal délocalisé à Gao (au rez-de-chaussée), sa résidence (à l’étage), les annexes qui constituent les bureaux des Préfets et une immense cour, qui abrite les véhicules administratifs, jalousement surveillés par des gardes des deux côtés Est et Ouest». En un mot, c’est «le territoire kidalois situé au cœur de Gao». Depuis le mois de mars dernier, cette équipe de Kidal est installée à Gao, une région dans la région. Si tout va bien, les choses vont rentrer dans l’ordre. Les autorités maliennes et leurs partenaires sont à pied œuvre pour au moins obtenir l’ouverture de l’école et le retour de l’administration.

Mettre de l’ordre

La Minusma, les Forces armées maliennes et Barkhane mènent des opérations coordonnées dans la région de Tombouctou. Des patrouilles coordonnées organisées par la Minusma, la force Barkhane et les Fama dans plusieurs localités de la région de Tombouctou permettent de sécuriser les personnes et leurs biens. On signale d’ailleurs la présence des hommes de Kouffa à Diafarabé. On dit qu’ils sont dans la forêt de Laourou, un village à une vingtaine de km de Diafarabé, en allant vers Mopti. Ils auraient même tenu une réunion dans ce village pour mettre en garde quiconque signalerait leur position à l’armée. Craignant l’avancée de l’armée malienne et face à la montée de l’eau, les éléments de Kouffa sont en train de s’en prendre aux chefs de villages, imams et autres chefs coutumiers. C’est ainsi qu’à 5 Km de Nampala, dans le village de Barkerou, des hommes de Kouffa ont tué par balle un imam de 63 ans, qui aurait collaboré avec l’armée malienne en leur donnant des informations sur les infiltrations terroristes dans son village.

IBK, solidaire !

Suite à l’explosion à Tianjin, le président IBK a adressé un message au chef de l’Etat chinois Xi JINPING, président de la République populaire de Chine, président de la Commission militaire centrale. «C’est avec une grande tristesse que j’ai appris les pertes en vies humaines et les énormes dégâts matériels provoqués par les explosions survenues le 12 août 2015 dans un entrepôt chimique basé dans la ville portuaire de Tianjin, au Nord-est de la Chine. En cette douloureuse circonstance, je voudrais, au nom du Peuple du Mali et en mon nom propre, exprimer à Votre Excellence, au Peuple ami de Chine ainsi qu’aux familles des disparus durement éprouvées, mes condoléances les plus émues. Je prie pour le repos de l’âme des disparus et souhaite prompt rétablissement aux blessés. En vous réitérant mes sentiments de profonde compassion et de sympathie, je Vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président, les assurances de ma très haute considération».

3ème président…

La commission d’organisation du sommet France-Afrique est sans président. Le décret de nomination de Modibo Kadjoké a été abrogé. Selon nos sources, ce dernier a été contraint à la démission. Ce qui porte à croire que l’affaire dite de l’APEJ va faire tomber beaucoup de têtes surtout dans le monde de la jeunesse, notamment ceux qui ont bénéficié de financements et ne sont pas dans la logique de rembourser les fonds reçus de l’Etat. Mais attendant, le Premier ministre vient de nommer Alassane Bah, conseiller technique à la primature, comme président intérimaire de la commission. C’est face à la véracité des faits reprochés à Kadjoké que les autorités lui ont demandé de rendre le tablier. L’homme avait traîné les pieds, mais il a été par la suite conseillé de ne pas faire la tête de mule.

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