Du 19 au 20 avril dernier, Baba Berthé, ministre de l’agriculture, à la tête d’une forte délégation, a sillonné toutes les zones de l’Office du Niger ( Ke-Macina, Kolongo, Niono, Biabaly). Objectif, comprendre les problèmes réels au niveau des exploitants et l’encadrement technique et apprendre le mécanisme de la grande irrigation maitrisée dans cette zone sensée être la pièce maitresse de l’agriculture malienne. L’un des temps forts de cette visite a été celui de Siranincoro à Macina où les paysans en détresse, victimes de la société indélicate RAJAA, ont retrouvé leurs terres.
Pour l’occasion, il était accompagné par les membres de son cabinet, le représentant du gouverneur de la région de Ségou, M. Kamaté, du Président directeur général de l’Office du Niger, Amadou Boyi Coulibaly et plusieurs hautes personnalités du monde paysan.
Malgré, la guerre au Mali, l’Office du Niger est en plein chantier. Toute chose qui a donné une lueur d’espoir à Baba Berthé et à sa délégation. Une petite journée dans ce paradis terrestre a permis à l’hôte du jour de se rendre à l’évidence.
« Je me rends compte que c’est l’agriculture industrielle qui est entrain de s’installer dans la zone Office du Niger. Cette agriculture industrielle viendra compléter l’exploitation familiale à laquelle nous étions habitués. Je suis venu pour comprendre les problèmes auxquels les exploitants agricoles de l’Office du Niger sont confrontés. Une fois que j’aurais compris ces difficultés, ça me permet de remonter l’information à la hiérarchie pour des réponses appropriées » a dit le ministre. Et un entretien de quelques heures avec les exploitants agricoles et l’encadrement technique a permis au ministre de conclure que l’Etat du Mali n’a pas le choix, le gouvernement du Mali n’a pas le choix. « Le gouvernement doit accompagner le monde agricole si on veut s’en sortir. Si on veut faire du Mali une puissance émergente dans quelques années. Je parie que le Mali sera un pays émergent ».
Les étapes de Ké- Macina à Diabaly
La première étape de ce périple de 48 heures a concerné le barrage hydro-électrique de Markala. Le vendredi, très tôt, la délégation a été reçue par les autorités locales de Markala. Cette étape a été marquée par une brève présentation de l’office du Niger, de sa création à nos jours, sans oublier l’historique de la construction du barrage de Markala.
Apres Markala, une commune située à 35 kms de Ségou, la délégation a pris la direction de Macina avec une escale dans le village de Pondourou où le ministre a été accueilli par les autorités locales. Là, le PDG de l’Office du Niger, Boyi, a donné des explications techniques au ministre et à sa délégation sur le dispositif mis en place par son entreprise pour bloquer les végétaux flottants nocifs tels que la jacinthe et autres, pour les cultures de la zone.
MACINA
La fin du métayage de la société RAJAA-sa
Siranincoro, l’espoir renaît chez les paysans. Dans ce village situé sur la rive gauche du fleuve Niger où vivent prés de 300 ménages composés d’agriculteurs et de pêcheurs, les habitants étaient dans le désespoir total; à en croire le chef de village Synali Traoré, plus de 700 personnes ont abandonné le village parce qu’ils n’ont pas à manger.
Deux ans sans récoltes, pas un seul grain de riz dans les greniers et le poisson se fait rare dans le fleuve a expliqué le porte parole du village au ministre. Pas parce qu’ils ne veulent pas travailler, mais par manque de superficie cultivable. Tout ça par l’irresponsabilité et la mauvaise gestion d’une société dénommée RAJAA-sa qui avait un contrat-bail emphytéotique (N°00001/ON du 28 mars 1990) portant sur une superficie réduite de 564 ha. Conclu pour une durée de 50 ans renouvelables, la société en question n’a pas pu honorer ses propres engagements face à l’Office et aux exploitants qui étaient victimes de leurres de la part de Sidi Al Moukhtar Kounta, patron de la dite société incriminée. Selon un habitant, « il donnait 1 ha loué à 150 000 FCFA au lieu de 46 900 FCFA comme demande l’office ». Ces pauvres n’avaient autre chose que leurs yeux pour pleurer. Parce que tout simplement, les nouveaux exploitants étaient des nantis venus d’autres localités éloignées et les villageois autochtones étaient privés de leur terre. Conséquence, la destruction des tissus sociaux, la famine et l’exode. Pour toutes ces raisons, l’office du Niger a décidé de prendre ses responsabilités. A l’issue d’un long feuilleton judiciaire qui a connu son épilogue le 31 janvier 2013, la société Rajaa a été chassée de ces terres au grand bonheur des paysans. Tenant à remercier chaleureusement le ministre de l’Agriculture, un accueil des grands jours lui a été réservé ce vendredi 20 avril 2013 à Siranincoro. Grâce à l’engagement de l’Etat et à la vigilance des responsables de l’Office, 374 ha ont été distribués entre 50 ménages, à en croire le porte parole du village; il reste 30 familles qui n’ont pas eu de parcelles. Très ému par les propos pathétiques tenus mais aussi par la qualité de la mobilisation, le ministre a tenu à préciser qu’il n’est pas dans cette zone pour faire de la campagne politique, mais plutôt pour comprendre les difficultés vécues par les habitants et apporter les solutions idoines. « Moi, je suis fils de paysan. On ne peut pas occulter les problèmes des paysans », a-t-il expliqué d’entrée avant d’ajouter que « je suis là pour apporter les salutations du Président par intérim, le Pr. Dioncounda Traoré et de tout le gouvernement ». En poursuivant, il a laissé entendre que « Ce que j’ai vu à Siranincoroni, c’est merveilleux. Des gens qui sont aux anges parce qu’ils ont eu des parcelles à exploiter, les mêmes parcelles qu’ils exploitaient par ailleurs en métayage; ce qui n’est pas une solution acceptable aujourd’hui dans notre pays. Surtout dans une zone, qui est sensée appartenir à l’Etat du Mali ». Après les cérémonies d’usage, le chef du village a offert deux béliers à la délégation et, à son tour, le ministre a remis une enveloppe symbolique au chef du village.
A Kokry B, le ministre a visité le périmètre de recasement de Siranincoro. Dans ce casier dont la Banque africaine de développement (BOAD) est prête à assurer le financement, sera pratiquée la culture de contre-saison. Pour amoindrir la pression sociale, le ministre a instruit au PDG de l’Office d’accélèrer le déplacement d’une partie du village de Siranincoro.
MALIBYA: l’eau dort la population se meurt !
Un canal impressionnant pour rien !
Canal Malibya, l’eau dort la population se meurt ! Autre temps fort de cette tournée, c’est la visite de la parcelle de 100.000 hectares attribuée à la société libyenne (Malibya) et les ouvrages le long du canal, de la prise d’eau à Kolongotomo au bouchon du canal à Boki-Wéré. Là, les conditions ont été créées par le Guide Lybien à travers le creusement d’un fleuve naturel jamais réalisé dans cette zone de l’Indépendance à nos jours. Ce canal, à l’allure d’un fleuve, s’étend sur 40 Kms de long avec une largeur d’environ 150 m, pour irriguer une superficie de cent mille hectares; et la zone totalement désenclavée avec une route butimée. Kadhafi voulait faire de cette zone un eldorado avec l’implantion d’un aéroport d’un abattoir ultra moderne. Mais, la cour de l’histoire en a voulu autrement !
Un canal avec de tels investissements est laissé en rade. La seule utilité est de permettre aux troupeaux de se désaltérer. Les conditions ont été créées, c’est à l’Etat d’imaginer des stratégies pour l’exploitation de cet ambitieux projet dont la mise en valeur d’un hectare tourne autour de quatre millions de FCFA. « Moi, je suis émerveillé par cette réalisation qu’il faudrait mettre en exploitation », a fait savoir le Baba Berthé.
AGRO-BUSINESS AU MALI: GDCM ouvre la voie
GDCM ouvre la voie. Sans risque de se tromper, Modibo Keita est le fermier le mieux équipé de la sous-région avec des équipements haut de gamme. Son exploitation occupe une superficie impressionnante à l’Office du Niger qui s’étend à plus de 7.000 hectares, avec un investissement de plus d’une dizaine de milliards de F CFA intégrant aussi la formation des villageois à l’agriculture industrielle. Ce qui lui a valu les félicitations appuyées du ministre Baba Berthé patron du GDCM.
La preuve par les épreuves ! Malgré l’acharnement contre l’opérateur économique Modibo Keita au début de son projet, aujourd’hui, il a réussi une véritable prouesse au niveau des résultats obtenus! Il est considéré aujourd’hui comme le précurseur de la révolution agricole au Mali. Ce que le ministre Baba a confirmé lors de son passage, le vendredi dernier, dans son champ à Sanamandougou, situé à quelques kilomètres de Markala. Quoi qu’on dise, force est de reconnaître que dans ce cas précis du GDCM, le patriotisme l’a emporté sur l’opportunisme. Tous les villages de Sanamandougou et environs sont occupés douze mois sur douze par les activités agricoles et maraichères.
La visite de l’exploitation agricole de Modibo Keita, patron du GDCM (Grand Distributeur Céréalier au Mali) a bouclé la première étape de cette journée. Accompagné par une forte délégation, le ministre n’en revenait pas. Là, l’opérateur économique malien de classe exceptionnelle, Modibo Keita, a révolutionné l’agriculture malienne avec des équipements ultra modernes de dernière génération et de tout genre (moissonneuses batteuses, rames pivomatiques, épandeuses d’engrais, tracteurs, décortiqueuses, chambres froides…) avec l’exploitation de 830 hectares dans la zone de Sanamandougou, sur une prévision de 7.400 hectares en bail, arrosés par des rames pivomatiques. Avec cette stratégie, Modibo ambitionne de réduire l’importation de céréales dans notre pays. Dans ces champs où le visiteur se croit dans un autre pays, sont produits des milliers de tonnes de pomme de terre, d’échalote, de blé et d’autres cultures. Pas de dabas, pas de charrues, pas de bœufs ou d’ânes. Tout est mécanisé !
L’exploitation emploie tous les jeunes et femmes des villages environnants avec une masse salariale de prés de 40 millions de F CFA par mois. Ce qui lui a valu les félicitations appuyées du ministre Baba Berthé pour son patriotisme et pour son mérite d’avoir contribué à révolutionner notre agriculture.
« Je me rends compte que c’est l’agriculture industrielle qui est entrain de s’installer dans la zone Office du Niger. Cette agriculture industrielle viendra compléter l’exploitation familiale à laquelle nous étions habitués. Je suis venu pour comprendre les problèmes auxquels les exploitants agricoles de l’Office du Niger sont confrontés. Une fois que j’aurais compris ces difficultés, ça me permet de remonter l’information à la hiérarchie pour des réponses appropriées » POURTANT, ON AVAIT ACCUSE NOS AUTORITES D’AVOIR VENDU L’OFFICE AUX ETRANGERS.
GDCM ouvre la voie. Sans risque de se tromper, Modibo Keita est le fermier le mieux équipé de la sous-région avec des équipements haut de gamme. Son exploitation occupe une superficie impressionnante à l’Office du Niger qui s’étend à plus de 7.000 hectares, avec un investissement de plus d’une dizaine de milliards de F CFA intégrant aussi la formation des villageois à l’agriculture industrielle. Ce qui lui a valu les félicitations appuyée
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